GRELE SUR L'ASPRE

Je voulais vous parler des vins oxydatifs (et non oxydés) ce jour. On verra plus tard : l’actualité brûle.

Ce matin, nous avions décidé d’aller chercher un peu de charcuterie à la Maison Puig de Thuir. Or, il a grêlé dans l’Aspre vendredi dernier et le tout nouveau président du CIVR a crié bien fort à la radio ce matin que beaucoup de domaines étaient touchés à 90 % - je cite – et je souhaitais me rendre compte de visu. D’une part, j’y ai des copains (Bruno Ribère p.e., même si on se voit peu) ; d’autre part, les media annonçaient des dégâts hétérogènes mais bien inférieurs à ce chiffre alarmiste.

Et j’ai vu : au sortir de Terrats, une grosse vigne palissée est littéralement déchiquettée et je n’y ai quasiment plus trouvé une grappe intacte. De l’autre côté de la route : circulez, y’a rien à voir. Donc, hétérogène : oui et sévère : parfois aussi. Sur Terrats et Trouillas, « ils ont morflé ». Mais en plus, l’oïdium fait peur, même sur les grenaches gris et je ne pense pas que cela date de vendredi : ils étaient déjà bien « empégués » comme on dit aqui. Le temps humide et guère chaud ne va pas arranger les choses.

J’ai été sinistré à 80 % le 16 juin 2010 sur tout mon fermage de Maury (4 ha sur les 10 du domaine), comme beaucoup de collègues et de camarades. Là-bas, nous sommes plutôt pauvres (donc mal assurés, les polices « grêle », cela coûte cher) et le PCF a de beaux restes : c’est à peine si la presse en a parlé. Dans l’Aspre, il existe beaucoup de gros domaines bien structurés financièrement, non-encartés coco, au rendement confortable, assurés et qui contribuent en plus beaucoup au budget du CIVR (car leur volume de vin est plus important et ils ont beaucoup de muscat). Donc, on les bichonne et le président fait son travail de communicateur.

Je suis sincèrement désolé pour ce qui arrive aux collègues de l’Aspre – et cela peut me tomber dessus demain – mais constate UNE FOIS DE PLUS qu’ils jouissent d’un traitement de faveur. Or, mais ceci n’est que mon avis personnel, leur production manque généralement de typicité et ce n’est pas elle qui sortira de l’anonymat les vins du Roussillon. On y défend la finance, pas l’image de marque du département.

Allez, je viens encore de me faire 1.000 ennemis de plus. C’est le prix du parler vrai.