KIMAPLU

Zum Scharzhof
Zum Scharzhof

 

 

Le dernier qui m’a plu : dans la Sarre

 

 

Eh oui, encore un splendide riesling mosellan, enfin, d’un de ses affluents.

 

 

 

 

J’ai rencontré Egon Müller – le papa de l’Egon actuel – plus de dix fois. Au début, on dégustait autour de la table ronde dans l’entrée, sous le regard des soldats peints à l’huile, dans des petits verres cylindriques semblables à ceux qui servent dans l’île de Madère. Après cela: la bibliothèque – surtout ne pas se tromper de fauteuil.

Et une anecdote savoureuse, toute à la honte du corps médical. Egon fils est né en 1959. Nous le savons car Egon père a souvent partagé avec mon ami Michel et moi (voir photo) un Auslese (Lange Goldlack-Kapsel et tout !) de cette année. Il nous expliquait que son médecin lui interdisait le vin, prenant prétexte d’un pancréas en délicatesse, et que donc il n’y touchait que devant une bouteille excellente, jamais devant un vin commun. Comme s’il y en avait, des vins communs, au Scharzhof ! Quelques années plus tard, on s’est rendu compte que c’est chaque fois qu’Egon prenait du sirop pour la toux – il fait froid dans les châteaux de la Sarre – qu’il avait sa fameuse « pancréatite ». C’est la foutue codéine de son médecin traitant qui l’accablait, pas du tout son parenchyme pancréatique ou les ors de Wiltingen.

 

Venons-en aux faits : Scharzhofberger Riesling Spätlese 1993 (Nr 17).

Une robe d’or à peine vieillissant et un nez très ouvert, qui mêle le cédrat à la mangue et à la papaye, avec une touche de réglisse, de miel d’acacia et de lys. En bouche, une vivacité franche à l’attaque, puis du moelleux et du gras, avec beaucoup de longueur. Encore un poil de sulfite en finale (rêche), car il ne faut pas cacher que – surtout à l’époque – la solution « protégeait » bien les grands blancs du nord de l’Allemagne viticole.

Incroyable caresse de ce vin, persistance phénoménale et tout cela avec

8,5 vol % d’alcool seulement: il s’agit certainement d’un « abgestufter » Auslese, vu sa qualité phénoménale, et donc le sucre résiduel doit être considérable.

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Commentaires: 10
  • #1

    pierre (lundi, 08 août 2011 12:52)

    vous préférez les riesling allemands, expliquez nous pourquoi

  • #2

    Berthomeau (lundi, 08 août 2011 13:40)

    Salut à toi cher confrère de plume, ce blog est un premier et grand pas vers des horizons insoupçonnés reste maintenant à répondre favorablement à notre invitation parisienne d'après vendange et vinifiction pour venir présenter ces nectars aux parigots tête de veau.
    JB porte-parole d'Eva et d'Antonin

  • #3

    Luc Charlier (lundi, 08 août 2011 13:53)

    Pierre, c’est une déduction un peu rapide.
    Mes « kimaplu » représentent des instantanés de vins que je viens de déguster et dont je parle. En l’espèce, j’ai bu deux TRES beaux exemplaires de la M-S-R ces derniers temps et je n’ai pas ouvert d’autrichien ni d’alsacien récemment.
    Toutefois, oui, je préfère nettement les rieslings « à la germanique ». J’y vois au moins trois raisons : (i) dès qu’ils ont un « Prädikat », càd quand ils sont « labellisés », on n’a pas le droit de les chaptaliser ; (ii) ils sont beaucoup plus acides (même mûrs) que les rieslings vosgiens et j’ai « la bouche acide » moi-même ; (iii) c’est la production la plus importante d’un énorme pays viticole (l’Allemagne) et je n’en bois que les meilleurs. Cette sélection me garantit bien entendu la possibilité de trouver chaussure à mon pied. L’Alsace, c’est un tout petit pipi dans l’océan de vin français (même si le filet d’eau sort d’un gros zizi, je te l’accorde).
    Pour te rassurer, voici une douzaine de maisons alsaciennes chez qui je me régale :
    . les soeurs Faller et leur Maman (pas difficile, le Léon !) à Kaysersberg, plusieurs cuvées
    . le Clos St Hune (Rosacker en fait) de Trimbach et leur Frédéric Emile
    . Kientzler à Ribeauvillé aussi (Kirchberg, Geisberg ...)
    . Olivier Humbrecht (et le Papa) : innombrables cuvées (un faible pour le Rangen)
    . Marc Kreydenweiss (Kastelberg) à Andlau
    . Domaine Gilg (Zotzenberg) à Mittelbergheim
    . André Ostertag (Münchberg) à Epfig
    . Maison Josmeyer à Wintzenheim (Hengst)
    . Frédéric Mochel à Traenheim (Altengerg de Bergbieten)
    . Burn à Gueberschwihr (Goldert)
    . Bruno Sorg et son fils à Eguisheim (Brand)
    . Boxler (Sommerberg et Brand) à Niedermorschwihr
    . Schoffit à Colmar
    et il y en a d’autres mais chez eux, j’ai mes „habitudes“.
    Par contre, il y a au moins 7 ou 8 régions d’Allemagne où on trouve ce niveau-là, et également quelques-unes en Autriche. Et les vins sont moins chers (marginalement).
    Alors, cette déclaration ne vaut que ce qu’elle vaut, mais j’y adhère totalement : les plus grands vins blancs au monde sont allemands, tant pour les secs que pour les moelleux.

  • #4

    Luc Charlier (lundi, 08 août 2011 14:09)

    A mon maître-ès-blog, rapporteur de ministres, Vendéen pur souche etc....
    Avec grand plaisir. Simplement, j’aimerais faire coup double ou triple. Le trajet vers Paris, et le logement – j’y ai des amis, ceci dit – ponctionneront mon maigre budget « déplacements » et je voudrais donc y organiser d’autres RV aussi (genre club d’oenophiles chez Boireau, cavistes, peut-être la rédaction d’un canard ou l’autre ....). Et si je pouvais aller copieusement me payer la tête de certains fâcheux en même temps (Sauty de Chalon de 1855.com ou MB ex de la RVF). Non, je rigole, mais j’en ai envie quand même. Enfin, cela fait plus de 10 ans que je ne me suis plus rendu dans votre capitale et il y a quand même certaines choses à y faire ... même en couple.

  • #5

    EmbusCad (lundi, 08 août 2011 15:30)

    A Paris on s'y rend plutôt tout(e) seul(e) : ce qui compte finalement c'est de terminer son séjour par un(e) "Kimaplu" car enfin, y a pas que le vin dans la vie

  • #6

    pierre (lundi, 08 août 2011 20:04)

    je pensais avoir lu un commentaire en ce sens de votre part sur un autre blog
    à votre liste je rajoute le domaine Dirler-Cadé et ses grands crus dont le superbe Kessler Heisse Wanne

  • #7

    Luc Charlier (mardi, 09 août 2011 07:59)

    Pierre, il y a probablement encore des dizaines de caves que je ne connais pas et qui produisent de belles choses. En outre, depuis que je suis devenu vigneron moi-même, j’ai moins l’occasion de partir à la découverte. Enfin, et je déplore cette évolution car c’est un signe de mon propre vieillissement, j’ai de plus en plus tendance à vouloir me faire plaisir en buvant des vins que j’apprécie déjà qu’à vouloir aller de l’avant et découvrir des nouveautés. Surtout que, en Alsace surtout, les adeptes de Steiner tiennent un discours prosélytique qui m’ennuie profondément – mais cela n’enlève rien à la qualité des vins qu’ils produisent, dans certains cas.

  • #8

    GaGy (mardi, 10 juillet 2012 17:55)

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  • #9

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