CE MIDI-LÀ, JE N'ATTENDAIS PAS MADELEINE

Le Château de Rebecq
Le Château de Rebecq

 

 

Ma Madeleine nous replonge dans l’univers romantique, édulcoré, presque mièvre qui caractérise le ton de ce blog.

Plus que Marcel, c’est Somerset qui hante ces billets. Je suis sûr que vous l’avez remarqué.

 

 

 

Feu ma grand-mère (alias Bobonne) participait bénévolement à la gestion de colonies de vacances pour les « nécessiteux » de la commune d’Etterbeek. Une trentaine d’enfants pouvaient ainsi passer un mois de vacances (filles en juillet, garçons en août, ou l’inverse) sur deux « sites », comme on dit à présent.

L’un d’eux situé à Coxyde (voir la légende de l’iode qui fait tant de bien), avenue Lejeune, a été abattu pour faire place à des immeubles destinés aux estivants, promoteur immobilier oblige, et s’appelait Ker-Nik, en hommage au parler celte et à ma propre mère (Monique, abbrévié en Nique, puis Nik). Normal : Nik, ma mère !

L’autre, portant le nom pompeux de « Château », est passé dans les mains de particuliers, et se situe rue du Montgras à Rebecq-Rognon. Le financement provenait de la « collecte » de fonds réalisée par Bobonne et le bourgmestre

(= maire en Belgique, burgemeester) de la commune, prénommé René.

Ancien officier des tranchées des bords de l’Yser durant la guerre de 1914-18, ce personnage haut en couleur était affublé d’une épouse assez acariatre qui désignait ce joli bâtiment par « le chose de René ». 

Nous, le René, on l’appelait Mayeur (dénomination du maire en Wallonie).

Je lui dois la connaissance de ces hymnes guerriers teintés de tant de poésie :

 

« Onze et onze font vingt-deux, régiment des crapuleux ... »

ou encore

«  J’ai chié dans mon colback et dans ma cartouchière ... ».

 

Quand j’écris « participait bénévolement », je travestis un peu la réalité. En dehors des vacances, ce bien restait vide, entretenu par un couple de concierges vénitiens adorables, Ada et Jean Pizzinato, ce dernier travaillant par ailleurs à la carrière de porphyre de Quenast, toute proche. Et nous pouvions y passer quelques jours de détente (souvent à la Toussaint, ou à la Pentecôte) ... inoubliables. La dernière fois, ce fut avec un condisciple et grand rival, perdu de vue depuis, Marc Vandenplas. Nous fumions des cigarettes en cachette et faisions des tours en voiture dans le parc (la propriété est grande) avec la vieille 404 familiale. Nous avions tout juste 15 ans et on venait de m’apprendre à conduire. Je ne jure pas que nous ne sommes jamais sortis sur l’asphalte mais chut ... je ne l’ai jamais avoué.

 

L’autre jour, je rendis visite à un excellent ami, pharmacien d’industrie ayant profité d’une « restructuration », comme on dit, pour suivre le même chemin que moi et se lancer dans sa vraie passion : la photographie, combinée à son passe-temps favori (la plongée sous-marine). Il porte à la perfection une spécialité rare : le portrait sous-marin, voire même les noces aquatiques ! Vous connaissez bien entendu déjà le « Cimetière Marin », sur la Plage de la Nikkorniche ! Nous lui consacrerons un billet un de ces jours. Chemin faisant, je ne rencontre pas mon ami Honoré, mais un poteau indicateur arborant : Rebecq 2 km ==>.

Qu’à cela ne tienne : on prend le chemin de traverse, on tourne un peu dans le village et on retrouve la boulangerie (vous voyez, les madeleines) où ma grand-mère portait à cuire les tartes aux prunes et au riz qu’elle confectionnait. De

Deneubourg-Baudet, elle est passée maintenant au nom de Langhendries. Et en face, en face, cette splendide demeure de briques et de pierre bleue, en parfait état d’entretien, avec sa serre et tout et tout !

 

La suite dans le post suivant .....

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Thierry Charlier (samedi, 26 novembre 2011 12:15)

    Je vois avec plaisir que le grand catalpa est toujours vivant !

    Qu'en est-il des majestueuex hêtres pourpres ?

    Et la saveur inoubliables des petites pêches blanches ?

  • #2

    Luc Charlier (samedi, 26 novembre 2011 15:41)

    Ben, j'ai sonné mais personne n'a répondu.
    Il y avait une voiture garée devant la façade arrière. En même temps, que les propriétaires ne souhaitent pas être dérangés par un ivrogne nostalgique n'a rien de répréhensible. Je vais leur faire un courrier et demander si je peux faire un tour du parc à leur meilleure convenance, lors de ma prochaine visite.

  • #3

    geoffv (mercredi, 30 novembre 2011 20:03)

    bonjour,
    bien reçu votre lettre je suis le fils des propriétaires actuel de la maison. je le ferai part de votre lettre. il nous arrive bien souvent malheureusement de ne pas entendre la sonette ou alors nous etions simplement parti en lassant la voiture qui sait... pour ce qui est du caltalpa il est en bonne santé contrairement au hêtre que nous avons dû abattre suite à une maladie celui-ci menaçait la maison. pous plus de contact: goffv1@hotmail.com

  • #4

    Cheap Foamposites (mardi, 20 mars 2012 10:40)

    Wow, my god! Incredible articles. Really is well written.