'NE ZWETTE !

La "Bière Noire"
La "Bière Noire"

 

 

Il faut un lexique pour mes lecteurs français. Lorsqu’ils parlent « d’accent belge », ils désignent en fait surtout l’accent bruxellois, ou celui des Flamands s’exprimant en français. Dans le village, nous avons un Liégeois, malheureusement « patron » des témoins de Jéhovah du coin et prostatique sévère :

il pisse contre toutes les façades du centre du village. Et il a l’accent mosan, différent de l’accent « belge ».

 

 

 

Or donc, dans le Pajottenland, entité géographique, culturelle et dialectale qu’on appelle parfois la Toscane belge, la culture du houblon, la présence de deux rivières salutaires (la Dendre et la Senne) et le savoir-faire se conjuguent pour nous donner des bières sensationnelles, dont la gueuze et la kriek, qui doivent l’ensemencement de leurs brassins à Brettanomyces bruxellensis, ennemi juré du vigneron qui se respecte. Le flamand local se pare de déviations intéressantes ; ainsi noir (zwart ) se dit-il « zwouaith’» (écrivez zwet) et bière (bier) s’écrit-il « be » ( ou bien bie, c’est selon). De là l’étiquette du dernier né chez Armand, à la brasserie Drie Fonteinen de Beersel : Zwet.be, la bière noire. *

 

Elle s’apparente à un stout, mais en version sèche. En effet, on torréfie largement les grains d’orge maltés, qui prennent ainsi une teinte brun foncé et des arômes de café, de cacao ou de caramel. Le plus connu d’entre eux est la Guiness. Pourtant, on m’a dit que c’est le quartier de Southwark, non loin de la Tamise et de London Bridge, qui créa le genre (à Porter Street).

Chez Drie Fonteinen, on fait mélanger plusieurs sortes d’orge, dont certains fort torréfiés, on emploie aussi pas mal de houblon (d’ou son amertume et son élégance), on réalise une fermentation double (partie pas S. cerevisiae, partie par B. bruxellensis) et on ne laisse que peu de sucre résidel, d’où son degré alcoolique de 7 vol %. En fait, la bière est pour le moment encore brassée à Lochristi, dans l’attente de la réinstallation sur place des équipements qui interviendrait, semble-t-il, courant 2012.

 

Op ‘a gezoendheid, Armand !

 

 

* : Ce parler se retrouve dans l’expression mok mâ zwet (littéralement : « noircis-moi »), qui désigne un jeu inspiré de « la vache qui tache ». C’était jadis aussi le nom d’un restaurant pittoresque d’Uccle, qui fut investi par Christophe Hardiquest (Bon-bon) au milieu des années 2000, pour y acquérir son macaron.

Actuellement, il a déménagé à Stockel, dans l’ancien « Les Trois Couleurs »,

où il fait fureur, toujours avec son étoile.

Vous pourrez y déguster La Loute de Coume Majou.

 

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Commentaires: 4
  • #1

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