UN AUTRE CADEAU SOMPTUEUX

Chez Gallimard
Chez Gallimard

 

 

 

Je ne vous dévoilerai pas immédiatement le généreux donateur.

Il suffit ici de signaler qu’il a « sponsorisé » le

Domaine de la Coume Majou

 pendant quelques moments de crise et que nos vies se sont croisées en de nombreuses occasions. Il fut tour à tour un rival sur la planche, un condisciple de banc de collégien, un compagnon de pêche à l’anguille, un confrère, un co-divorcé.

 

 

Il fut comme moi le spectateur et le témoin de nombreuses anecdotes rocambolesques mettant en scène des professeurs de mathématique jardiniers, des maîtres d’armes à la pointe vivace, des ingénieurs aux moeurs incertaines dans les vestiaires sportifs, toutes les catégories possibles de personnel médical et paramédical – et dans toutes les positions .... J’en passe.

  

Cette fois, en marge de ma dégustation à Waterloo, nous nous sommes livrés à un chassé-croisé, totalement non prémédité dans mon chef, de livraisons livresques. Vestige d’une pré-adolescence très lectrice, toute une planche de la bibliothèque de mon ex-femme hébergeait encore – pour me rendre service – un nombre important d’ouvrages de la collection « Contes et Légendes » de chez Nathan, la plupart dans leur édition à jaquette blanche striée d’or. Or, certains de ses proches que je ne citerai pas affichent un intérêt marqué pour ces ouvrages d’une haute valeur littéraire. Libérant d’un seul coup mon ex-femme, et ses rayonnants rayonnages par la même occasion, du poids de ces volumes, aussi peu volumineux fussent-ils, d’une part, et ma conscience coupable en somme de laisser dormir un tel savoir, d’autre part, je pris sur moi d’organiser le transfert de cette pâte à papier d’une des communes du « rand » de Bruxelles (arrondissement Halle-Vilvoorde) vers une municipalité implantée en plein Brabant Wallon.

Je suis conscient d’enfreindre ainsi un tacite interdit en ces temps de matières personnalisables ! Personna à peine grata moi-même, c’est avec un noir (d’anthracite) désir que je déménageai de son antre ce savoir plein d’histoire, en bon émule de Tacite. Entre Tacite et moi s’établit donc à présent un pacte de mémoire orale (l’αγραφος μνεμή de Périclès) : moi l’énergumène et lui le chargé d’histoire humaine – pardon à Georges pour ce quasi plagiat – véhiculons ensemble la connaissance, chacun selon nos moyens.

 

Mais quelle ne fut pas ma surprise – « oh, il ne fallait pas ! » - lorsque le récipiendaire intérimaire de la collection susdite exhiba, après un : « J’ai retrouvé cela en rangeant une bibliothèque » auquel je ne crois guère, le magnifique exemplaire qui illustre ce billet. Il faut vous dire que l’infâme Malraux – personnage dont on ne connaîtra sans doute jamais la vraie nature, tout comme un Vergès ou un Mitterrand – me fascine à plus d’un titre et, plus encore, que Goya est en train de devenir un de mes peintres préférés. Sorti de Dali, Picasso et Miró, trop récents, l’Espagne nous a sans doute laissé trois vrais génies de la palette : Velasquez, El Greco et notre Goya, non ?

Il y a en outre un autre rapport avec mon premier billet de ce jour de Nativité, André Malraux supervisait la collection « L’Univers des Formes », dans laquelle figure un remarquable « Afrique Noire » que j’avais « gagné » en participant à un concours sur l’Histoire de l’Art lors de mes humanités. Mon sujet d’alors ? Joan Miró, amusant, n’est-ce pas !

 

Merci Marc et n’oublie pas de m’envoyer une dédicace.

 

 

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