NI BICHON NI FAUCON

Le Violoncelliste (© W. Fenech)
Le Violoncelliste (© W. Fenech)

Nous passons rue Aribaud, à Céret, ce samedi, jour de marché.

Je m’arrête devant le petit violoniste qui trône dans la vitrine de la salle d’exposition, à une encablure du Musée d’Art Moderne. Et, d’un coup d’oeil circulaire, je découvre (comme vous en cliquant ici) un univers tourmenté, mais moins que celui de Soutine, coloré comme chez Krémègne, parfois léché comme Brune, rarement délimité comme Masson, par moments « à peine touché » comme chez Dufy.

« On entre ? » me fait Christine. Et nous entrons.

 

 

Une demi-heure plus tard, nous avions fait la connaissance de William Fenech et Christiane.

 

Ce « faux Maltais », comme il se décrit – nous n’avons pas poussé le jeu de mots plus loin – est rentré d’Algérie dans les années ’60, d’abord en Bourgogne, puis dans les P.O.

Après un passage par Caramany, il décide de s’installer à Céret en 2010.

On comprend pourquoi : la proximité du Musée amène des visiteurs, qui constituent un public bienvenu et une clientèle potentielle, et le style du peintre s’est manifestement inspiré de ses illustres prédécesseurs.

 

Eminemment figuratif, expressionniste selon moi, notre homme revisite les lieux peu communs de Céret, les critères marins de Port-Vendres, le glacis sans lavis de Collioure. On retrouve Paganini sans Modigliani, Pedro Soler sans Calder, le Duende sans embardées, la corrida sans Picabia et du cello sans Chirico.

 

Tout est bien fait, travaillé : la couleur est là, le noir aussi. Il peint le rire, et l’amertume en contrepoint. Il peint le soleil du Vallespir, ou du Djebel et de ses jujubes, je ne sais point. Il peint la Tramontane sur la Fontaine des 9 Jets, il peint les robes des danseuses flamencas. Il peint aussi le clocher de Collioure, mi-zob mi-minaret ....

 

A suivre, je crois.

 

 

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