DEUX MILLÉSIMES DE LA CUVÉE MAJOU SINON RIEN

Pause/pose au Rec d'en Fourtou
Pause/pose au Rec d'en Fourtou

De temps à autre, mes billets finissent quand même par parler du vin !

 Hier soir, accueillant des amis, j’avais décidé de proposer un ou deux de mes vins à table. Je sais que cela peut présenter un petit côté « plouc » mais, en même temps, cela fait réellement plaisir à certaines personnes, curieuses ou intéressées.

 

Il y avait là entre autres mon ami François, que j’ai qualifié de « Périgourdin » dans un post précédent alors qu’il est en fait d’origine foyenne. On me pardonnera cette erreur, Sainte-Foy-la-Grande, la « Porte du Périgord », se situe bien sûr encore en Gironde mais elle partage avec Castillon-la-Bataille la particularité de réellement jouxter le département de la Dordogne, à quelques mètres près ... et des mètres d’eau en plus ! Enfin, le Lot-et-Garonne n’est pas loin non plus. Voilà qui est corrigé.

 

Or donc, nous mangions du filet mignon (de porc), accompagné d’endives braisées – on n’est pas né à 30 km de Malines pour rien, et de pommes de terre déclinées en diverses préparations : Pont-Neuf, purée épaisse agrémentée de vitelottes en rondelles, mousseline de vitelottes et de Bintjes. J’avais nappé la viande d’une réduction des sucs de cuisson déglacés au sylvaner, sirop de coquelicot et ... goji. Un large sourire amical à ce stade au chef Saburo Inada, qui nous a fait découvrir cette baie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Baie_de_goji) pleine de charme, de mystère, de légendes et ... au goût exquis !

Anti-oxydants ou pas, elle est rentrée dans la panoplie de mes condiments.

 

Tout d’abord, un des vins préférés de ma mère – qui était également du nombre de mes cobayes (alors que nous ne mangions pas de boeuf, NB) –

la Cuvée Majou 2005, nous ouvrit son bouquet très centré sur le grenache.

La robe encore très noire (MEB à l’été 2006 avec capsules à vis, bien entendu) ne montre aucun début d’évolution tandis que la bouteille est déjà bien « culottée ». Les Britanniques diraient que it threw a crust. Au nez, la compotée de cerises et de prunes, les herbes de la garrigue et un petit côté « amarone » annoncent la venue d’un vin charnu, mûr et sudiste. En bouche, l’attaque est surprenante de fraîcheur (acidité) en dépit du volume imposant et de la longueur. L’alcool (un « petit 15 degrés » quand même) ne domine pas et un poil de sucrosité (4 gr/l) traîne en finale, arrondissant le tout. J’avoue que cette bouteille fait immanquablement penser à un « VDN sec » et certains pourront lui reprocher un petit manque d’élégance. Moi, je préfère retenir son aspect gourmand et friand : on en redemande jusqu’à plus soif, d’autant que ce soir-là, je remplissais à la fois le rôle de Conchita au service et de Moderaçión à table !

C’est bien agréable de pouvoir « jouer à domicile ».

 

Ensuite, et volontairement dans cet ordre-là, ce fut le tour de la

Cuvée Majou 2007. Vendangée une semaine plus tôt, contenant aussi plus de carignan, elle nous emballa par sa grande fraîcheur et son surplus d’élégance. Peut-être le vigneron commence-t-il à bien intégrer les spécificités des parcelles ? En 2007, c’est le grenache du Roc Blanc (Estagel) et du Clots d’en Couloms

(Saint-Paul-de-Fenouillet) qui fournit l’armature de ce vin, tandis que le délicat carignan du Rec d’en Fourtou et du Rec d’en Cruels affinent la cuvée. J’ai gardé la recette comme base de ce vin depuis lors. Bien sûr la robe reste intense. Le nez s’ouvre sur de l’encre de chine et du tabac de Havane – alors qu’aucun bois n’a perturbé l’élevage – pour continuer sur toute la gamme des fruits rouges et noirs. En bouche, le même volume se retrouve (degré similaire) mais il y a comme une trame acide en plus, saline. Ça, c’est le carignan ! Par contre, les tannins de fin de bouche demanderont encore 2 à 3 années pour se domestiquer entièrement.

 

Nous avons terminé la bouteille sur un Gorgonzola dolce mi-ferme mi-crémeux : très bel accord. Le Comté affiné 16 mois et le Sainte-Maure ont fait l’impasse :

je pense qu’ils exigeaient du blanc.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Cheap Foamposites (mardi, 20 mars 2012 10:40)

    Wow, my god! Incredible articles. Really is well written.