1930 : CELA VOUS DIT ?

Evidemment, l'éthanal, cela laisse des traces !
Evidemment, l'éthanal, cela laisse des traces !

Ce midi, départ du TGV en direction de Lille, emportant la moitié de l’illustration du jour à son bord. Nous avions bravé les frimas - 17°C sous zéro dans l’Est de la France en « redescendant » de Belgique – et ensuite la tramontane – rafales à 130 km/h à La Franqui.

 

 

 

Nous avons aussi mis à rude épreuve la résistance de nos hépatocytes : cela boit sec, les vioques.

 

Enfin, pas mal de petites bêtes ne sont pas mortes pour rien, les dernières en date transitant par Béziers (Poissonnerie Barba) pour rejoindre Corneilla après avoir quitté leur Atlantique natal : il s’agissait de belles langoustines fraîches à souhait, sentant la mer et paraissant très moelleuses après 4 minutes sous la salamandre. Je dis « paraissant », car j’ai eu l’occasion de les trancher en deux – « trier » dit Christine – et de les cuisiner mais, c’est goulus les vioques, je n’en ai pas goûté !

Remarquez l’accord du participe passé « goûté » après « en ». Les vioques, cela respecte l’orthographe et la mienne ne fait pas exception à la règle : nous avons passé des heures dans Grévisse et le dico de l’Académie. C’est eux qui laissent invariable le pp après « en ».

 

    ex : Hugo écrit : « Des connasses, j’en ai connu beaucoup ».

          Et Giscard d’Estaing : « Des princesses, je fantasme que j’en ai

          baisé beaucoup ». Ah, quelle classe ces poètes !

 

Tout ceci m’amène au vrai sujet du jour : le Sercial Solera 1930.

Experts-ès-Madère, passez votre chemin, je ne vous apprendrai rien. Pour les autres, cucarachas sachant caminar, suivez-moi.

 

Il y a « un » Solera, càd la bouteille de Jeréz ou de Madère (ou de Banyuls) provenant du montage appelé « une » solera. Traditionnellement, on empilait dans le chai des rangées de tonneaux (bottas ou pipas ou tout ce qu’il vous plaira), permettant de remplir ceux du bas par gravité et par le vin des rangées supérieures au fur et à mesure qu’on en prélevait dans celles d’en bas pour la consommation. La première année, logiquement tout en bas, donnait le « millésime », l’année de départ en quelque sorte. Ensuite les récoltes suivantes venaient compléter le volume prélevé. Evidemment, moins on prélève à chaque fois, plus le vin vieux « élève » le plus jeune. Vous me suivez ?

 

A Jeréz et aussi dans les autres exemplaires andalous, on trouve souvent des 1/7 ou 1/8, càd qu’un contenant est mis en bouteille au départ de volumes 7 ou 8 fois supérieurs. Actuellement, on ne construit plus réellement de soleras de cette manière, mais le principe reste le même : on prélève chaque année une partie du vin et on le remplace par du vin plus jeune. Il va de soi que, au bout de plusieurs cycles, il ne reste quasiment plus rien du vin initial, mais le STYLE est resté le même. Dans les grands oxydatifs, c’est vrai que le vin le plus âgé confère ses caractéristiques au reste, quand on sait s’y prendre et qu’il ne survient aucun accident.

 

Donc, notre Sercial Solera 1930 fait allusion à une construction entamée en 1930 et prolongée au moins jusqu’en 1990, car c’est pour les 60 ans de ma mère que je lui avais offert cette bouteille. Nous l’avons bue avec elle ... et avec beaucoup de plaisir.

 

On l’a entamée à Coxyde (au mois de novembre)

et achevée à Corneilla ... avant-hier.

Cela voyage pas mal, ces petites choses. Comme les vioques en somme.

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Cheap Foamposites (mardi, 20 mars 2012 10:38)

    Wow, my god! Incredible articles. Really is well written.