BN: C’EST PAS DU GATEAU !

Derniers coups de cisaille au vieux carignan (1922) de "La Loute", 6 déc. 2011
Derniers coups de cisaille au vieux carignan (1922) de "La Loute", 6 déc. 2011

 

 

 

Nous en avons tous avalé, des « Choco-BN » (voir ICI).

Heureusement, je n’ai aucune expérience personnelle avec les hard breads,

 biscuits de guerre.

 

 

 

 

A présent, c’est de Bouillie Nantaise qu’il s’agit, encore appelée

bouillie sulfo-calcique (BSC).

 

En voici le détail de préparation :
• Mouiller 500g de soufre pour en faire une pâte
• Idem avec 650 g de chaux éteinte
• Mélanger et diluer les deux pour obtenir une bouillie et faire bouillir

• Ajouter 100 litres d'eau puis filtrer

Nous l’achetons toute prête et ne l’utilisons que comme traitement hivernal, à une concentration assez élevée (5 %), pour « stériliser » les vignes les plus sensibles à l’oïdium.

Il s’agit, vous l’aurez compris, de soufre élémentaire neutralisé par de la chaux, créant du polysulfure de calcium. Ce produit est homologué en agriculture biologique et certains l’utilisent aussi pendant la période de croissance, mais à des concentrations moindres (de l’ordre de 1 %). Il possède en effet une absorption foliaire et « ça brûle ».

 

Au Domaine de la Coume Majou, nous avons commencé à l’hiver 2006-2007, si je me souviens bien, et traitons tous les carignans, le macabeu et les coins de grenaches qui auraient eu quelques petites atteintes d’oïdium l’année d’avant. Généralement, nous l’appliquons au mois de février, à distance de la taille et avant le débourrement, par mesure de sécurité. On la répand au pulvérisateur, ce qui entraîne un petit gaspillage mais le produit n’est pas un polluant des sols, n’est pas excessivement cher et la surface à traiter ne constitue qu’un gros tiers de mon exploitation. En outre, les quelques sarments coupés qui ont échappé au ramassage sont ainsi désinfectés également. Par contre, cela prendrait pas mal de temps à la machine à dos, d’autant qu’il bouche très souvent les tubulures. Nous avons l’impression – argument pas très solide même s’il est fréquemment utilisé par les collègues empiristes pour étayer leurs convictions – que cela permet de réduire fortement la survenue des premières manifestations d’oïdium, sans doute par un effet sporicide ou par persistance du produit sur le bois jusqu’au printemps. Ce dernier point est vérifiable visuellement, pas le premier.

 

Rappelons au passage – désolé pour les jardiniers avertis parmi mes lecteurs – qu’il ne s’agit pas de bouillie bordelaise (cuprique celle-là), qui n’a quasiment aucune activité sur l’oïdium.

 

Nous ne nous en servons quasiment jamais, en dépit de toute une mythologie la concernant, allant du « c’est bon pour tout » au « cela maintient le bois ». Il est certain par contre qu’elle constitue une bonne protection contre la survenue du mildiou, appliquée au bon moment. Il est certain aussi qu’elle impose à tout l’écosystème une surcharge en cuivre ... pas piquée des vers.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Cheap Foamposites (mardi, 20 mars 2012 10:38)

    Wow, my god! Incredible articles. Really is well written.