Corrigez-moi si je me trompe,
mais je pense que le loup
n’attaque pas l’homme.
Comprenons nous bien : un loup, et surtout une bande de loups, me trouveraient tout seul, blessé, au fond d’une forêt d’Europe centrale, par un hiver implacable où ils seraient sans nourriture ... je n’en mènerais pas large.
Néanmoins, sous réserve qu’on dédommage correctement les bergers pour la perte de leurs bêtes en cas d’attaque et qu’on les encourage à avoir des chiens de défense adaptés, je suis plutôt favorable à la présence de ces très beaux canidés en France, que ce soit dans le Mercantour, par chez nous ou ailleurs.
Mon argument principal, outre le culte de la biodiversité, repose sur le fait que nous avons reçu cette terre en héritage, que nous y sommes tolérés et que je ne me reconnais pas le droit d’imposer la destruction des autres espèces (animales, végétales, voire même microbiennes) pour assurer la prolifération anarchique d’Homo sapiens.
Le loup est réapparu spontanément en France en 1992 et il en existerait autour de 200 répartis en une trentaine de meutes.
Mais ce n’est pas le sujet du jour.
Martin, lui, me laisse perplexe, et plus encore après la lecture d’un ouvrage fascinant, très bien documenté, sans fautes d’orthographe
– c’est rare : Histoire de l’ours dans les Pyrénées*.
Ici, le problème est très différent.
Tout d’abord, l’ours attaque l’homme. Chaque année, dans les parcs naturels d’Amérique du nord, des visiteurs succombent à ses attaques. Bon, c’est autant de yanks de moins !
Ensuite, il ne s’est pas rétabli chez nous spontanément, on a réintroduit des individus – pas forcément adaptés – capturés en Slovénie.
Vous le sentez bien, je suis moins à l’aise pour réclamer, au nom de la biodiversité, son maintien à tout prix dans notre coin, d’autant qu’il a conservé son biotope naturel ailleurs, où il n’est pas en voie d’exctinction.
Toutefois, si on s’en réfère à ce qu’on sait, voici l’évolution de la population ursine pyrénéenne « native » au fil du temps :
1900 400 1980 20
1930 300 1984 15
1937 200 1990 9
1950 100 1999 6
1973 30 2000 6
Leur diminution tient à la chasse officielle, mais aussi au braconnage et à l’empoisonnement. Notons que ce dernier a augmenté durant la deuxième guerre mondiale, car les autorités allemandes avaient bien entendu confisqué tous les fusils. Un facteur supplémentaire est l’afflux touristique et la création de sentiers de pénétration ou de voies agricoles, qui réduisent l’aire de tranquilité de l’ours.
De tout temps, la coexistence entre l’homme et l’ours a été tendue et les « locaux », c’est à dire les premières victimes, se réjouissaient de son extermination. Je pense qu’il en va de même du lynx dans les Vosges, du puma et du cougar en Amérique latine, du tigre au Bengale ....
Est-ce une raison suffisante ?
Donnez-moi votre avis et lisez le livre.
* Réf : Histoire de l’ours dans les Pyrénées
de Olivier de Marliave, chez Éditions du Sud-Ouest (2008)
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Cheap Foamposites (mardi, 20 mars 2012 10:40)
Wow, my god! Incredible articles. Really is well written.