ON EST EN 1726

 

 

 

Que se passe-t-il en France ?

Le Contrôleur Général des Finances,

Le Peletier des Forts, appointé par

Louis XV, conforte la position du franc,

qui remplace la livre tournois !

 

En Belgique – où ce qui la deviendra – ce sont les Habsbourg d’Autriche qui ont pris le relais de leurs cousins espagnols, suite au Traité d’Utrecht.

En fait, c’est encore le règne de

Charles VI, dont l’histoire n’a pas retenu grand chose.

 

 

 

 

En Ecosse et en Angleterre, c’est la période qui suit les Acts of Union, avec les rivalités incessantes entre factions différentes chez les protestants, l’histoire de Bonnie Prince Charlie et des « Pretenders », les Highland Clearances et, finalement, le massacre de Culloden.

 

En Irlande enfin, au coeur du sujet du jour, la situation est des plus confuses.

Un nationalisme protestant ET un nationalisme catholique se développent, en réaction contre l’Anglais et l’église anglicane. Je ne m’y retrouve pas trop, pour tout vous dire.

 

Dans les pays germaniques, Saint-Empire ou non, on vit sous l’influence de Frédéric-Guillaume, le plus militaire des Prussiens, et bien entendu du principe de cujus regio, ejus religio.

 

Voilà le climat général au moment de la parution de « Gulliver’s Travels »,

du Dublinois Jonathan Swift.

 

On ne parle guère de nos lectures dans le milieu agricole de ce coin perdu mais les rares personnes avec qui j’ai essayé d’aborder ce bouquin, que je viens de terminer, m’ont regardé incrédules : « Tu lis des contes pour enfants ? ».

Il faut dire que les seuls passages qui franchissent la barrière franco-britannique sont .... Lilliput et ses « gros boutiens », la première partie de l’ouvrage. Mais même ainsi, la lecture au premier degré des aventures de ce « chirurgien errant » - car telle était sa professsion – enthousiasme par la fraîcheur de l’imagination et la drôlerie des descriptions. Il y a comme un « humour à la Muriel Robin » et cela me plaît beaucoup.

 

Mais la deuxième partie du livre, le voyage à Brobdingnag, ne lui cède en rien.

Ici par contre, Gulliver n’a pas l’avantage de la taille.

 

Ensuite, c’est au tour de Laputa, Balnibarbi, Luggnagg, Glubbdubrib et même le Japon (!) dans la troisème partie.

On en profite au passage pour relever le sous-titre : The Malice of a Dutchman ; tiens, tiens !

 

Moi, c’est la quatrième destination qui m’a le plus emballé : le pays des Houyhnhnms, des équidés, où les yahoos (= des hominidés barbares et brutaux) sont ravalés au rang de bêtes de somme et de peine.

 

Il y a eu plein d’exégètes de cet ouvrage, et sûrement plus érudits que moi.

Je ne vais pas me glisser dans leur peau. Je souhaiterais simplement encourager tous ceux qui, comme moi, restaient sur l’impression « anodine » donnée par les traductions enfantines, de foncer chez le libraire le plus proche, de se plonger dans la lecture jubilatoire des péripéties de notre héros ... et d’essayer de percer le sens de ses allusions, allégories et sous-entendus. Il faut une édition amplement annotée bien entendu. Chez Penguin Classics, ils ont choisi de garder la typographie d’époque, conservant la majuscule aux substantifs – avec quelques oublis occasionnels - ce qui rend la lecture un peu fastidieuse au début ; idem pour la terminaison « th » à la troisième personne du singulier.

 

Un petit passage pour vous mettre en appétit :

 

“ .. The women of the island have abundance of vivacity ; they contemn their husbands, and are exceedingly fond of strangers, whereof there is always a considerable number from the continent below, attending at court, either upon affairs of the several towns and corporations, or their own particular occasions, but are much despised, because they want the same endowments. Among these the ladies choose their gallants: but the vexation is, that they act with too much ease and security, for the husband is always so rapt in speculation, that the mistress and lover may proceed to the greatest familiarities before his face, if he be but provided with paper and implements, and without his Flapper at his side ....”

 

Tout est de la même veine.

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Juicers Reviews (lundi, 15 avril 2013 15:10)

    This is a great post! Thanks for sharing with us!