ON L’A FAIT POUR VOUS

 

  

BALADE GOURMANDE DANS LE VIGNOBLE DE MAURY AVEC LA PARTICIPATION DU DOMAINE DE

LA COUME MAJOU

 

 

 

Me sacrifiant pour mes lecteurs et pour mes clients,

j’ai pris la peine de me rendre dans l’antre de Pascal Borrell

à la Maison du Terroir de Maury

pour « tester » son menu avant de vous le recommander.

 

Un peu de « petite histoire » tout d’abord.

A Maury, il y a les Bons et les Méchants.

Les bons ont leurs vignes sur le finage de l’appellation ET leur cave de vinification aussi.

Les méchants – dont je suis – ont leurs vignes sur le finage de Maury, bien sûr, mais ne disposent pas d’un bâtiment à St-Paul-de-Fenouillet, Maury, Tautavel ou Lesquerde, pour faire simple.

 

Mais c’est plus compliqué que cela. Moi, mes vignes sont situées dans le quartier de Falgueira – plusieurs orthographes possibles – comme le Domaine Majoral ou le Roc des Anges par exemple. C’est à St-Paul-de-Fenouillet mais tout le monde s’accorde à dire que c’est une des meilleures zones pour les vins doux. En plus, il y a très peu de maladies par là-bas. Par contre, certains domaines ont certes des vignes à « Maury », mais situées très loin aux limites de l’appellation : un petit bout de Latour-de-France, la zone de La Plane à Tautavel, Lesquerde et presque Saint-Arnac (vous voyez ce que je veux dire).

 

Ensuite, il y a ceux qui ont reçu une ... « dérogation » ! Ben, oui, quoi : on est en France et les passe-droits sont plus nombreux que la règle en vigueur. Le plus sensationnel est que le passe-droit principal s’applique à une GROSSE coopérative, concurrente de celle de Maury – pourtant super-légitime celle-ci, et de qualité et impliquée dans la vie du cru - et qu’elle élabore du Maury de qualité très quelconque, salissant l’image. Je vous rassure, elle n’est pas présente à notre manifestation.

 

Enfin, pour avoir le droit de présenter ses vins à la Maison du Terroir, et de figurer à la carte du restaurant de M. Borrell, il faut statutairement ... être contribuable dans la commune de Maury même. Or, d’une part je suis fermier et pas propriétaire (ce n’est pas moi qui paie la taxe foncière), d’autre part, Falgueira se situe sur le cadastre de St-Paul, pas sur Maury même. Donc, pas de vins de la Coume Majou à la Maison du Terroir alors que mes vins (doux et secs) se situent très bien dans la hiérarchie qualitative du cru – personne ne le conteste.

Vive la France !

 

Donc, comme le restaurant spécifique du cru n’est pas client, je n’y ai jamais mangé. Il ne s’agit nullement de mesquinerie mais je n’ai déjà pas suffisamment de budget pour aller rendre régulièrement visite à tous mes clients, alors les autres ....

Ce que je peux vous en dire est que M. Borrell était étoilé à son adresse précédente et que Bibendum lui a conservé le macaron lors de son installation ici dans l’Agly. Cela ne saurait donc être mauvais.

 

J’ai participé aux deux premières Amorioles « de l’époque moderne »

(2010 et 2011) et les paniers-repas étaient très convenables à chaque fois. C’est une litote : on s’est régalé.

 

Donc, me voilà l’autre soir en compagnie d’une pléiade de collègues ou de leurs commerciaux – j’ai ainsi pu faire la connaissance rapide de la responsable des ventes du Domaine Serre-Romani de Rivesaltes, une souriante jeune femme venue avec son papa. Celui-ci n’a pas voulu qu’elle me laissât sa carte de visite, sans doute par crainte de ma .... concurrence.

 

Avant de se mettre au travail, nous avons vu gicler sur le carrelage une des bouteilles présentées, sournoisement poussée par le coude du président du cru. Le personnel a nettoyé les lieux promptement ... à la Javel pour nous libérer les sinus frontaux.

 

Nous avons ensuite dégusté, en avant-soirée ambulatoire et dînatoire :

 

. le gaspacho de petits pois à la menthe et sa crème mascarpone au poivre moelleux à souhait, aux arômes de menthe bien marqués et poivré de manière  « énergique ». J’aime cela. Le président du cru aussi, qui a entamé six raviers.

 

. le parfait de légumes et foie gras aux noisettes

il s’agissait surtout d’artichaut, très fondant, et le foie était délicieux, avec de gros cristaux de sel et des brisures de noisette. Accord impossible avec le vin selon moi : j’ai tout essayé. Le président du cru aussi, n’hésitant pas à finir trois bouteilles entières avec une conscience professionnelle louable.

 

. le cannelloni de crabe avec sa bisque glacée au fenouil

le meilleur moment du repas, très fin et au goût de crabe affirmé. J’ai vu que le président du cru en mettait en poche, pour vérifier chez lui ses premières impressions.

 

. le parmentier de canard avec une sauce au Maury et aux échalottes

la sauce était assez acide et il faudra choisir un rouge « solide » pour lui tenir tête ; canard très goûteux. Comme Jack Lang jadis dans les jardins de l’Elysée, le président du cru s’est servi trois fois.

 

. le fromage

je ne l’ai pas goûté, absorbé que j’étais à déguster tous les vins disponibles.

En outre, si j’aime à faire un « pain-vin-fromage », il ne m’en faut pas souvent pour finir un repas copieux : je sature. Le président du cru eut plus de conviction que moi : je l’ai vu mettre quatre fois la main au plateau.

 

. le dessert où bizarrement le crumble aux épices domine les copeaux de chocolat. Mais c’est peut-être le Belge en moi qui parle : du criolos, je n’en ai jamais assez ... et le président du cru non plus !

 

Vous aurez compris que cet essai fut concluant : M. Borrell a préparé un

panier-repas de très bon niveau, qu’il faudra savoir accorder à nos vins.

 

Quant au président du cru, je l’ai rencontré pour la première fois

en 1987 alors qu’il faisait partie de l’équipe dirigeante des

 « Vignerons de Maury ». Nous avons parfois de petites divergences de vue : il me reproche d’être un individualiste – ce qui est vrai –

moi je lui réponds qu’il a gardé un fond de stalinisme – c’est vrai aussi.

Mais je tiens à dire publiquement qu’il est heureux qu’on l’ait à cette place-là. C’est un homme intelligent et dévoué à Maury.

Merci, Bernard Rouby, de ce que tu fais pour nous.

Tu sais que tu as au Domaine de la Coume Majou un supporter ...

 même quand il râle !

 

VENEZ NOUS REJOINDRE NOMBREUX !

 

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    LALAU (mardi, 08 mai 2012 21:55)

    Belle tranche de vie mauricienne (?). On en redemande. Un peu moins de réglementations absconses, peut-être, mais ça, je sais, ce n'est pas toi qui les ponds.

  • #2

    David Cobbold (mercredi, 09 mai 2012 09:20)

    Quand on dit que l'appétit vient en mangeant...

  • #3

    Luc Charlier (mercredi, 09 mai 2012 09:23)

    Non, Hervé, les Mauriciens habitent dans l’Océan Indien. Pour les habitants de ce coin occitan du département, le qualificatif en usage est « maurynate » .

  • #4

    Berthomeau (mercredi, 09 mai 2012 11:18)

    Bonjour Luc,

    Tu diras à ton ami Rouby qu'il ne m'a jamais invité à Maury -:)c'est vrai que je ne suis pas contribuable à Maury mais ça ne m'a pas empêché d'y aller y passer toute une soirée un vendredi pour faire le boulot à sa place.
    Faut pas trop demander, je sais...

  • #5

    Luc Charlier (mercredi, 09 mai 2012 12:32)

    Jacques, je vais « faire la commission ». Je ne sais pas si c’est du français correct, mais c’est ce qu’on dit en Belgique quand on « fait part de quelque chose ». Tu as compris que j’ai quelques raisons de me trouver un peu victime du dernier cahier des charges, et que la disposition concernant la localisation du chai – avec toutes les « exceptions » consenties aux copains des camarades ou des compagnons – m’exclut de fait. En même temps, je réalise que je n’étais pas visé en tant qu’individu et que, si je m’étais abaissé – comme le suggère ta jolie amie Mme Tolleret – à demander une dérogation par les voies administratives, je l’aurais peut-être obtenue.
    Je constate simplement que, chaque fois que quelque chose doit être réglé, cela passe par Bernard et qu’il est efficace. En outre, il explique les choses et il les dit.
    A contrario, il est dommage que tu n’aies jamais été invité à cet événement. D’une part, il n’a été relancé que depuis 2 ans. D’autre part, j’y vois TRES PEU de journalistes et de personnages officiels – pas assez selon moi. Enfin, les gens du Fenouillèdes sont un peu secrets et bourrus, à mi-chemin entre des Catalans, des Audois, des Espagnols et ils se livrent difficilement.
    Si le syndicat du cru ne t’invite pas, tu sais que ma porte corneillanaise t’est toujours ouverte, et ma table. Je peux même te prêter une voiture sur place. La seule chose que Coume Majou n’est pas en état de faire, c’est régler le vol depuis Paris, Air France pratiquant des billets inabordables ... sauf quand on habite au Quai Branly, bien sûr. Note que je pense que la Place du Colonel Fabien doit émettre des titres de transport aussi : prends une carte pour voir !
    Tiens, dis-nous, qui on aura, à l’Agriculture ?