KIMAPLU 2012 – N° 7

150 cl de mourvèdre bien mûr
150 cl de mourvèdre bien mûr

 

 

 

 

 

Je sais, vous allez commencer à trouver que je vous

(ca)bassine avec mes cuvées du Domaine Tempier.

J’assume, car j’étais dans une « mourvèdre-drinking mood ». Et, en attendant le mien, autant en boire du bon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Cuvée Cabassaou, troisième mise parcellaire du domaine, existe depuis 1987, année de naissance du cadet de mes fils, donc j’en ai. Elle provient d’une partie des restanques de la Tourtine, très en pente, ce qui lui aurait donné son nom en patois, mais je ne sais par quel truchement. Dans la langue de Mistral, les villages ou bien lieux-dits portant le nom de « Cabasse » proviennent généralement de l’italien « casa bassa » (maison basse), comme les Vespa/Piaggio « faro basso ».

 

Bizarrement, alors qu’elle renferme du mourvèdre en grande quantité (95 %), on dit qu’elle contient aussi un peu de syrah (4 %), cepage toléré tout au plus, et un chouia de cinsault. Ne serait-ce pas pour contenter l’INAO ?

Moi, j’en fais une « cuvée mourvèdre », un point c’est tout.

 

Et 1989 fut un phénomène à Bandol, parfois mal maîtrisé par certains, après les moins extrêmes ’86-’87-’88. Il a fait chaud, très chaud, et sec. La maturité était au rendez-vous, les degrés bien là et le plus difficile a été d’attendre, attendre, attendre que les peaux des mourvèdres soient à point, alors que les grenaches commençaient à se confiturer et pleuraient pour qu’on les rentre.

 

Notre magnum, couvert de poussière malgré son déménagement de Belgique vers les P.O., m’a permis d’extraire un bouchon en bon état. J’ai carafé la moitié environ pendant 30 min et nous avons bu cela presque d’un trait, en accompagnement d’une araignée de génisse limousine déjà bien rassie (provenant de la boucherie –charcuterie Ferre sur la D 117 à Lorp-Santaraille, un peu plus loin que le restaurant de Pao Magny), sucs de cuisson déglacés à l’Armagnac, frites au blanc de boeuf et ... d’une salade-mayo, si si !

 

La robe assez dense présentait ses nuances « mourvèdre », tirant sur le marron foncé plus que sur le pourpre. Le vin n’était pas parfaitement limpide – je m’en balance !

Au nez, les arômes secondaires du cépage sont là : cuir de Russie et prune bien mûre, un rien d’empyreumatique. Pas du tout d’évolution vers le sous-bois.

En bouche, belle suavité dans la structure tannique, de l’entame à la finale, mais avec peut-être une acidité un rien trop peu affirmée pour tenir le vin jusqu’au bout .... d’où notre gloutonnerie.

 

Nous l’avons d’ailleurs payé cher, Christine et moi : sieste de deux heures et ... mal au crâne par après. Pourtant, la bouteille n’affiche que 13 vol % - je crois qu’il s’agit d’un  understatement - et nous avons bu de l’eau aussi. Je crains que le sulfitage n’ait été « généreux » - nous le supportons mal - mais surtout que ce genre de vin ne contienne pas mal d’aldéhydes. Et notre foie ne les apprécie guère.

 

Je fais la même expérience malheureuse quand je me laisse aller

à des excès de vieux olorosos ou de Madère.

Heureusement, mon « impécuniosité », endémique depuis que

je me suis installé ici, limite ces occasions.

 

 

PS : 1) j’ai laissé évaporer l’Armagnac de ma sauce, sans flambage

       2) j’ai accordé « payé cher » au neutre, comme une expression figée,

          et non avec gloutonnerie. J’aurais pu.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0