A VOTÉ

Vue sur le "Pas del Lladres", une grimpette et l'itinéraire de l'ascension
Vue sur le "Pas del Lladres", une grimpette et l'itinéraire de l'ascension

 

 

Tandis que, parmi les premières,

Christine accomplissait son devoir électoral,

j’ai entrepris d’ébaucher le billet du jour.

Elle a bien voté, et avec conviction.

J’espère, quant à moi, bien vous rendre

l’enthousiasme de la randonnée d’hier,

et son caractère pénible par moments aussi.

 

En effet, notre immersion parisienne, toute couronnée de succès qu’elle fut (mode indicatif), nous a laissés l’organisme encombré de toxines et l’esprit avide d’un peu d’espace. La belle journée d’hier imposa vite son agenda : vérifier la météo, aller livrer de sa ration printannière de Cuvée Miquelet 2005 un de nos meilleurs clients, en Cerdagne (Hôtel Planes à Saillagouse) et puis « monter au Puigmal »,

2910 mètres d’altitude tout de même. Mais c’est la première sortie « solide » de l’année 2012 et nous ne sommes pas encore aguerris, prudence donc.

 

Ayant pas mal de choses à régler, il n’était pas loin de 13 heures lorsque nous donnâmes le coup de démarreur. Une fois la livraison effectuée, petite grimpette finale vers Err et ... errance ou erreur, arrêt à la station de Cotzé (1830 m) au lieu de celle de Las Planes (1970 m) comme point de départ. Les 150 m de dénivelée en plus, et surtout l’itinéraire très rallongé, nous serons fatals (pluriel « rare » suivant le dico de l’Académie).

 

L’illustration de gauche vous montre le début de la rando entre sapins et mélèzes et, tout en haut, le sommet du remonte-pente du Pas dels Lladres (le Col des Voleurs), quelque 800 m plus haut, dans un désert semi-lunaire. Après une montée entre les arbres, moitié au soleil moitié à découvert, nous déjeunerons au pied de la machinerie de départ du Lo Bac.

Soudain, jumelles 16 x 50 – le plus important grossissement utilisable sans pied selon moi – collées aux yeux, Christine semble apercevoir un .... ourson. Je vois très bien de loin - excessivement bien même, c’est un des seuls cadeaux que la nature m’a faits - et je discerne, à 150 m environ, un truc brun-marron qui file loin de nous. Les pattes avant sont plus basses que l’arrière-train, cela se dandine dans tous les sens et donne la même impression de flou et d’incoordination qu’un lévrier afghan qui galope, avec des poils dans tous les sens et un « gros cul ». Cela doit peser dans les 50-60 kg, comme un petit sanglier mais ce n’en est certainement pas un. La probabilité d’apercevoir un ours dans ce secteur n’est pas nulle, mais elle reste faible néanmoins. Nous n’en saurons jamais rien.

 

Et une mini-dose d’insuline, une, puis on repart. Nous décidons d’emprunter le trajet d’une des pistes, en pente très raide et sous le soleil, mais offrant une superbe vue sur tout le Massif du Carlit quand on se retourne, de l’autre côté du Plateau Cerdan, passé Font-Romeu. Légère hypo en arrivant en haut, et deuxième bivouac pour se resucrer. A cet endroit-là, nous avons crapahuté pendant presque deux heures et rejoignons seulement l’itinéraire choisi au départ. Je commence à me dire que le sommet .... ce sera pour une autre fois.

 

Nous atteignons ensuite le secteur du Dure Neu – je n’ai pas inventé cette appellation – autour des 2250 m d’altitude et là, « ça grimpe pas mal » (voir la photo de droite). Nous n’avons pas rencontré âme qui vive jusqu’alors, trois vautours plânent au-dessus de nous, un vrai plâneur fait son apparition, tout blanc et faisant gentiment chuinter l’extrémité de sa voilure et ... un biker descend la pente à vive allure : que de monde tout d’un coup ! Nouvel arrêt (spéculoos, bigarreaux, insuline) et hop, en diagonale vers le sommet des Lladres, à presque 2700 m. Nous nous arrêterons à un jet de pierre de la cabane, pour décider ensuite de rebrousser chemin : il reste plus de deux heures (de crête principalement) jusqu’au Puigmal, les mollets tirent, les intercostaux rouspètent (respiration abdominale mal maîtrisée because gros bidon), le vent se lève et une masse nuageuse monte de la vallée. En outre, il est pas loin de 18 heures. Deux choses méritent le respect absolu : la mer et la montagne !

 

La redescente se fait dans l’allégresse : notre premier vrai effort fut dur par moments, mais les endorphines nous ont portés. En chemin, les orées de bois voient l’ombre s’allonger et un renard furtif traverse la combe, nous jetant un regard ... furtif également. Christine, qui voit fort mal de loin, prétend avoir discerné un museau pointu et des oreilles dressées. Elle en a fait tout un roman. Heureusement qu’il n’a pas .... dégoupillé (cherchez, c’est drôle), le « slumme vos ».

 

En vue de la voiture, c’est un Pingouin® tout vêtu de noir et au ventre bien blanc qui s’enfuit à l’horizon. Cela m’a mis en boule et « hors d’à-laine » ! Je pense qu’il a rejoint la Redoute ....

 

De retour dans la vallée (o-ooh de Dana ....), nous avons juste le temps d’acheter une tommette (12 semaines d’affinage environ) à la fromagerie de Saillagouse avant que le marchand de sable n’y passe. Il s’agit d’un troupeau consistant essentiellement en Montbéliardes, quelques Holsteins proches de la réforme et une ou deux « brunes suisses » d’après la fermière (des Simmentals ?) : leur fromage est excellent et peu salé. Nous en avions goûté, ainsi que de leurs pâtes lactiques, chez Eric Planes.

 

Une très belle journée à laquelle ne manquait que l’ami Ricoré.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    eric (dimanche, 17 juin 2012 22:04)

    Les livraisons donnent la possiblilité à de petites balades bien sympatiques...
    Au plaisir de vous voir et de découvrir de bon produits.
    A bientôt

  • #2

    Luc Charlier (lundi, 18 juin 2012 09:40)

    Pour les bons produits locaux, d’accord. Quant à dire que ce fut une « PETITE » balade ....
    Et, après ce commentaire, il ne manque même plus l’ami ERICoré !