ARGELÈS, NOUS Y ALLONS À DESSEIN

Du beau gibier argelésien, et sans "coup de fusil" !
Du beau gibier argelésien, et sans "coup de fusil" !

 

 

Mon billet précédent (voir ICI), certes peu tendre pour les plages de la Côte Vermeille, vous exposait que nous avions, Christine et moi, toutes les raisons de nous rendre à Argelès-centre.

 

 

 

Je vous explique la deuxième bonne raison : elle s’appelle LA BARTAVELLE.

Il s’agit – j’ai dû aller le rechercher – d’une espèce de perdrix, en plus rare. Si je me souviens bien, les chasseurs de Pagnol en raffolaient ... surtout Joseph, le père dans le roman, qui réussit un si beau doublé.

 

Cette Bartavelle-ci connaît une histoire plus courte mais fort intéressante. Le chef, Thibaut Lesage, tenait avec brio le piano de la belle adresse port-vénérienne du Liégeois Xavier Mahaux, tandis que Stéphanie Hug y confectionnait ... les desserts. Pratique, un couple comme ça, non ? Ajoutons un sommelier hors du commun, Pierre, lîîgeû aussi et vous aurez compris qu’il faisait bon s’attabler à l’Auberge du Cèdre. Mais, en restauration comme en tout, les temps changent : il a fallu remplacer le sommelier tandis que chef et pâtissière se sont sentis pousser des ailes jusqu’à ouvrir une adresse (une vingtaine de couverts) à eux et ... chez eux, en plein centre d’Argelès. Ici aussi, Monsieur en cuisine, avec un second, et Madame en salle, avec beaucoup de présence d’ailleurs. Thibaut ne cache pas une pointe d’accent d’ici, sa femme ... aucun. Elle n’a pas eu le temps de s’imprégner après avoir vu l’Hérault et ensuite Villemolaque dans son enfance, mais ayant beaucoup bougé depuis pour ses études. Surprenant aussi est son anglais fort teinté d’accent américain (effet télévison) : elle jure n’avoir jamais vécu ni près de la case de l’Oncle Tom, ni dans aucune ville de l’Oncle Sam. Dans la cuisine, le riz n’est d’ailleurs pas de ... l’Uncle Bens ! Encore un Mystère de l’Ouest.

 

Un grand tableau noir au mur, couvert de graffiti, de gribouillis, d’hiéroglyphes et de beaucoup de louanges – pas mal en flamand d’ailleurs, niewâr « Kiekenbakker » ? – traduit l’appréciation des clients. Et ils ont raison : la cuisine très éclairée donne directement sur la salle, sans qu’on entende la soufflerie de la hotte ; la décoration dans les tons gris confère d’emblée une ambiance intimiste à l’ensemble et les assiettes sont très-très justement élaborées. Il n’y a pas d’esbrouffe chez Thibaut : un bon produit, du temps passé à le préparer et une exécution sans faille. Nous avons eu droit (Menu Vigatane) à un trio d’asperges et de St Jacques, sautées à la plantxa et rehaussées d’une émulsion contenant du fumet de St Jacques, avec des pépites dont j’ai oublié le nom mais qui sont des oeufs de poisson séchés, un peu comme de la poutargue, et ensuite un délicat filet de marbré servi sans son arête mais avec une pommade à la betterave rouge. Quant au dessert, il a justifié dix unités d’insuline, sans aucun regret : une collection de chocolat sous toutes ses formes et de toutes les couleurs ; pour GROS gourmand seulement. Mais il faut croire que ce type de consommateur était de sortie hier, car le dessert au chocolat trônait sur presque toutes les tables !

 

La carte des vins – domaine réservé de la patronne qui s’en régale manifestement – propose une foule de vins doux au verre, généreusement servis d’ailleurs, et une sélection intelligente de vins secs des trois couleurs, presque tous locaux et aux coefficients modérés. Bon d’accord, moi j’ai fait un petit écart en allant à l’un des 2 « éphémères » (suggestion passagère) : « C’est pas du pipeau », un IGP vermentino-roussanne de Philippe Gard.

 

Eh bé voilà : encore une très bonne table à Argelès.

Faut y aller !

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    u=31699 (lundi, 06 mai 2013 16:57)

    This article was in fact just what I was in search of!