LE TONDEUR FOU

Me, I’m just a lawn-mower. You can tell me by the way I walk ....
Me, I’m just a lawn-mower. You can tell me by the way I walk ....

Tondeur est un patronyme fréquent en Belgique. Mais je pense qu’il remonte au temps de la tonte des troupeaux de moutons, vu la similitude avec Shearer en anglais.

 Ici, j’ai remis au travail mon antique tondeuse japonaise (trade mark withheld by request), achetée sur la Chaussée de Ninove en 1989. Depuis mon arrivée à Corneilla, elle se trouvait remisée sous une cuve (bâchée et réservoir vide mais les commandes démantelées).

 

 

Sa dernière campagne remonte à 2004 : elle a dû faire cracher une ultime étincelle à sa bougie vers octobre de cette année-là.

 

Or, je vous ai montré ICI l’état inquiétant – bonne nouvelle, les feuilles sont jolies et il y a de la repousse dans l’air – du nouveau verger de notre amie Alison à la Chèvrerie des Chènes.

 

Elle a en effet implanté un jardinet tout mignonnet et je lui ai fait cadeau de la machine, avec pour mission de la remettre en état si besoin était. Bonne âme, j’ai tout de même réinstallé le guidon, refixé le câble au carburateur, nettoyé le filtre à air, fait briller le bâti en aluminium et son vernis orange, aiguisé la lame, fait la vidange d’huile, mis un peu de SP 95 dans le réservoir et ... au quatrième coup de lanceur, elle s’est mise en route !

 

Après 3 passages en abaissant la hauteur de coupe à chaque fois, le gazon d’Alison est redevenu accueillant – pour ceux qui connaissent les lieux – et, la fois d’après, j’ai subi un « retour de démarreur » qui a rompu le câble. Faut dire qu’il s’agissait déjà d’un ersatz, vestige de lacet de chaussures de randonnée ! Un mètre quatre-vingt de nouveau fil attend l’occasion de prendre place sous le capot, mais with reluctancy, car les systèmes à ressort ont l’habitude de me causer des déboires : ils sautent, on les monte à l’envers, le cliquet se fait la malle etc ....

 

Remarquez que les doses d’insuline « filées mais généreuses » que je m’administre occasionnent le développement d’un embonpoint discret (et des mini-nibards) : j’ai tenté de le cacher derrière le guidon, avec plus ou moins de bonheur. Vendre du vin est moins exigeant pour le physique que passer tout son temps à la vigne. Mais je préférais cette dernière activité. Comme « Nécessité fait Loi », je me soumets d’assez bonne grâce à mon nouvel emploi du temps de VRP de Majou, mais il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps.

 

Pourquoi diable vais-je m’occuper du jardin des autres ?

C’est que nos amies m’hébergent, et Christine aussi quand elle est seule, lors de nos nombreux déplacements vers le Midi Toulousain. En effet, outre Toulouse d’un côté et le Lauragais de l’autre, nous développons une jolie clientèle sur le Tarn & Garonne et sur le Tarn : il faut découvrir les lieux, faire déguster notre vin, livrer et assurer le suivi. Ensuite, quand nos trois sous le permettent, il nous plaît de nous attabler chez les clients. Enfin, en parfaite adéquation avec le nom de ces départements, on peut aller se baigner dans ... l’Aveyron !

 

Dernière bonne adresse en date, l’étoilé de Montauban, La Table des Capucins, où officie Hervé Daumy pour la plus grande satisfaction de Bibendum.

Ce bâtiment, fruit de la venue de Richelieu dans la ville en 1629, voit les moines quitter les lieux en 2003. Après un court épisode « Crown Plaza », « L’Abbaye des Capucins » et son complexe sont repris par Christian Delmotte, un homme d’affaires avisé doublé d’un amateur de vin qui surveille de très près les achats de la cave, m’a-t-on affirmé de source sûre et extérieure à l’établissement*. Jadis, il dégustait lui-même les vins proposés, paraît-il. A présent, la direction fait à juste titre confiance au sommelier maison, l’Alsacien Ludovic Kormann, qui nous a reçus avec beaucoup de gentillesse, nous a fait visiter la jolie cave voûtée, la salle de restaurant – dans l’ancienne chapelle dont on a gardé l’autel mais rabaissé le plafond - et le patio central, extrêmement agréable par le beau soleil qu’il faisait ce jour-là. Ah oui, j’oubliais : on a longuement dégusté les vins et je fus soumis à un feu de questions très pointues. Parmi nos références que vous trouverez à la carte – le patron a donné son fiat et nous avons déjà livré les cartons – il faut une fois de plus mentionner la « Cuvée Miquelet 2005 ». Ce vin, que j’ai préféré laisser de côté au début pour que s’adoucisse sa finale, assez tannique, fait le bonheur des sommeliers de qualité pour l’instant. Je lui consacrerai un billet d’ici peu.

 

 

« Dansons la Capucine

Y a du bon vin d’chez nous

Y’en a pour leur cuisine

Et c’est tant mieux pour vous ! »

 

 

* : mon informateur est un ancien de l’établissement, grand amateur lui aussi, et qui est devenu notre client. On le livrera prochainement et j’aurai l’occasion de vous reparler de lui. Des Belges possèdent une chasse non loin de là et nous essayerons de les rencontrer.

 

 

 

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