ET ENCORE UNE BACHELIÈRE DE PLUS PARMI MES VENDANGEURS

Vive les vendangeuses !
Vive les vendangeuses !

 

 

 

 

 

 

Moi, je n’ai pas le « bac ». Cela n’existe pas en Belgique.

En France,

ce brevet qui ponctue

les études secondaires a perdu toute valeur qualitative en soi, mais détermine un « niveau » et sert de Sésame pour toutes les cavernes d’Ali Baba des filières éducatives. Or, Dieu sait si ce pays compte pas mal de « quarante voleurs ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis l’époque du mitterrandisme (85 % d'une classe d'âge etc ...) et les

soixante-dix-mille réformes de l’éducation nationale qui ont eu lieu, presque tout le monde à un « équivalent bac » : les soudeurs, les sapeurs pompiers, les techniciennes de surface (= koch-madam), les bûcherons ... tout le monde.

 

Ma vendangeuse n’aimait pas trop l’école, à 14-15 ans. Moi non plus.

Mais mes parents, à la suite de ma grand-mère, m’ont forcé à y être assidu.

Ses parents ne l’y ont pas (assez) forcée, elle.

Donc, elle n’avait pas le bac.

 

Elle a présenté le « BAFA » - c’est beau, les abbréviations françaises – « brevet d’aptitude à la fonction d’animateur » à la place, et puis la même chose pour être directrice de centre aéré (c’est ainsi que l’on désigne la « colo » maintenant), c’est le « BAFD », je crois. Et puis encore un bidule en sport : elle nage bien, roule bien à vélo, court bien, sait taper sur toutes sortes de ballons, fait du « kite-surf » comme une pro et voudrait se lancer d’un avion. On appelle cela du parachutisme. A propos, Loïc, mon cadet, a sauté lui aussi : tous des fous, ces djeuns !

Moi, il faudrait me payer une fortune et – surtout – me pousser très fort hors de la carlingue.

 

Elle a même tout ce qu’il faut pour vous apprendre à nager et surveiller des piscines : Malibu Beach en Roussillon.

 

En outre, elle est maître nageur – secouriste sur les plages, avec toute l’expérience qu’on peut acquérir par la filiale « sauveteur » chez les pompiers et elle possède les rudiments de la réanimation cardio-vasculaire et des premiers soins. Cela, nous l’avons testé lors du repas d’anniversaire d’un proche : le jubilaire, qui fêtait gaillardement ses 86 ans, nous a fait un bel arrêt cardiaque à table, sur fond de bloc de branche et de prescription inadéquate de ß- bloqueurs. Nous l’avons récupéré ensemble avant l’arrivée du SAMU et le brave homme se porte comme un charme 7 mois plus tard. Le cardiologue et moi avons obtenu de haute lutte du médecin traitant – un rien entêté – l’arrêt de la médication incriminée.

 

Ainsi, ma vendangeuse avait un « équivalent bac » mais pas le bac. Qu’est-ce qu’on s’en fout ! Pas elle.

 

Donc, à 23 ans, sans aucun réel bagage en math et avec quelques lacunes littéraires – c’est plutôt une « physique » au corps d’athlète – fort belle par ailleurs - pas une intello qui déclame des vers à la con au clair de lune, elle s’est inscrite à la fac de Perpignan pour « passer son bac » en cours du soir, sans interrompre ses activités professionnelles, et sans arrêter ses « petits week-ends », sorties et entraînements au « kite ». Sa mère et moi étions dubitatifs. Bien entendu, elle s’est tapée les « rattrapages » (= examens de passage en Belgique) pour .... « histoire-géo ». Tu le crois, ça ?

 

Hier soir, petit dring-dring sur le portable, au moment où le sommeil « REM » nous envahit (grrrr ....) : « Je suis admise ».

 

Bravo Marielle !

 

Ah oui, j’oubliais : c’est la seconde fille de Christine

et elle vendange avec nous !

« Vive les vendangeuses, ma mère, vive les vendangeuses !

Elles ont la poitrine avantageuse, vive les vendangeuses ! »

 

 

 

 

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