UNE INSTITUTION

Orange, déjà .....
Orange, déjà .....

En ce quatorze juillet, qui ne se distingue en rien des autres jours d’été pour un Flamand lambda (une fois), la France – sa partie la plus patriotique en tout cas – va entonner son champ guerrier gluant du sang répandu dans les

 (micro)sillons :

« On a gâ-âgné ! ».

Moi, plutôt que la

« prise de la Bastille »,

c’est un autre « bastion » que je vais mettre à l’honneur :

la « prise » du téléphone

et ses responsables,

France-Telecom alias Orange.

 

 

 

Si ce blog existe, c’est grâce à Denis A ....., un ancien de FT.

Ingénieur en électronique, ancien voisin de « Tonton » à St Gaudérique - pas le Prostator élyséen, l’autre, celui de Christine -, représentant syndical CGT

(mon camarade donc) et compagnon de la très sympathique Mercedès, d’origine espagnole et qui vote pourtant curieusement fort à droite – mais pas facho, je vous rassure - c’est lui qui m’a enseigné les rudiments du maniement de ce site. Il m’a aidé à le mettre sur pied, et règle, en général, tous les petits problèmes et bidules de son voisinage, des antennes hertziennes et autres décodeurs de télévision numérique aux scanners de la police, des détecteurs de radar aux écoutes téléphoniques, des GPS aux fusées intersidérales et .... de la machine à café avec grille-pain incorporé au gode-miche infrasonique des nymphettes du quartier !

 

Denis est serviable, Denis a de l’humour et Denis a ....

fait chier sa direction toute sa vie !

De grève en grève, de reclassement des licenciés en recours aux prud’hommes, il a été de toutes les luttes ouvrières et le raconte avec verve. Il nous a expliqué comment trois coups de pince d’électricien peuvent mettre à plat toute une ville ou un département entier. Il nous a dit pourquoi les « boîtes à sous » des téléphones publics étaient en panne une fois sur deux. Mais il nous a aussi expliqué comment des équipes, choisies parmi les meilleurs éléments, étaient capables de travailler 48 heures d’affilée, sans un instant de répit, pour dépanner les télécommunications d’un hôpital ou assurer la synchronisation des feux tricolores. On peut critiquer le « service public » - je le fais souvent et vais encore en apporter la preuve ci-dessous – mais heureusement qu’on a le service public !

 

Nous sommes en juillet 2005. Je viens d’emménager là où je vis à présent et j’ai un rendez-vous, pris depuis plusieurs semaines déjà, à 8 h 45’ avec l’agent de FT qui vient rétablir la ligne chez moi. Je suis son premier client de la journée. L’installation est en place et le cablage n’est pas défectueux.

Notre quidam arrive à ... 9 h 25’, tout sourire. Mais il a l’air «vaseux » et je lui propose une tasse de café. Il me confie, ravi, que la soirée de la veille fut « difficile » et qu’il prendrait bien une seconde tasse. Je m’en serais douté.

Il trouve aisément le boîtier – normal, c’est le seul « équipement » sur tout un pan de mur vierge – mais se rend compte qu’il n’a pas emporté ses lunettes. Qu’à cela ne tienne, je lui prête mes loupes ( + 1,50 ) ; nous avons sans doute la même presbytie, à un âge similaire.

Souhaitant ôter quelques vis, il découvre que l’accu de sa visseuse électrique est ... déchargé. Je rappelle que je suis son premier client. Je lui mets MON outil Métabo entre les mains : ma batterie est pleine, elle.

Il rétablit le contact, se lave les mêmes mains, me rend le matos et s’en va.

Coût : 54,49 euros !

Mais tout marche, la sonnerie, la tonalité, les touches de numérotation .... tout sauf la ligne ADSL (1 méga de transfert seulement) car le standard de mon secteur ne pourra « rendre fonctionnel ce service » que dans quelques jours, me dit-il !?!?

 

Enfin, la « vague » de suicides dans cette entreprise : quelle manipulation !

Attention, je ne cautionne nullement les tentatives de « rentabiliser » un service public.

Je ne suis pas partisan de la privatisation des secteurs qui assurent le fonctionnement d’un état.

Mais, qu’on demande le même effort à des fonctionnaires, mal payés mais effectuant peu d’heures et possédant la sécurité de l’emploi, qu’à leurs homologues salariés dans le privé me paraît normal, et même souhaitable. La fonction publique ne doit pas servir de refuge à tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent travailler ailleurs.

Il est indéniable que la hiérarchie de FT a commis des erreurs de management.

Il est probable – je n’ai pas étudié la question dans le détail – que les cadres supérieurs et les dirigeants jouissent d’un statut scandaleusement favorable.

Mais il n’y a PAS plus de suicides à FT que dans le reste de la population.

 

ET C’EST TANT MIEUX !

 

Des chiffres : sur l’année « de crise à FT », s’étalant de juillet 2009 à mai 2010, il y a eu 29 suicides dans le personnel, qui compte environ 120.000 âmes (oui, plus de 100.000 téléphonistes !).

Cela fait donc un taux de suicide de 0.024 % par an.

En France, on dénombre 10.000 suicides avérés par an dans la population générale, mais il s’agit d’une sous-estimation du chiffre exact, car certains « passent au bleu » si je peux m’exprimer ainsi.

Cela fait donc au moins 0,017 % l’an, un chiffre très similaire à celui de FT, d’autant qu’en principe ( ! ) les dépressifs hospitalisés, les toxicomanes, les psychotiques, les déprimées du post-partum, les cancers du pancréas, les adolescents souffrant d'une peine de coeur etc .... ne font pas partie du personnel de FT. Enfin, on est en droit de le supposer.

 

Conclusion :

OUI au service public de la téléphonie

OUI à la justice sociale

OUI à la CGT

Et NON à la déresponsabilisation de certains agents et à leur incurie !

 

Enfin, encore un GRAND MERCI à Denis.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Berthomeau (samedi, 14 juillet 2012 16:12)

    Caramba lorsque j'ai commencé à lire la chronique j'ai cru que le Denis c'était le Denis le canotier de l'Ile d'Yeu mais comme je ne le sentais pas adhérent de la CGT j'ai douté... à juste raison... je rappelle au Trotskyste d'occasion qu'autrefois le sigle PTT se traduisait en langage populaire : Petit Travailleur Tranquille