PUTAIN, QUARANTE ANS !

Photo © C. Civale & G. Lucas
Photo © C. Civale & G. Lucas

Eric et Marion ont un fils de 3 ans, solide garnement aux yeux magnifiques. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il aura un frère/soeur en octobre, un très bon mois pour une naissance. Cela, nous avons vite fait de le découvrir : le subtil déguisement « Star Wars » de Marion ne le cachait guère.

En outre, Eric avait déjà une fille, Jade, qui fête ses quinze ans. Nous l’avions rencontrée à Perpignan, alors qu’elle était encore une « grande fille » un peu bougonne. C’est à présent une superbe adolescente souriante que nous avons retrouvée comme jubilaire. Faut dire que « Papa » fêtait, lui, ses quarante ans.

Happy Birthday to you Eric.

 

 

 

Eric, c’est notre Eric Planes, un des chefs (Toque Blanche) les plus créatifs du Roussillon. Il présidait aux destinées de l’August’Inn, rue des Augustins à Perpignan, quand je me suis installé ici, et nous avions été séduits par l’originalité de ce qu’il préparait : une série constamment modifiée de petits menus entrée-plat-dessert – avec parfois un « spécial » (truffes, ris de veau, langoustines ....) – où les produits, de qualité, ne sortaient pas pour autant de l’ordinaire (du porc normal, de la volaille normale, du boeuf .... boeuf, des poissons frais mais n’appartenant pas aux espèces introuvables), avec beaucoup de légumes, des accomodements inhabituels (textures notamment) et une utilisation des épices qui lui est propre, jamais « hot » mais toujours très aromatique. Même ses desserts étaient à la hauteur, fait très rare pour un chef qui n’est pas pâtissier. Nous avons sympathisé, sommes devenus des habitués de sa table et il a mis quelquefois notre vin à la carte. Cette carte « tournait » en permanence : 3-4 rosés, une demi-douzaine de blancs et autant de rouges, plus quelques suggestions un peu plus chères ; toujours de bons vins, toujours plutôt souples – je n’ai pas dit fluets ou dilués. Eric n’est pas un inconditioennel des « gros tannins ».

 

Et ça s’est arrêté là un jour, faute de clientèle : c’est le syndrôme « Place des Poilus ». Christine a vécu le même phénomène 50 mètres plus loin à la

rue Grande-la-Réal où elle tenait un sympathique magasin,

« La Cave de Christine », sans jamais réussir à l’achalander suffisamment. Ce quartier fut LE centre vif du commerce perpignanais, avant que le

« système Alduy » ne déplace la clientèle vers d’autres coins de la ville d’abord, vers la périphérie ensuite.

Il faut dire que la pauvreté endémique des P.O. y est aussi pour quelque chose.

 

Voilà donc notre Eric sans table à lui, ce que nous avons été nombreux à regretter, y compris parmi ses collègues. Très vite, il a retrouvé un emploi dans les cuisines d’une grosse enseigne de bonne réputation de la région, qu’il dirige avec constance. Mais ce n’est pas pareil : nous attendons tous qu’il remette SA patte dans NOS assiettes. Cela se fera sûrement un jour ... quand ses enfants seront un peu plus grands.

 

Eric Planes a travaillé au UK, a le sens de la famille et des copains. Il avait réuni ce midi une centaine de « sympathisants » issus de ce petit monde sur le thème de « Star Wars » - beaucoup de déguisements réussis d’ailleurs – autour d’un banc d’écailler* suivi d’une grillade très sympathique. Il avait en outre déniché des vins doux fort convenables. Même la tramontane est venue saluer copieusement le père et la fille.

 

Vous remarquez sur mon illustration qu’il a lui-même beaucoup mangé ;

moi, je reste svelte !

 

 

* Il faudra qu’il me donne l’adresse de son fournisseur, tout était très savoureux ....

 

 

 

 

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