« LE SOIR » A TOUT FAUX

La perchiste Jebwadeja au sautoir
La perchiste Jebwadeja au sautoir

Voilà ce qu’écrit Christophe Berti au crépuscule des derniers J.O.                   (LeSoir.be ©) :

Notre pays n’a pas une culture sportive

 

".... 3 médailles dont une au tir couché, on ne pavoise pas, le sport belge est à sa place. On peut comme chaque année dire, il faut des médailles, une politique sportive, il faut tout changer mais après 3 jours on oublie. Notre pays n'a pas une culture sportive ni à l'école ni dans les clubs ni dans la politique sportive de haut niveau .... »

 

 

 

 

Ce pigiste a raison quant à l’information qu’il fournit, mais tort dans son interprétation. En plus, sa prose n’est pas d'une grande qualité, pour un pro. Et il doit apprendre les règles de ponctuation ...

 

Lorsque la Belgique a organisé, conjointement avec les Pays-Bas, la phase finale du championnat d’Europe de foutbal, il y a une quinzaine d’années, les cafetiers de la Grand Place n’ont fait AUCUN chiffre d’affaires pendant trois jours : l’accès en était interdit au public afin d’éviter les troubles. Même les touristes nippons rentraient bredouille, la carte mémoire de leur Nikanon vierge de tout St Michel terrassant le dragon au sommet de la flèche. La dernière fois que notre Grûte Met avait subi pareil sort remonte à la Kommandantur nazie, en 1942 je crois ....

 

Le sport professionnel ne rapporte pas d’argent à la population locale, dans son ensemble. Les J.O. modernes ont chaque fois laissé un trou dans la caisse des pays organisateurs, et ce sont les contribuables qui y vont de leur poche.

Par contre, équipementiers, publicitaires, vendeurs d’anabolisants etc .... font leur beurre. Donc, l’argument économique ne tient pas.

 

Pourquoi alors faut-il des « élites sportives » ?

Pour rappel, votre serviteur, à un modeste niveau, fut plusieurs fois finaliste des championnats de Belgique d’escrime, fut sélectionné dans l’équipe nationale junior de fleuret et gagna la médaille d’argent par équipe, avec ses amis les frères Domb, du championnat de Belgique senior au fleuret, dans les années ’70. Il n’est donc pas « contre » le sport de haut niveau par principe.

 

En fait, la seule raison réelle d’entretenir des « élites sportives », c’est l’orgueil national, pas vraiment une vertu à mes yeux.

 

Et j’énumère, sans détailler, tous les arguments qui s’y opposent :

. détournement des fonds publics au profit d’une minorité, sans aucun intérêt pour la population dans son ensemble

. utilisation des budgets d’équipement pour des stades et autres installations ne servant qu’à la haute compétition, alors que « le sport de masse » en a rudement besoin

. encouragement de l’effort démesuré (genre marathon, triathlon, haltérophilie etc ...) aux dépens d’une pratique saine et régulière de l’exercice physique modéré, qui est salutaire, je ne le nie pas

. déification de personnalités souvent border-line (voire franchement schizophrènes), comme le sont beaucoup de sportifs de haut niveau. La littérature psychiatrique abonde d’ailleurs d’articles scientifiques décrivant le parallèle entre le jogging compulsif (genre 100 km par semaine ou plus) et l’anorexie mentale, deux aspects d’une même pathologie. Pour le moins, l’hystérie fait partie de ce milieu, collective ou individuelle

. recours quasiment systématique aux substances pharmaceutiques – payées par l’INAMI quand elles sont légales – allant des simples analgésiques et anti-inflammatoires aux stéroïdes anabolisants et à l’EPO, en passant par les « stimulants », la créatine, les corticoïdes, les ß-bloqueurs .... et bien entendu la cocaïne

. frais liés aux accidents de sport (incapacité de travail, traitement de kinésithérapie, chirurgie orthopédique) pris en charge par la société. Quand un nanti se casse la jambe en faisant du slalom à ski, c’est la sécurité sociale qui paie son hospitalisation et ses plâtres

. cautionnement éxagéré du prix des équipements vendus par les grandes marques. Pourquoi une vareuse armoriée en polyester coûte-t-elle dix fois le prix d’un bon maillot en coton de qualité ? Pourquoi une paire de « jogging » en plastique assemblée dans le tiers monde coûte-t-elle le même prix que des chaussures (anglaises, ou suisses, ou belges) en cuir de qualité, cousues main et quasiment inusables ? Pourquoi une raquette de tennis, même en matériau composite du kevlar, fabriquée à des millions d’exemplaires identiques, atteint-elle ces prix faramineux ?

. pourquoi les « champions » empochent-ils ces émoluments démesurés, n’incitant pas les jeunes qui les adulent à suivre une voie socialement plus utile, notamment dans leurs études ou leurs passe-temps ?

 

.......................................

 

Je pourrais continuer durant des heures.

 

Il faut arrêter le sport professionnel, tout sport professionnel. Ou alors, au nom de la liberté de choix – à laquelle je suis très attaché – faire en sorte qu’il n’y ait que les spectateurs qui paient et que les pratiquants, souvent/parfois des minus habens, soient réellement informés du risque pour leur santé. Libre à eux de l’accepter alors, j’en conviens.

 

Le gamin qui gagne sa course de kermesse – qui le transforme pour une semaine en « dieu vivant » dans son village du Pajottenland – sait-il le prix que son organisme paiera à l’utilisation systématique de l’érythropoiétine ou du « Proviron® », pourtant fournis larga manu par tous les entraîneurs et kinés un peu branchés, avec le concours du vété du coin, soucieux d’arrondir ses fins de mois dans un pays où il existe plus de praticiens que de chiens à soigner ?

 

La sauteuse à la perche qui souhaite effacer la barre placée à 4,50 m ou plus sait-elle qu’elle n’aura sans doute jamais d’enfants, que ses épaules rendront l’âme au bout de 10 ans, que sa peau sera toute flasque lorsqu’elle arrêtera la muscu d’enfer à laquelle elle s’astreint ?

 

Non, au lieu de tout cela, apprenons à nos jeunes à déguster du bon vin, à prendre un tout petit peu d’exercice de temps en temps et à boire du rouge tannique (voir le – tout aussi fumeux – French Paradox) .... avec modération bien entendu !

 

 

Le vin fort savoureux : OUI !

Le sport de haut niveau : NON !

 

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Michel Smith (lundi, 13 août 2012 15:51)

    Je suis pour la pratique du sport "nu'. Tous à poil sans maillots ni numéro encore moins de drapeaux et sans aucun hymne ou médailles. Juste un bilan du genre : "Luc Charlier, dit Léon pour les intimes, est arrivé premier du marathon des JO de Trifouillis-les-Oies, devent un tel, untel, untel, untel...

  • #2

    Michell Digirolamo (mardi, 31 janvier 2017 16:03)


    Hi, I do believe this is an excellent website. I stumbledupon it ;) I may come back yet again since I bookmarked it. Money and freedom is the best way to change, may you be rich and continue to help others.