BUCOLIQUE

"recubans sub tegmine fagi" et même plus  ...
"recubans sub tegmine fagi" et même plus ...

 

 

 Charlyre, tu patulae

              recubans sub tegmine fagi

 

Silvestrem tenui musam

            meditaris avena;

 

Nos patriae fines

        et dulces linquimus vineas,

 

Nos vindemiam colligimus;

       tu, Charlyre, lentus in umbra,

 

Formosam resonare doces

     Coume Majou silvas ....

 

 

 

 

 

J’ai indiqué en bleu les passages modifiés, pour les puristes d’entre vous,

même si la métrique ne s’y retrouve pas toujours.

On a essayé de ne pas trop déstructurer l’hexamètre et pardon au doux poète.

Vraiment, Ô Fortunatos nimium, sua si bona norint .....

 

Jeudi dernier fut jour de dur labeur : on a rentré, avec une toute petite équipe pour contenir les frais, toutes les syrahs du domaine. On a ensuite pressuré le tout pour élaborer notre rosé, vidé les marcs dans des comportes (850 kg tout de même) et nettoyé à fond la cuve du pressoir, goulottes enlevées en den hielen bazââr ....

Nous sommes allés nous coucher à deux heures du matin, Christine et moi, et nous sommes levés à 6 heures pour être les premiers à la distillerie, afin d’y porter les marcs.

Ensuite, direction le Lauragais pour des dégustations et des livraisons.

 

Entretemps, une fatigue intense – bien compréhensible en somme – m’a envahi, ainsi, voilà qui est plus bizarre, qu’un essoufflement inhabituel. Christine a tenu le volant du matin au soir. En fait, j’incubais sans doute déjà la crêve qui m’a abattu depuis lors.

 

Nous sommes allés nous restaurer au bord de l’eau, chez Hélène et Pascal,

au Relais de Riquet à Labastide d’Anjou. Nous vous avions déjà parlé de ce « bistrot-guinguette de qualité » au bord du Canal du Midi. Pascal, bien que cuisinier de formation et revenu à cette fonction à présent, a été le sommelier de l’excellent Gérald Garcia au restaurant étoilé La Pomarède, avant de venir s’établir à son compte dans son village natal, près du pont.

 

Nous y avons pris le menu traditionnel, entre la « formule » et le « Pierre-Paul Riquet » : c’est toujours un choix sans aucun risque, d’autant que notre plat de résistance fut .... le cassoulet maison, réalisé avec des cocos frais – c’est la saison – une saucisse de Toulouse parfaite et un confit de canard qui ne l’était pas moins. Je vais vous faire un aveu scato : c’était tellement bien cuit et doré au four que .... j’ai regretté l’absence des flatulences qui accompagnent d’habitude pareil festin, surtout quand on avale, comme moi, de la metformine à haute dose. Christine, par contre, ne s’en est portée que mieux.

 

Mais, bon sang ne saurait mentir, le chef a aussi composé une carte des vins magistrale. Oh, pas du clinquant, mais du tout bon et à des prix défiant toute concurrence. Allons donc : un Irouléguy blanc 2010 de chez Aretxea pour se mettre en bouche sur l’entrée et un Gigondas 2007 de la famille Meffre (St Gayan), légèrement rafraîchi, dont les grenaches archi-mûrs ont fait la fête aux tarbais. Youppie ! Nous avons aussi bu de l’eau, c’est dire « s’il faisait soif ».

 

 

Résultat, pendant que mon « ambassadrice au vignoble » faisait pour digérer les cent pas sur le chemin de halage, au risque de se faire inviter à bord par les plaisanciers, moi, je sciais du bois sur la berge accueillante –

il n’y a aucune contrepétrie, n’en cherchez pas.

Tityre s’est donc transformé en Charlyre, pour faire entendre à la ronde le doux nom de la Coume Majou au son de son pipeau.

Il était nuit noire lorsque nous rejoignîmes Corneilla.

 

 

 

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