ENCORE UN « PONT DU DIABLE »

Eiffage sur un petit nuage
Eiffage sur un petit nuage

Le viaduc qui enjambe la vallée du Tarn, au-dessus de Millau – normal, vu que c’est le chef-lieu du département de ... l’Aveyron - prend parfois des allures de « pont du diable ».

 

 

 

Au moment où le départment des P.O. entre dans une phase de vent marin et que la pluie devrait tomber, facilitant nos premiers labours d’automne, je vous livre la vision étonnante que le viaduc de Millau nous a offerte la semaine dernière : nous pénétrons dans le nuage. Enfin, « offerte » n’est pas le terme propre, car le tarif de franchissement n’arrête pas d’augmenter. Ceci était d’ailleurs prévu contractuellement, les autorités françaises ayant elles offert un .... pont d’or à Eiffage, les promoteurs qui ont financé l’ouvrage. Il aurait fallu passer au crible le contrat de concession.

 

Rappelons dans ce cadre-là le sort du Diable à Cahors : au XIVème siècle, alors que la construction du Pont de Balandras (= Pont Valentré) arrivait à son terme, l’architecte, qui avait vendu son âme au Malin, lui intima l’ordre d’aller chercher à la Fontaine des Chartreux l’eau pour désaltérer les ouvriers. Il lui confia un crible (vous voyez !), certes très commode pour tamiser le sable servant à la maçonnerie mais moins pratique pour ramener de l’eau. C’est ainsi que le constructeur n’alla pas brûler en enfer. Belzébuth vient chaque soir depuis lors désceller la dernière pierre de la tour cenrale. Eiffage n’a aucun motif d’agir de la sorte et ses actionnaires peuvent chaque soir dormir tranquilles : leurs dividendes s’accumulent, merci.

 

A Céret aussi, il manque une pierre au Pont du Diable. Vers 1320, l’arche qui devait enjamber le Tech avait rencontré contretemps après contretemps. Quand toute l’eau du ciel, dévalant du Boularic, eut détruit pour la nième fois l’ouvrage, le Diable aussi mit un pacte entre les mains du constructeur : celui-ci devrait lui livrer la première âme qui traverserait l’ouvrage dès sa complétion. Le jour dit, il enferme un chat dans un sac, la queue accrochée à une casserole. Une fois libéré , Félix ne se fait pas prier pour filer et le Diable s’en empare, pensant à la faveur de la nuit avoir fait main basse sur un chevalier en armure. Il laisse échapper la clé de voute, de rage, en constatant sa méprise.

 

 

Elle manque encore toujours en 2012 !

 

 

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Thierry Charlier (jeudi, 18 octobre 2012 18:23)

    Voilà des histoires dignes des sagas icelandaises !

  • #2

    Luc Charlier (jeudi, 18 octobre 2012 23:59)

    Je dirais même plus : des sagas islandaises !