LÉON UND « DER ANDREAS »

LC, AF und ... Benny (Photo © S. Kayser-Frech)
LC, AF und ... Benny (Photo © S. Kayser-Frech)

 

 

 

 

 

 

Je vous avais dévoilé l’état très savoureux de notre dernier-né,

la Cuvée du Roc Blanc 2011,

lors du repas d’anniversaire de notre « vioque », le 4 août dernier. Nous avons eu l’occasion de le redéguster avant-hier, comme le prouve ( ? ) la photo.

 

 

 

 

 

 

« Hein, quoi, quelle preuve ? » me direz-vous.

En effet, les plus observateurs auront reconnu ces belles marnes schisteuses du lieu-dit estagellois Le Roc Blanc, maintes fois illustrées sur mon site, mais de vin dans nos verres, point, ou si peu ! « The proof of the pudding is in the eating » et nous n’avons pas failli à la règle.

 

Le personnage qui me tient compagnie n’est nul autre qu’Andreas.

 

Ce blog se veut aussi un carnet d’amitié, une espèce de livre d’or des bons moments. Je vous parlerai bientôt de Fifi, alias Susanne, une amie viennoise très chère, débarquée à l’été 1976 en provenance de ses « presque Balcans » chéris – elle n’aime pas que je dise cela car les Habsbourg ont toujours été très suffisants – en compagnie de mon frère et d’un improbable Yankee répondant au doux nom de Bryan. Mais assez : Susi est la « meuf à Andreas » et j’ai ainsi pu faire sa connaissance vers 1995-6 je crois. J’étais au creux de la vague tandis que lui avait invité toute son équipe de collaborateurs dans les collines de Styrie, si je me souviens bien, pour y passer quelques jours de détente. Il dirigeait à l’époque une PME assez importante dans le domaine de l’informatique. J’ai été accueilli à bras ouverts, tant il s’est vite aperçu que ce spectre sorti du passé lointain de sa femme avait besoin d’un peu de chaleur humaine à ce moment-là.

 

Nous nous sommes retrouvés assez souvent depuis lors, sur les pistes de Lech am Arlberg – il est un skieur et montagnard hors pair - mais aussi de nombreuses fois à Vienne et à Hadersfeld, petit hameau champêtre non loin d’une boucle du Danube dans la région de Klosterneuburg. Le couple y possède deux maisons voisines : l’une est de type châlet traditionnel, l’autre plutôt « maison d’architecte ». Konrad Lorenz évoluait non loin de là en son temps, à observer les oiseaux fréquentant les berges du fleuve.

 

Inutile de vous signaler qu’Andreas est un inconditionnel de vin, de bon vin, mais il possède au plus haut degré un chauvinisme pro-autrichien à ce sujet. Il faut dire aussi que je partage son enthousiasme : il y a beaucoup de très bons vins en Autriche et leurs rieslings comptent indiscutablement parmi les meilleurs au monde.

 

Or donc, ils ont profité d’un saut à Barcelone pour venir nous rendre visite et le premier soin après leur arrivée fut de rejoindre le Roc Blanc, puis La Coume Majou, avant que le soleil ne se couche. Entretemps, Christine nous préparait un « Baba au Rivesaltes et aux pruneaux », dans la série des « Savarins de luxe ».

 

Une fois sur place, j’ai incisé la capsule qui protège le bouchon en verre et ... nous avons dégusté le pur jus du lieu : environ 2/3 grenache noir et 1/3 carignan, le tout issu de la parcelle sur laquelle nous sommes photographiés.

 

Une fois rentrés au village, c’est en compagnie d’un rien de jambon ibérique relativement jeune, donc encore assez rouge et au gras très clair, que nous avons redégusté cette bouteille.

La robe est forcément dense (moins de 10 hl/ha de rendement et cuvaison longue) et elle brille, alors que nous n’avons ni collé ni filtré le vin. Le nez, encore toujours ouvert (mise en bouteille sans ajout de sulfite), exprime à la fois le côté cerisé du grenache et les parfums très « garrigue » de ces vignes sur le col de la Dona, en plein cagnard. La vraie surprise vient de la bouche : les tannins sont certes « présents » (6 mois de bouteille seulement) mais ont une suavité très particulière, beaucoup de rondeur et une trame archi-serrée. Quant à la longueur en bouche .....

 

Bon, j’admets qu’on invente difficilement meilleur accompagnement pour un vin rouge costaud que les jambons secs de qualité mais quand même : le gras très onctueux du porc noir et la bonne odeur « de cochon » qui se dégage de la viande se marient à merveille avec notre Roc Blanc.

 

Comme Susi, Andreas et .... Benny (vous le voyez aussi sur la photo)

ont repris ce matin le chemin de leur jet,

avec le chien en « bagage de cabine »,

on leur a aussi confié une tomme de brebis venant du Causse du Levézou,

dans ce coin de verdure où l’Aveyron devient Lozère.

Je leur souhaite à tous un excellent vol de retour.

Ils sont déjà engagés comme vendangeurs dilettantes en 2013.

Le West Highland tiendra les sangliers à l’écart !

 

 

 

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