ON SE RECYCLE

Casot 2008 (Coume Majou) et Tradition 1999 (Clos des Fées)
Casot 2008 (Coume Majou) et Tradition 1999 (Clos des Fées)

 

 

 

 

 

 

 

 

J’attends la visite d’un couple d’amis avec qui nous sommes convenus de rendre visite à un collègue de Vingrau. Vous savez, cette jolie commune en marge de l’Agly où les argilo-calcaires ont remplacé le schiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et comme je n’aime pas arriver idiot, j’ai fait un peu de “recyclage”, ce qu’en France vous considérez comme “valider vos acquis” ou bien “mettre à niveau”.

 

Article UN

 

Les amis en question viendront ou ne viendront pas : ils établissent pour l’instant le bilan de leur exploitation, après une année « délicate », et cela accapare leur temps.

 

Par contre, ils ont bu avant-hier un verre (chacun) d’une bouteille de  

Cuvée Majou 2006 et m’ont téléphoné illico pour m’exprimer leur satisfaction devant son nez bien ouvert et développé, le gras de sa bouche et sa belle persistance. Or, le « lui » du couple est aussi un amateur de Bordeaux – même mes amis ne sont pas parfaits – dont il a bu les plus grands durant des décennies. Vous voyez qu’il ne faut pas désespérer et que tout le monde est éducable.

 

 

Article DEUX

 

Mon illustration reproduit la dernière bouteille de la Cuvée Tradition 1999. Si vous scrutez l’image, vous verrez qu’elle « est en creux » alors que la capsule est intacte. Bien entendu, le flacon que j’ai vidé était lui en parfait état. Il en va ainsi des bouchons en liège : une bouteille vous convient et sa voisine de caveau a perdu insidieusement son jus au fil du temps, sans même « couler » sur les rangées en-dessous ni réellement laisser de traînée sur le verre ; tout au plus une petite souillure sur le col. Et certains vignerons hésitent encore à « mécontenter » la partie la moins avertie de leur clientèle en maintenant cette obturation qui ne présente techniquement que des défauts ....

 

Mais la « bonne » bouteille était réellement bonne. Nous l’avons ouverte, dégustée et achevée sur une entrecôte de viande limousine, avec des frites (une fois !). Elle avait été acquise au domaine, lors de mon dernier passage ( ! ) vers 2000-2001. Depuis lors, devenu vigneron moi-même, c’est le temps qui m’a empêché de refranchir la porte de la rue du Maréchal Joffre.

Je pense qu’il s’agit d’une cuvée – disparue du catalogue à présent – contenant exclusivement du lladoner pelut et dont l’indication du degré alcoolométrique doit être approximative.

On s’en fout d’ailleurs : le vin était tout simplement excellent.

La robe commence (13 ans, dont 7 passés dans une cave non-climatisée à Corneilla) à montrer des signes d’évolution et le nez, très ouvert d’emblée, développe rapidement un bouquet à la Janus bifrons : goudronné et empyreumatique d’une part, sur le pruneau et le thym de l’autre.

En bouche, très bon volume terminant sur du gras et peut-être même 3 ou 4 gr de sucre qui traîne, mais le soutien acide est là. On pense immanquablement à la cuvée Schiste de chez Gard également. Du tout bon donc.

 

Vous m’avez compris, Français, le Léon a craqué pour cette bouteille, aujourd’hui tout autant qu’au moment de son achat.

 

 

Article TROIS

 

L’autre flacon est « maison » et beaucoup plus récent. En dehors de quelques amis, je ne l’ai pas encore exhibé hors de la cave. Il s’agit d’un vin provenant exclusivement de la Coumo d’en Miquelet (= la vigne du Casot) à Saint-Paul qui ne m’a fourni que 900 cols cette année-là. C’était « si tant bon » que nous n’avons pas fait d’assemblage, d’autant que le carignan de la « Loute », peu abondant également, a disparu entièrement dans la mise 2008 de la vieille vigne estagelloise. On a fait figurer 16 vol % sur l’étiquette, en parfait accord avec la réalité (16,32 degrés pour être précis) et je suis assez satisfait de l’absence de sucre résiduel (1,3 gr sucres totaux/L) en dépit de ce niveau de richesse des moûts. Ajoutez un sulfitage « léger » (33 mg/L de SO2 total) et vous comprendrez que le fruit devrait être au rendez-vous.

 

La robe est encore très foncée – autant pour ceux qui prétendent que le grenache noir perd facilement sa couleur – et parfaitement brillante. Aucun dépôt dans cette bouteille, alors que nous n’avons ni collé ni filtré la cuve. Le nez, sur le goudron et le thym, ne présente pas de dominante alcooleuse. Ensuite, c’est la griotte très mûre qui apparaît. En bouche, on nage dans le glycérol et le feutré des tannins. Bizarrement, le côté ripasso auquel on pouvait s’attendre n’est absolument pas présent, à l’inverse du Casot 2005. Il faut dire que la proportion de baies passerillées était infime en 2008, à l’inverse de l’autre millésime.

 

C’était hier midi et, contrairement à mes habitudes, j’ai bu seul. La faute en incombe à de la bavette, simplement prise et arrosée d’une sauce « marchand de vin », avec 3 feuilles de salade arrosées d’huile d’aglandau.

 

Malheureusement, j’ai ensuite craqué

pour des spéculoos ramenés de Belgique

et mes glycémies sont encore perturbées ce matin ....

Bon d’accord, je n’aurais pas dû avaler tout le paquet.

 

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Michel Smith (jeudi, 15 novembre 2012 10:03)

    Tu diras à mes amis - s'ils viennent avant la fin du mois car après je m'exile en Afrique - que je les attends aussi chez moi... avec vous deux, bien sûr.

  • #2

    Luc Charlier (jeudi, 15 novembre 2012 14:26)

    Allô, ici c’est Bébert. Tu diras à Momo que j’ai paumé les clés du camion !