PAS DE VOILE PUDIQUE SUR LES VINS

Nature morte au vin de voile, école du Bachten de Kuppe
Nature morte au vin de voile, école du Bachten de Kuppe

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous connaissez

mon goût, avoué,

revendiqué, claironné

pour les vins oxydatifs.

L’autre jour, j’ai sacrifié la bouteille de

« Vin de Voile » 1999

achetée l’an dernier chez les Plageoles, à Cahuzac.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avions tenté une nouvelle recette : le « tarama à la mie de pain ». Jusqu’à présent, je pensais qu’il fallait utiliser de la purée de pommes de terre comme féculent, mais de la mie de vieux pain rassis convient parfaitement. Des oeufs de poisson (ou la laitance des crustacés), de la mie, de l’huile (d’olive), un rien de jus de citron et du blanc sec, les épices que vous souhaitez et zou, au mixer pour quelques instants, à vitesse pas trop rapide pour que les oeufs restent entiers.

 

Vous grillez des toasts très fins ou – mais en plus gras – vous les rissolez à la poêle et ... reste à choisir le vin. Bien sûr, une manzanilla ou un fino très secs s’imposent d’emblée, d’autant que ces vins andalous continuent de représenter le meilleur rapport qualité/prix possible.

 

Mais là, j’ai eu comme une envie : côté tarif, c’est autre chose ; mais la densité en bouche et l’élégance de ce vin de voile continuent de m’impressionner. Les mauzacs sur des sols argilo-calcaires, vinifiés « tout ce qu’il a de plus bêtement » (pressurage direct, débourbage de 24 heures, entonnage en demi-muids usagés et non-ouillés, décuvage au bout de 7 ans) vous donnent in fine un or peu soutenu, au discret parfum de sotolon (moins que les Jurassiens) et à la palette volatile (acétates sans agressivité) élégante.

 

Dit comme cela, ça paraît tout simple. Il suffit d’avoir goûté des « jaunes qui ont mal tourné » ou des mauvais rancios pour se rendre compte combien il faut les tonneaux appropriés et l’expérience des Tissot, des Verdaguer, des Plageoles pour obtenir quelque chose de grand.

 

Enfin, le petit truc qui tue : hier soir, j’ai « utilisé les restes »

d’une roue provenant de chez « Le pain Quotidien » achetée il y 3 semaines

et une demi-carcasse de tourteau (femelle) pour mon tarama.

Du paprika doux et du piment d’Espelette pas trop puissant ont renforcé la couleur des oeufs. Mais, en plus, j’ai incorporé un anchois à l’huile pour donner un parfum un plus « marin » à ma préparation.

Hé, pas plus fous que les Suédois, ces Belges !

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0