POUR QUI SE PRENNENT-ILS ?

Matrioschka au Phare de Béar
Matrioschka au Phare de Béar

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous savez que

le monde du « bling-bling »

ne me convient guère.

Je vais vous livrer

une anecdote ... à méditer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’autre jour, au pied du Phare du Cap Béar, là où la Côte Rocheuse fait face au Maghreb – je parle de géographie – une carcasse aptère de Cessna

(un Skyhawk ?) en aluminium sablé arborait en grandes lettres rouges :

« País d’aqui » et comme un tourbillon rouge, mi-cargole mi-toupie kaléidoscopique.

 

Mon franc tomba : il s’agissait de messieurs R. Michelin et H. Castanet.

Ces deux-là réalisent des photos aériennes de grande qualité et ils ont conçu un bouquin – j’ai appris de Rémy lui-même qu’on imprime les ouvrages à Tournai, car cette ville, siège de l’évêché escaldien, abrite une entreprise qui respecte mieux les délais que ce que l’on trouve en France – qui présente un cliché par jour de sites nord-catalans insolites, célèbres ou simplement esthétiques.

 

Ils ont leurs entrées dans les media, jouent à fond la carte de la catalanité et produisent un travail très professionnel. Néanmoins, pour vendre cet opus, ils s’astreignent depuis la parution à un marathon-marketing digne du plus acharné porte-à-porte, visitant à deux les coins et les recoins du département pour faire leur promotion et dédicacer leur ouvrage.

 

Chapeau messieurs et respect !

 

Désargenté pour l’instant, je n’ai pas pu contribuer à leur gagne-pain mais nous avons discuté un moment avec le photographe. Il ne partage certainement pas mes vues politiques - euphémisme - mais « mouille sa chemise » pour gagner sa croûte et s’efforce de tendre à l’excellence. Sur ce point-là au moins, nous sommes en harmonie : l’effort ne doit pas nous rebuter et il est normal de se remonter les manches.

 

Par contre, comme lui, j’ai été scandalisé de la réponse faite par un agent sportif (= impressario). C’est Nicolas Mas, illustre inconnu sur la planète mais étoile locale du rugby perpignanais, qui a préfacé le livre - Tiens, il sait écrire !

Il s’agissait de donner ce petit quelque chose de catalan en plus qui est tant apprécié en Roussillon et on avait espéré qu’il participât aux séances de dédidace de temps à autre. D’autant que notre bonhomme, capitaine de l’équipe de rugby à quinze la plus en vue du département (l’USAP) et figure emblématique de son esprit, vient de signer pour une fin de carrière mieux rémunérée chez .... le rival de Montpellier, même pas un « top-club » plus éloigné comme Toulouse, Toulon, Clermont ou Paris.

 

Eh bien, la réponse de l’agent fut : bien sûr que oui .... pour 4.000 euros par prestation ! Combien faut-il en vendre, des exemplaires, pour amortir cet honoraire ? Notez que Raymond Goethals, « le sorcier belge », demandait

50.000 FB (soit 1250 €), au sommet de sa gloire, pour participer à un déjeuner organisé à l’intention d’amateurs de foot dans un restaurant bruxellois quelconque. Moi, j’aurais presque donné cette somme pour qu’on me laisse manger en paix !

 

La morale de mon histoire : n’apprenez surtout pas un métier artistique

et technique, ne passez pas une année entière à risquer votre vie

dans un coucou de malheur et à vous peler en altitude

ou au contraire à suer sous la canicule dans le cockpit

d’un plus lourd que l’air, ne passez pas des semaines en négotiation

avec les imprimeurs, les distributeurs, les sociétés de droits d’auteur.

Non, faites de la muscu, de la gonflette, avalez tout et n’importe quoi

et rafflez au passage plus de 3 SMICs pour quelques heures

passées à mettre une croix sur la page de garde.

Elle est pas belle, la vie ?

 

 

 

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