UN LIVRE PASSIONNANT SOUS LA PLUME D’UNE GIROUETTE

Un livre dangereusement passionnant
Un livre dangereusement passionnant

 

 

Je viens de terminer

un ouvrage brillant, intelligent

et stimulant de bout en bout.

Par contre, si j’avais été Robespierre, j’aurais fait tomber la tête

de Monsieur Minc parmi les premières.

Heureusement, depuis que l’admirable Robert Badinter a réussi

à faire abolir la peine de mort,

le Bourbon qui est en moi l’aurait grâcié

si j’avais vécu assez longtemps.

Vous me suivez

en dépit des anachronismes ?

 

 

 

 

 

 

Lisez la biographie de M. Alain Minc.

 

Il est né juif polonais, le pire sort que la destinée pût réserver à un être humain en Europe au XXème siècle. Mais il s’en est tiré avec maestria. Son père, membre d’une profession libérale, est aussi celui du PC polonais mais il doit s’exiler en France en 1967. Le « petit Alain » fait « les Mines », puis l’Institut des Sciences Politiques et enfin l’ENA, brillamment ; excusez du peu.

 

Il rentre à l’Inspection des Finances, puis démissionne pour rejoindre le verrier Saint-Gobain. Il devient ensuite le collaborateur de Carlo de Benedetti mais participe aussi à plein d’autres conseils d’administration (« jetonné »), y compris dans des situations de conflit d’intérêts patentes.

 

Il participe à de nombreux « think tanks » ; vous savez, ces sombres lobbies gravitant autour des institutions européennes développés par des gens aussi dangereux pour la démocratie qu’Etienne Davignon ou Pascal Lamy.

 

Il est mêlé au conseil de surveillance du journal Le Monde. Il est un des proches conseillers de M. Sarkozy durant sa présidence et se retrouve à présent à la tête d’une des sociétés d’autoroute.

 

Il a bien entendu la Légion d’Honneur.

 

Voilà, en vrac et sans commentaires.

 

Son livre – il se plaît à rappeler qu’il n’a pas qualité d’historien – est fantastiquement bien documenté et présente les faits sous un angle qui stimule et l’intérêt et la curiosité. Il se lit comme un roman et la langue en est vive.

 

Mais le titre est une tromperie. Moi qui ne connais de l’histoire de France que les épisodes où celle-ci croise les destinées d’autres grandes régions européennes, car je n’ai jamais suivi de cours d’histoire de France et n’ai pas « le bac », il y a plein d’épisodes dont je n’ai jamais entendu parler. Il ne les présente pas : il considère les faits comme connus et en donne une analyse, les met en relation et explique leurs conséquences.

 

Tout est vécu sous l’angle de l’état, rien en fonction des populations. Tout dépend des hommes de pouvoir, et très peu des circonstances socio-économiques. Je n’ai pas dit « rien ». C’est le livre d’un politique, d’un égoïste, d’un opportuniste, d’un grand cynique. Mais c’est aussi le livre d’une grande intelligence.

 

Son erreur foncière est de partir du postulat que ce sont les hommes d’état qui font l’histoire, alors qu’ils sont largement le produit de leur temps, et bien souvent des marionnettes entre les mains des hommes de l’ombre, des éminences grises, des ... gens comme lui. A moins qu’il ne le sache parfaitement et que tout ceci ne soit que posture.

 

 

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