MANQUE D’HUILE (« grippé »)

LC + GS (Photo © C. Civale)
LC + GS (Photo © C. Civale)

 

 

 

 

Rentré vers midi

d’une belle matinée de taille,

votre Léon vient d’émerger

de ses plumes,

deux tablettes effervescentes

de paracétamol plus tard :

je pense que c’est la grippe.

Il est vingt heures,

grand temps de vous faire ce billet

avant de retourner au lit.

 

 

 

 

 

 

Tout avait pourtant bien commencé : la vigne était gelée à l’embauche et je réchauffais ma main gauche, celle qui tient les sarments, en la serrant de temps à autre contre la droite, surchauffée par la poignée du sécateur électrique qui « force » un peu car la lame est vieille et commence à s’émousser malgré le recours fréquent à la pierre-à-eau. Nous avons cependant bien avancé ce matin et c’est en polo que le soleil presque au zénith – c’est l’hiver – nous vit ranger l’outil au fourreau.

 

Mon sujet du jour aurait dû ... voir le jour il y a quelques jours. Par le « système Civale », nous avons en effet pris contact avec Gérald Servais, comme je vous l’expliquais ICI.

 

Et, profitant d’un bref séjour en Belgique, il nous a proposé de faire plus ample connaissance et de croquer un morceau chez lui, à la fortune du pot. Tu parles ! Nous avons suivi ses indications, quitté le « ring » de Charlereu, patrie de feu mon père, et filé vers Montigny-le-Tilleul (André Vésale, je connais) et ensuite direction Beaumont, sur le chemin de Chimay (je connais aussi, pour d’autres raisons).

 

Après qu’il nous ait piloté au travers des labourés de ce coin de Wallonie, au nez et à la barbe des pandores verbalisateurs, tout dépités car nous n’avions rien bu – lui, il a dû souffler - c’est le feu de cheminée qui nous a accueillis, ainsi que son épouse, ses enfants et une tribu de cousins en résidence. Christine était blanche comme la Castille, petit virus oblige, et elle n’a rien pu manger. Dommage pour elle, mais grand bienfait pour moi car, par politesse autant que par gourmandise, vous me connaissez, je n’ai pas pu refuser une repasse.

 

Ne croyez jamais un marchand de vin quand il vous dit que ce sera « tout simple ». En fait, la maîtresse de maison est un cordon bleu, doublée d’une fanatique de bons produits naturels. J’ai tout de suite compris, avant même de voir l’assiette, sa manière de travailler. C’est ce que j’appelle « juste ». Or, en général, seuls les chefs professionnels apportent ce soin à leur cuisine. Beaucoup de ménagères vous régalent, beaucoup de mes copains se défendent plus qu’honorablement devant le fourneau. Non, ici, vous vous rendez compte que tout est pensé, maîtrisé et savoureux. En outre, les légumes y tenaient une large place. Mon ami Saburo revient très déçu de certains restaurants, me dit-il souvent, si en dépit de la qualité du repas il n’y a pas reçu sa ration végétale, et il a raison.

Bravo, la miss, c’était exquis.

 

Par contre, j’ai été très frustré par le verre. Non, non, le vin n’était pas en cause : un Crozes de 2007 tout à fait à la hauteur. Mais, comme Christine n’était pas en état de conduire – il lui fallait au moins deux mains pour tenir le sac à .... vous m’avez compris - mon « Bob » préféré m’a fait défaut et j’ai dû rester sobre. Un seul petit verre « et puis plus » : toutes mes excuses à nos hôtes ; on fera beaucoup mieux la prochaine fois.

 

J’en profite pour annoncer ma présence aux portes ouvertes de AU CHAI, courant mars sans doute. Que tous les amateurs de vin de la Sambre, des Lacs de l’Eau d’Heure et de cette presque Ardenne se le disent.

 

Au passage, je saisis l’occasion de pasticher l’homme de Charleville :

 

« ... Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Carolos et les Maelstroms épais,
Buveur éternel de liquides merveilleux,
Je regrette l'Europe du nord et ses petits troquets !
 » .....

 

 

Merci à Gérald et à Catherine, sa femme ... à bientôt.

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Charlier (jeudi, 10 janvier 2013 09:55)

    Le Leon a une belle chemise...

  • #2

    Luc Charlier (jeudi, 10 janvier 2013 10:18)

    C’est vrai, mais la fatigue lui donne mauvaise mine. Il a l’air mort-crevé : le Léon est mort ce soir !