LA PREUVE PAR LE STATIONNEMENT

Fourgonette (ici ▲) en stationnement
Fourgonette (ici ▲) en stationnement

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est bien joli de prétendre

qu’on s’approvisionne localement,

encore faut-il le prouver.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce blog ne fait pas concurrence à celui du « maître en cul de vache » incontesté, primus inter pares depuis la sénescence de M. J Chirac, J. Berthomeau lui-même. Son « espace de liberté » m’a largement servi d’inspiration.

 

Toutefois, si je revendique une orthographe plus soignée que chez lui, mes sujets sont beaucoup moins inspirés que les siens. Je dois ratrapper le manque de fond par une forme aussi irréprochable que possible. Ce long préambule me sert de justification au plagiat : j’ai décidé de vous parler de quelques races bovines rencontrées au cours de mes pérégrinations, que ce soit au pré ou dans l’assiette.

 

Ces descriptions me ramènent au « bon vieux temps », si l’on veut. Je partageais ma vie, et accessoirement un tout petit studio, avec une candidate-vétérinaire qui s’efforçait de mémoriser des centaines de données morphologiques sans intérêt sur les différentes races animales au sein des nombreuses espèces faisant partie du cursus de la faculté de Cureghem.

Plus tard, elle s’est efforcée avec entrain, et finalement avec succès, de mémoriser une partie de mon ADN à moi et de le croiser avec le sien. Résultat : Johan et Loïc. Mais cette race n’est pas viandeuse, à la génération G1 du moins !

 

L’illustration du jour vous présente la fourgonette (360.000 km au compteur entretemps) de Coume Majou devant l’église de Charolles, la Venise du pays brunois, à distance à peu près égale de Lyon et de Clermont-Ferrand, les pieds de ses murs baignant dans l’Arconce.

 

La charolaise – plus souvent écrite avec un seul « l » même si les deux orthographes sont autorisées ; super, la langue française ! – est intéressante gustativement, chez les bons engraisseurs en tout cas. Cette bête grossit facilement, fait du mucle plutôt que du gras, reste tendre et est goûteuse, quoique moins marquée que des races plus rustiques. On la dit docile en plus, ce qui facilite le travail du fermier. Je ne vais pas vous bassiner avec son cahier des charges mais on la reconnaît à sa robe blanche ou crème, sans tache dit le standard, et la femelle pèse autour d’une tonne (ou un peu moins) tandis que monsieur le taureau peut atteindre 1650 kg. Ah oui, quand même ! On la retrouve à l’identique dans le Nivernais et le Bourbonnais, bien que j’ai l’impression qu’elle y est un peu plus petite. Elle serait même devenue la première race bovine allaitante en Europe.

 

Elle présente deux particularités qui montrent les limites de la sélection, quand celle-ci entraîne une diminution de la biodiversité : sa couleur uniforme et sa propension à développer le caractère « culard ».

Le premier trait est lié à une dégénérescence des mélanosomes, les cellules produisant les pigments ; un peu comme les albinos en fait. Il s’agit d’une mutation.

La deuxième modification, génétique elle aussi, concerne le code de la myostatine (ou GDF 8). Cette protéine limite la synthèse de tissu musculaire. Quand elle est déficitaire, ou freinée par de la créatine par exemple, on obtient des super-athlètes. Charolais et Sky, même combat !

 

En Belgique, où le blanc-bleu reprend presque constamment le même phénotype, on parle de « cul de poulain ». Les veaux à naître pèsent plus de 40 kg et sortent difficilement par les voies naturelles. On fabrique ainsi des « naisseuses à fermeture-éclair », césarienne après césarienne. Il paraît que l’élevage français ne recherche pas cette mutation, même si les herd-books l’acceptent.

 

Pour les curieux, il existe également une troisième modification génétique entraînant une maladie héréditaire qui associe de l’insuffisance cardiaque, de l’ankylose du genou et du boulet et une fente palatale. Cette dernière malformation empêche de téter normalement et entraîne le décès du veau nouveau-né.

 

Moi, je dois posséder une altération génétique fréquente

chez Homo sapiens var. modernus hypervorax.

Elle entraîne le caractère viandard.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Patou (vendredi, 01 février 2013 22:06)

    Et tout ceci nous ouvre d'autres portes: l'invraisemblable nombre de marques de moutons. Avant de nous attaquer aux porcins, à nombre variable de côtes selon les modèles... Héhéhé.

  • #2

    Juicer Review (jeudi, 11 avril 2013 19:57)

    This is a great blog post! Thank you for sharing!