TU DOIS PRENDRE UN BOURIN

Bandol 1987 : suave
Bandol 1987 : suave

 

 

 

 

 

On ne va pas en faire

un « KIMAPLU »

car je voudrais mettre l’accent

sur les anecdotes.

Mais le prétexte à ce billet

fut bien l’illustration du jour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour de deux dégustations en pays toulousain, Christine avait ramené à ma demande de quoi mettre au four un cassoulet amélioré. En plus, de sa propre initiative et « à grand danger d’être battue », elle avait aussi pris sur elle d’acheter une portion de carré d’agneau (six côtes) ma foi appétissant.

 

Il vit la poêle hier, avec du fenouil et des courgettes, le tout arrosé des sucs de cuisson déglacés et parfumés au thym, au fenouil, au cumin, au romarin et au poivre de Czechouan ... avec discrétion. Et l’ail, me direz-vous ? Oui, un peu, et même rissolé.

 

Il fallait donc quelque chose de « solide » pour accompagner le plat et pas toujours des vins à moi.

 

J’ai plongé vers mon reliquat de cave – elle diminue – et suis tombé en arrêt sur la cuvée logée en bouteille longue (plus de mourvèdre) du Domaine du Cagueloup, millésime 1987.

Le bouchon, très sec et vermoulu dans sa partie haute, s’est effrité sous la mèche mais avait rempli son effet (niveau impeccable) et il a suffi de verser le vin au travers d’un entonnoir à porto au moment de le carafer.

 

Couleur évoluée mais il s’agit d’un vin âgé de 25 ans, nez peu expressif tirant sur le cuir et la prune : du vieux mourvèdre, quoi. Mais alors la bouche : quelle suavité ! Je ne crois pas un seul instant l’étiquette qui annonce 12,5 vol %, car le volume en bouche est tout à fait correct. Les tannins sont feutrés, soyeux et accompagnent à merveille l’agneau et ses épices. Bingo, Léon !

 

Cagueloup ? Il s’agit d’un domaine situé à l’entrée de la route qui mène à St-Cyr-sur-Mer quand vous venez de la Cadière ou du Castellet, en face du quartier de l’Estagnol et avant d’arriver au zoning des Pradeaux. Il y a des allées bordées de palmiers, à l’aspect très exotique, et on se trouve sur une zone plutôt argileuse soumise à l’influence maritime : je la crois très propice au mourvèdre et fort adaptée au grenache aussi.

 

Je n’ai pas connu Gaston Prébost, mais Richard, l’actuel propriétaire, et moi nous sommes rencontrés il y a un quart de siècle. Son franc-parler me plaît et le bonhomme sait faire du vin. Il distillait jadis un marc de Bandol exquis, en outre. J’ai souvent glissé dans un bocal une grosse orange piquée de clous de girofle et de grains de mokka, la laissant macérer dans cet alcool pour quelques mois : mmmmh !

 

Richard a connu la mère de ma fille, puis une période de célibat de ma part, ensuite .... et enfin, il y a deux – trois ans, lors de la fête du millésime qui se tient traditionnellement sur le port de Bandol le premier week-end de décembre, je lui avais présenté Christine. Il m’avait alors lancé, avec gentillesse et raillerie : « Tu ne sais pas les choisir, les femmes : il faut prendre des bouraing’s ! ». Je ne suis pas sûr que cette vanne fut totalement du goût de sa compagne, qui tenait le stand à ses côtés.

 

Cela doit être un trait varois, cette propension à me guider dans mes amours. Ainsi Lily – Liliane du Domaine du Galantin, au Plan-du-Castellet – m’avait-elle aussi déclaré, au moment d’un de mes profonds chagrins d’amour : « Tu seras toujours couillong’, avec les femmes ! ».

 

Merci, Lily 

 

 

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