CARIGNATOR : LE RETOUR

Bonnanech, le 13 mars 2013
Bonnanech, le 13 mars 2013

 

 

 

Ceci constitue

la chronique de

trois journées motorisées.

 

 

 

 

Le premier acte se joue dans la montée vers le Grand Sablon : nous allons déposer du carignan chez Henri Baeyens. Un ami commun m’a présenté ce dynamique restaurateur et il a craqué pour les carignans presque centenaires de la Loute de Coume Majou 2011 et leur habillage tout en verre. On sait que les amateurs de vins “spéciaux” se retrouvent souvent chez Lola et y suivent les avis éclairés du patron. Ce vin n’étant pas disponible en Belgique pour l’instant, et les fournisseurs attitrés de l’établissement n’étant pas clients chez nous, c’est ma brave vieille Partner (année 2001 et 360.000 km au compteur) qui a parcouru la rue Haute, puis la rue Stevens, pour aller effectuer la livraison avec la bénédiction tarifée d’un agent en douane. Soudain, un témoin s’allume au tableau de bord : une petite batterie toute rouge se manifeste puis s’éteint. Angoisse. Pourtant, les phares fonctionnent, le démarreur aussi, les cosses de la batterie ne sont pas déserrées et la courroie ne patine pas. Mes connaissances en électricité automobile s’arrêtent là mais je crains que le bobinage de l’alternateur ne soit en train de montrer son âge.

 

Le deuxième acte se produit sur l’autoroute du littoral, alors que nous allons prendre livraison cette fois : la « vioque » attitrée de ces billets nous accompagne en effet pour notre retour vers le sud. Arrivé à Gand, le témoin s’allume pour de bon, mais l’allumage ne nous fait pas défaut. Bon, si je me souviens bien, un moteur diesel se débrouille pour exploser sans l’aide de ses bougies. Je m’arrête donc à Furnes : il est 11 h 55’.

 

Veurne, waarom Veurne in godsnaam ? Heel simple, onze “vioque” laat er haar Peugeot’ke onderhouden (een helblauwe 107) bij Garage Peeters. Roelof en Tine, de directie, zijn er fervente amateurs van Coume Majou. Om 13 uur hervat hun werkplaats het werk en hun mechanieker stelt algauw vast dat de alternator inderdaad betere dagen gekend heeft. Om 15 uur zit er een nieuwe in de plaats – waarvoor mijn oprechte dank - en we kunnen in “Les Vagues Capricieuses” gaan inpakken en onze weg voortzetten, richting besneeuwde Normandië.

 

Tout juste avant d’atteindre Rouen, une petit côte sur la A28 sera fatale à 99 % du trafic routier. Deux véhicules particuliers se mettent en crabe et une série de poids lourds s’immobilisent dans leur sillage .... pour de bon. Moi, grâce à quatre pneus neiges en bon état et malgré une remorque heureusement peu chargée, je filais à 70-80 km/h sur la bande de gauche non déblayée. J’ai eu tout juste le temps de modérer ma vitesse, d’obliquer vers la droite et de me faufiler par un trou de souris sur la bande d’arrêt d’urgence .... vers la liberté. Plus aucune voiture dans le rétroviseur et la voie est libre jusque dans l’agglomération rouannaise. Il nous a toutefois fallu presque trois heures pour rejoindre un hôtel réservé à la hâte dans l’Eure, à 20 km de là. Ce fut de la raie pour la doyenne, un contre-filet pour Christine et des rognons pour moi, le tout arrosé d’un Quincy excellent, d’un peu de Sancerre moyen et d’un Chinon passe partout, avant le dodo réparateur. Je vous rassure, il s’agissait de bouteilles de 37,5 cl.

 

L’acte suivant, j’ai perdu le fil de leur numérotation, vit le petit déjeuner nous apprendre – écran de télévison géant oblige – que toute la Gaule du nord est sous la neige. Toute ? Oui, même le petit village d’irréductibles. Les patrons de l’auberge nous déconseillent fortement de reprendre la route et décrivent des congères d’un mètre de haut sur la Nationale 14. On s’en fout, moi je vais suivre la D321 pour repasser la Seine et filer vers Louviers, puis Evreux, Dreux, Chartres et les autoroutes qui rejoignent le Sud-Ouest. C’est d’ailleurs entre Evreux et Dreux que les pandores commencent à laisser les poids lourds reprendre leur route ... tout juste après notre passage. On l’a échappé belle une fois encore. J’en remercie Jacques Gaillot, l’ancien évêque d’Evreux, qui m’a obtenu cette faveur par ses prières. Je l’ai toujours aimé, cet homme. Un ecclésiastique ouvert et fornicateur, sincère dans sa foi et humain dans ses comportements, cela me convient à merveille.

 

Le reste de la route du jour ne présente qu’un intérêt moyen : 115 km/h au compteur (sur la bande de droite), un petit passage à gauche « en godille » pour doubler de temps à autre et une arrivée ... à la Chèvrerie des Chênes vers 19 heures, à point nommé pour embrasser affectueusement Alison, se réchauffer au coin du Godin Colonial qu’elle a fait ronfler pour nous, avaler goulûment un « Cuvée Marie-Louise », Jurançon moelleux équilibré et fort sympathique provenant d’exploitants appartenant à sa mouvance écolo et libertaire, et s’en aller dîner en clientèle (nous vous raconterons cela bientôt).

 

La nuit fut très bonne et au réveil ..... le Quercy abandonné la veille sous les étoiles avait recouvert en quelques heures notre bon vieux quatre cylindres de 3 cm de poudreuse. Après cela, ce ne fut qu’une promenade de santé jusqu’au coeur du Lauragais, puis par les transversales en direction de la Haute-Vallée de l’Aude, le Fenouillèdes et Corneilla. Comme souvent, c’est la sympathique boucherie de Villasavary qui nous a fourni les premières victuailles du retour, en l’occurence un cassoulet agrémenté de petits suppléments de barbaque et bien rehaussé d’ail, de piment d’Espelette et de graisse de canard par mes soins.

 

 

Non, je n’ai pas pris de minerai de cheval chez Spanghero au passage !

 

 

 

 

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