UN CONTE D’ÉPICIER

Habemus Apothecarium in Corneilla
Habemus Apothecarium in Corneilla

Je me fournis en drogues et onguents à Millas,

la bourgade voisine.

L’apothicaire m’y fait

bon compte.

Par contre, je vais vous conter derechef

l’histoire du nouvel épicier au village.

 

 

Du temps où Christine gérait l’approvisionnement d’une partie importante de la population corneillanaise, elle se levait de bonne heure. Il fallait assurer sa tournée de livraison de pain cuit dans la maison, mais aussi regarnir son stock à Métro,

comme 95 % des métiers de bouche de la région. Seuls les dentistes font exception, en simplifiant un peu.

 

Elle réussissait à tenir un commerce presqu’aussi important qu’une superette, en plus de la boulangerie, malgré le peu de surface disponible. On y trouvait des produits d’entrée de gamme, fort demandés dans notre département, le plus pauvre de France, mais aussi des denrées de meilleure qualité, proposées avec une marge bénéficiaire compressée.

 

Un peu plus loin sur la route nationale, un « point chaud », c-à-d un point de vente où une boulangerie industrielle livre sa marchandise, proposait aussi quelques articles de première nécessité. Il existait également une boucherie, paraît-il, mais je ne l’ai pas connue.

 

A côté de chez moi, les locaux de l’ancien petit « coop » avaient été repris par

M. Xambo qui y avait établi une épicerie ma foi bien fournie et dont les fruits et légumes étaient judicieusement choisis. J’y étais client. Pour Christine, c’était un peu la « concurrence » d’avant, mais elle me laissait faire.

 

Quand lui est parti à la retraite, la mairie qui est propriétaire des lieux arriva à attirer un boucher dynamique. Malheureusement, la petite taille de notre commune, dont une partie des habitants sont nouvellement installés dans les lotissements, travaillent à Perpignan et y font leurs courses avant de venir regarder la télévison puis dormir ici, ne lui permit pas de tenir bien longtemps. En outre, le porc à 2 € le kilo et la gamme Glandus ou Captain Glouglou de la GD des alentours, ainsi que deux excellents bouchers dans le village voisin de Pézilla, font entendre en guise de cri des sirènes les hennissements de leurs lasagnes pour les premiers, ou les beuglements des supporters des « Dragons Catalans » pour les seconds. Le président de ce club de rugby possède le monopole de fait de la viande départementale.

 

Voici quelques mois, un regain d’activité se fit jour dans le local du « coop ». On vit apparaître des étagères, un comptoir frigorifique, une trancheuse, un auvent pare-soleil .... Et le compresseur se remit en marche. « Annuncio vobis gaudum magnum, habemus Apothecariun, reverentissimum magistrum qui sibi nomen imposuit Johannem-Ludovicum » nous dit la fumée blanche du chauffage central.

 

L’homme, Jean-Louis donc, originaire de Pézilla,

est nouveau dans le métier, fort sympathique

et ne demande qu’à bien faire.

Regardez comme son étale de produits frais est appétissant.

Il a bien entendu immédiatement obtenu notre chalandise.

Plus que jamais, je vous en conjure :

« La GD, n’y allez pas ! ».

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Cheyenne Leeks (mardi, 31 janvier 2017 10:23)


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