NI NÉANDERTALIEN NI PITHÉCANTHROPE

Un extra-terrestre qui passa comme une comète
Un extra-terrestre qui passa comme une comète

 

 

Celui que la presse londonienne avait décrit en ces mots :

« He looks like the wild black

man of Borneo »

a surfé sur cette vague anthropologique, certains accréditant même la thèse

d’une origine indonésienne

à son look un peu déjanté.

 

 

 

Or, il est de « pure » souche nord-américaine. Jugez plutôt : sa trisailleule du côté paternel était une Cherokee (l’indienne, pas le 4 x 4) de Géorgie, et elle avait épousé un Irlandais du nom de Moore, tandis que sa mère était une Afro-américaine. Les Hotlegs ont pu chanter « I’m a Neanderthal man”, même si Google vous sert d’abord 15 pages d’Elton John quand vous cherchez ce titre (!), mais Jimi n’est pas un pitécanthrope de Java. Pour la petite histoire, le pitécanthrope européen, lui, est l’homme de Tautavel, un Catalan donc. C’est vrai qu’il a eu du mal à quitter sa grotte. Mais il s’agit là encore de pré-néandertaliens.

 

Par contre, ce qui est exact c’est que ce gaucher jouait sur une guitare de droitier. Mais il en montait les cordes à l’envers (mi grave en haut et chanterelle en bas), dispositif lui permettant d’accéder au vibrato sans contorsions impossibles de sa sinistre et engendrant un son un peu particulier.

 

Ce mois-ci vient de paraître le xième album posthume, remplissant l’escarcelle de sa soeurette Jamie. Et bien, mes amis, malgré tout le flou qui entoure le

« Jimi Hendrix Legacy » et le label Sony Music® qui figure sur la pochette, je me suis fendu de la quinzaine d’euros qu’il coûte. Flânant dans les rayons d’une grande surface de loisirs audio-visuels en attendant l’heure d’ouverture de mon libraire préféré, j’ai en effet entendu une série de titre de J. Hendrix d’une propreté de son rare. Et il ne s’agissait pas de « Are you experienced », de « Axis : bold as love » ni de « Electric Ladyland », les 3 seuls albums publiés du vivant du guitariste, ni non plus de l’excellent (à mes yeux) live du « Band of Gypsies », sorti peu après sa mort mais totalement voulu par lui pour régler des dettes contractuelles.

 

Non, il s’appelle : People, Hell and Angels et je l’ai écouté trois fois seulement depuis mais je suis conquis. Outre l’inévitable Izabella (des centaines de « takes » pirates), on y retrouve un « Hear my Train a’ Coming » magistral et moi j’ai découvert « Mojo Man », un morceau des frères Allen (je ne sais pas en quel clé il se joue !) où il gratte. Et puis, il y a la cinquième piste, « Let me Move You » où il donne la réplique à un saxophoniste. J’attends avec impatience de pouvoir mettre le son « à fond », c-à-d un moment où Christine n’est pas là et où je vais m’installer dans la pièce équipée d’un gros Harman qui « pousse » toute une série de baffles, son Tannoy et JBL, et non pas la douce stéréophonie de mélomane qui me berce d’ordinaire dans mon salon, inchangée depuis 1996 (rubis du lecteur déjà remplacé deux fois).

 

Donc, si l’aspect mercantile de cette sortie

ne vous gêne pas, achetez cet album.

Sinon, faites-le vous prêter.

Je n’ai pas dit : « Copiez-le », c’est illégal.

Pourtant, dans ma morale à moi,

où la propriété intellectuelle n’existe pas,

où les héritiers ne doivent pas s’enrichir

sur la gloire défunte de leurs avant-passés

et où une compagnie comme Sony ne devrait pas exister,

c’est ce que je souhaiterais.

 

 

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