ET SI LA HONTE TUAIT !

 

Quelle sérénité dans ce clocher d’Arboussols

sous le soleil de l’après-midi, début mars 2013,

avec le massif du Canigou

en toile de fond,

de l’autre côté de la

vallée de la Têt, dissimulée.

 

 

 

Arrêt sur image : l’affaire Cahuzac occupe toute la France.

J’appartiens moi, bien entendu, au clan de ceux qui disent « tous pourris ». C’est sans doute mon seul point commun avec « le front » (minuscule voulue).

 

Je voudrais épingler quelques faits, matière à réflexion, avant de vous livrer une interrogation.

 

1.

Tout d’abord, la biographie romanesque et complexe de Jérôme Cahuzac. Allez la voir ICI. Notre homme est donc tour à tour chirurgien, cardiologue, esthéticien, consultant auprès de l’industrie pharmaceutique – comme je l’ai été ! – et fait en parallèle une carrière politique : militant d’abord, élu ensuite, conseiller du pouvoir chaque fois que c’est possible, pour terminer ministre. Je ne pense pas qu’il ait « fait » l’ENA, pourtant.

2.

Le rôle de Mediapart.

Je ne crois pas du tout à l’objectivité de la presse, ni à son indépendance. AFP est une resucée de Associated Press et de l’Agence Reuters, les organes de désinformation des milieux financiers occidentaux et de leurs affiliés.

Je ne sais pas ce que « vaut » Mediapart mais ici, il ont fait leur boulot.

Pour qui ?

3.

Qu’un responsable politique contrevienne à la loi, avant, pendant et après ses mandats, voilà qui n’a rien de surprenant. En toute honnêteté, les diamants de Bokassa, Mazarine (pas elle, les mensonges qui l’ont cachée) et les emplois fictifs de la mairie de Paris, pour finir avec les fonds de campagne arrachés à Mme Bettencourt, me paraissent autrement plus graves qu’une petite évasion fiscale. Ce qui me choque dans ce cas-ci – si si – c’est le parjure absolu, et devant l’Assemblée Nationale en plus s’il faut en croire les reportages.

 

Enfin,voilà l’interrogation : qu’est-ce qui pousse un homme manifestement très doué (sport, études, charisme social, entregent ....) à tenter sa chance « en politique », comme une girouette en plus, et avec la fin que l’on connaît, alors qu’il n’y est pas « préparé » de manière systématique, comme s’il avait été juriste ou énarque ou un ancien de Sciences Po etc... ?

 

Une tentative de réponse – simpliste sans doute : le POUVOIR.

 

Nous tous - enfin, la plupart des gens que j’apprécie - ne cherchons pas le pouvoir à tout prix. Nous cherchons bien sûr une certaine aisance (financière), une certaine renommée (pas la gloire), le plaisir sous différentes facettes (esthétique, gourmand, sentimental, sensuel ...), la chaleur de notre famille et de nos amis, l’estime des gens et, ne l’oublions pas, ce minimum de pouvoir quand même qui fait que les autres n’en ont pas trop sur nous.

 

Qu’est-ce qu’on fait dans ce cirque, dans ce monde ?

Moi, je fais du vin et je tente d’en vivre.

Est-ce que je me retrouve dans 95 % des choix de la société occidentale ?

- Non.

Est-ce que j’ai le pouvoir d’y changer quoi que ce soit ?

- Oui, mais sans doute fort peu et au prix de beaucoup d’efforts, de sacrifices et de compromissions.

 

Un « ami » de M. Cahuzac (Dominique Lefèvre, député) craint qu’il ne se suicide. Je ne souhaite jamais la mort d’un homme, surtout s’il a des enfants, des amis et qu’il gère un ensemble de choses qui fournissent un emploi à d’autres. Mais devant la honte qu’il s’est imposée à lui-même, je ne sais pas quelle alternative se présente à lui.

 

J’espère qu’il a un très bon shrink et qu’il boit du très bon vin : cela remet d’aplomb. Tiens, s’il paie les frais d’envoi, je lui offre une bouteille de

Cuvée du Casot. Si un membre de son ancien cabinet me lit – il y a peu de chances – ou si les services secrets tombent sur ce blog, qu’ils fassent suivre !

 

On pense tous à Bérégovoy :

cette fois, il faudra que les RG

ne se trompent pas de calibre

au moment de choisir le pruneau.