LES QUESTIONS QU’ON NE POSE JAMAIS

Le Mont Tauch
Le Mont Tauch

Lisez le bon résumé publié par le journal « l’Indépendant » (ICI) concernant la mise en redressement judiciaire de la Coopérative du Mont Tauch. Ce quotidien régional, très lu ici, appartient au

groupe Sud-Ouest, dirigé par Olivier Gérolami.

 

 

Le titre ne fait pas dans le sensationnel, brosse plutôt ses lecteurs dans le sens du poil (catalanité à bon marché, régionalisme bêlant, support sans faille des clubs sportifs locaux ainsi que des vedettes du show-bizz) et a généralement tendance à accompagner le pouvoir en place sans lancer des idées révolutionnaires. Ses informations sont souvent exactes et ses analyses, quand il y en a, assez superficielles. C’est un canard populo-bourgeois. Si on veut connaître les petits faits économiques locaux, lire les « faits divers » et la rubrique des chiens écrasés, c’est la bonne adresse.

 

Quand une coopérative permettant à 220 apporteurs de raisin de faire transformer leur récolte accumule les ennuis, cela me brise évidemment le coeur. Les coopérateurs n’exercent pas identiquement le même métier que moi, mais ils sont néanmoins des collègues car nous avons une partie de nos activités en commun, ainsi que certains de nos soucis, de nos craintes et de nos joies. Je me sens par certains côtés très solidaire.

 

En même temps, rares sont les vins de coopérative qui me procurent un réel plaisir, mais il y en a. Et surtout, la manière dont ces structures occupent un segment de marché, leur influence néfaste sur l’image d’un appellation – en général, même s’il y a des exceptions (les Vignerons de Maury, les Caves Plaimont, La Fruitière d’Arbois .....) – et surtout l’impact déplorable sur les prix ne font que porter préjudice aux autres intervenants, bien entendu.

 

On entend souvent accuser les dirigeants, d’une part, et l’équipe de vente, d’autre part, d’incapacité ou de malhonnêteté. Comme dans toutes les structures humaines, il y a certainement des cas où ces reproches sont fondés. Mais, by and large, les directeurs ou présidents de cave (ce n’est pas identiquement la même chose), et leurs commerciaux, ont tout intérêt à ce que les ventes aillent bien, et pas le contraire.

 

Les censeurs qui « ne feraient pas ceci » ou bien « auraient fait cela » n’ont généralement ni l’information qui convient, ni la compétence d’en juger. Moi guère plus qu’eux. Ce qu’on remarque souvent, c’est une tendance à de gros investissements en bâtiments ou en technicité, paraissant fréquemment démesurés, sous prétexte de « rationalisation » ou « d’économie d’échelle ». Je crois en fait que le manque à gagner provient le plus souvent non pas de coûts excessifs, mais bien d’insuffisance de volume de vente. Mon exploitation a d’ailleurs souffert des mêmes contraintes et commence seulement à régler ce problème épineux.

 

Vendre du bon vin est difficile pour le moment, même à un prix raisonnable.

Vendre du vin quelconque – je n’ai pas dit mauvais -, même avec une petite marge, voire à perte, reste tout aussi compliqué. Voilà le vrai problème.

 

Dans le cas du Fitou, c’est encore plus complexe.

Je ne vais pas répondre à mes questions, vous laissant le soin d’y réfléchir.

Je vais quand même vous assurer de mon goût très fort pour le vin de Fitou de type « costaud », celui de là-haut. Pour moi, il existe un continuum entre certains Faugères, les Saint-Chinian de coteau, une partie du Minervois, certains Corbières, le Fitou, La Clape et même l’Agly et le Verdouble. Quand ils sont mûrs, concentrés, bien vinifiés et font appel majoritairement au carignan et au grenache (avec Lladoner pelut, syrah, mourvèdre dans certains cas) tous ces vins appartiennent à la même famille de l’aristocratie méridionale.

JE LES ADORE.

 

 

Mais qu’est-ce qu’un Fitou, en tant que cru ?

Quelle est sa typicité ?

Correspond-il à une production de masse 

 (pour laquelle il faut une demande) ?

A-t-il sa place en GD ?

En gros, est-ce que le monde a besoin (= envie de boire)

de près de 100.000 hl de Fitou par an ?

 

 

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