“OMDAT MÉNSEN BELANGRIJK ZIJN” *

Avant, on entrait par là !
Avant, on entrait par là !

(Short Story)

*: « Car ce sont les

gens qui comptent ».

Cette affirmation fut le

slogan de campagne

du parti catholique flamand dans les années ’90.

Je pense que,

dans le vin aussi,

les personnes ont de l’importance.

 

 

Hier, Hervé Lalau titrait sur la dispariton d’une propriétaire de crus libournais. Avant-hier, il tenait chronique sur une distinction honorifique accordée à la propriétaire belge d’une maison de Champagne, etc. A chaque fois, l’un ou l’autre commentateur y allait de son petit « je l’ai bien connu(e) » ou encore « en telle année, Monsieur Untel me disait ». Moi aussi, je succombe à cette tendance. Bien sûr, si le quiddam est célèbre ou même simplement connu du microcosme vineux, c’est se flatter soi-même que de signaler au passage qu’on le fréquentait. Mais là n’est pas l’essentiel. Le vin, c’est avant tout une affaire de personnes.

 

Il y a très très longtemps, mon ami Michel Ingels, indéfectible, Olivier Deridder, que j’ai perdu de vue, et moi-même avions mis sur pied pour un groupe d’amateurs une verticale de vin rouge du Domaine de Chevalier, sur dix millésimes à commencer par 1975 je crois. Le GJE, cher à M. Mauss qui me fait l’honneur d’exprimer poliment ses nombreux désaccords avec moi, utilisait et avait publié une grille d’estimation que nous avions retenue pour nos réunions.

 

Comme il nous manquait l’un ou l’autre millésime, introuvable sur le marché belge à l’époque de notre mini-événement, j’avais écrit au domaine. Claude Ricard avait eu l’amabilité de nous envoyer le ou les flacons manquants, sauf 1977, expliquant que ce n’était de toute manière pas une réussite énorme. « En contrepartie, me disait-il, il serait intéressé par nos avis. »

 

Nous avions bien entendu obtempéré et, peu de temps après l'envoi de notre résumé formaté façon GJE, une invitation solennelle à déjeuner à Léognan nous parvint. Profitant d’un séjour girondin, je pris rendez-vous et c’est ainsi que, accompagné de plusieurs camarades oenophiles, je rencontrai dans son fief Claude Ricard, flanqué d’Olivier Bernard qui allait bientôt prendre le relais. En fait, je les avais déjà croisés lors des dégustations « primeurs » qui se tenaient à l’époque rue de la Loi à Bruxelles. Mais ces contacts-là étaient fugaces, surtout pour le menu fretin comme moi.

 

Une relation suivie est née ainsi, d’autant que celle qui deviendra par après la mère de la Loute, s’est ensuite entichée du Domaine de Chevalier en blanc, un immense vin, produit en quantité infime à ce moment-là, car le vignoble a été étendu depuis lors. Donc, un jour du mois d’octobre 1989 – si mon souvenir est exact – j’avais à nouveau rendez-vous avec l’équipe de cet excellent vin. Nous devions nous rendre d’abord à Chevalier même, illuminé de tous ses feux à l’heure où les chiens se prennent pour des loups, pour une courte dégustation. De là, on me conduirait au domicile personnel de M. Ricard, pour y dîner avec une partie de sa famille.

 

Mais il y a eu un « hic ». Ma mère, souhaitant me laisser un petit « coucou », avait pris contact téléphonique avec la propriété et leur signala que c’était en fait ... mon jour anniversaire ! Au lieu d’être accueilli comme un sympathisant de passage, accessoirement chroniqueur oenologique - IVV n’existait pas encore – c’est comme un jubilaire que je fus fêté par la famille au grand complet, sauf un beau-fils parti cette nuit-là à la chasse au canard « à la tonne ». J’en conçu une certaine gêne, que j’ai pu combler en me faisant « mettre minable » au bilboquet par M. Ricard, homme d’une adresse manuelle incomparable. Il était également tennisman de première force et tout le monde connaît sa virtuosité de soliste de concert, grand interprête de Chopin et de Liszt.

 

Voilà, je vous expliquerai une autre fois les croisements de mon parcours avec l’existence d’Olivier Bernard, qui revêtent aussi un caractère anecdotique intéressant.

 

Elles vous plaisent mes anecdotes ?

« Oh, tu les kif, grave ? »

 

 

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