UN KIMAPLU DE SYRAH

Côte Dorée 1998, Domaine de l'Aiguelière
Côte Dorée 1998, Domaine de l'Aiguelière

 

 

 

 

 

 

 

 

Du temps de Commeyras père

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est Xavier Erken qui m’a fait découvrir le Domaine de l’Aiguelière la première fois. Dans le verre, je veux dire, car sa réputation m’était parvenue avant cela. Je bois à présent mes derniers 94-95-96 et ai commencé à entamer les magnifiques 1998.

 

Je ne sais pas pourquoi, je considère toujours les vins de Montpeyroux la lodévoise (ou presque) comme des Pic Saint Loup, ce qui est une erreur. Il s’agit d’une erreur de lieu d’abord, car les Gorges de l’Hérault, la Grotte de Clamouse et le Mont (St) Baudile se trouvent un bon 30 km au sud-ouest du Pic. C’est aussi une erreur d’association, car on parle ici des terrasses du Larzac, très variées pédologiquement, mais surtout d’Aniane, de St Guilhem, de Gignac, de Jonquières ... Or, nos pas nous emmènent souvent par là. Enfin, ce sont plutôt les enveloppes de nos pneux qui nous y emmènent, pour être franc. Nous sommes montés à pied voir le Château de Montferrand d’en haut, et voir Valflaunès au loin, et Cazevieille de l’autre côté. Nous avons arpenté le Massif de Lespinouse, cher à Jean-Claude Carrière, et avons suivi le vieux chemin de fer désaffecté sous le Caroux, mais je n’ai rendu qu’une seule fugace visite à l’excellentissime Sylvain Fadat ; et encore, il y a bien bon 20 ans d’ici. Cette zone entre Montpellier et Clermont-l’Hérault m’est beaucoup moins familière, sans doute car je n’aime pas l’association – contre nature – que l’on a faite entre le Languedoc et le Roussillon.

 

Mais revenons à notre kimaplu. Erreur encore de ma part, malgré le hint (le tuyau) qu’aurait dû me fournir le nom de la cuvée, ampuisan/ampuisais (?) s’il en est : je croyais à un assemblage grenache, syrah, mourvèdre, alors que la syrah y est largement majoritaire, comme dans la Côte Rousse d’ailleurs. Mais le – très beau – boisé faisait penser que le seigneur bandolais pouvait s’y loger et la chaleur généreuse rappelait mon grenache chéri. Que nenni, de la syrah pour l’essentiel « et puis plus » comme on dit dans l’Hérault.

 

La robe est encore noire. Le nez offre d’emblée ses arômes de Tronçais pas trop toasté, de Bovril (ou Oxo, selon vos préférences) et de cerise bien mûre. En bouche, une attaque ronde et vive à la fois, très fraîche et beaucoup de « crémeux ». Les tannins de fin de bouche sont souples, avec encore un rien d’amertume (la barrique). Je ne peux m’empêcher de penser aux Falaises de Jean Gardiés (en un peu plus rude) ou bien à un beau millésime de Haut-Brion. Mais cela fait plus de 15 ans que je ne bois plus de vin des Graves.

 

Du temps d’Aimé Commeyras, on considérait son cru comme le « Terrasses du Larzac » ultime. Les premiers millésimes de sa fille me sont apparus comme plus extraits et/ou plus dominés par le bois neuf, comme si elle voulait enterrer l’image du père en le surpassant.

 

 

Je me suis un peu désintéressé

de la question à ce moment-là,

d’autant que j’avais

mes propres oignons à éplucher !

À suivre donc.

 

 

 

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