EN VOILÀ UNE DÉCISION QU’ELLE EST ABSURDE

Equipe locale de Perpignan © JP Pelras
Equipe locale de Perpignan © JP Pelras

 

Le personnel de l’INAO

des sièges

de Narbonne et de Perpignan

a été sommé de dire,

avant le 15 décembre,

s’il souhaitait se faire démettre

ou bien acceptait de

prendre ses quartiers

à Montpellier

 

(plus de deux heures de route du Roussillon, donc impossible de navetter).

  

J’ai appris la nouvelle par un article de Jean-Paul Pelras, journaliste réputé de chez nous, qui tient une plume poétique à ses heures. Elle m’a été confirmée de vive voix par un des intéressés, que j’ai appelé au téléphone en début d’après-midi. Il habite dans mon village.

 

Je me donne le temps de la réflexion pour commenter en long et en large cette décision, qui me paraît totalement illogique.

 

Je passe d’abord vite sur le côté social. Comment ceux qui souhaiteraient continuer d’exercer leur mission peuvent-ils cumuler la présence indispensable sur le terrain et plus de quatre heures de route ou de train par jour ?

 

Je vais ensuite vers mon sentiment concernant l’INAO en tant que tel. S’il faut envisager une restructuration, elle passe par une suppresion pure et simple de l’institution s’accompagnant obligatoirement de la pérennisation de ses attributions indispensables, en « recasant » son personnel au service de l’agriculture, ou aux douanes, ou aux fraudes, enfin n’importe où mais localement. Et je ne dis nullement qu’il faut faire tabula rasa de tous les aspects de cette activité. Ne faites pas de glose abusive sur cette première approche, je l’expliciterai dans les jours qui viennent.

 

Le point le plus important est celui qui justifie mes qualificatifs d’absurde et d’illogique.

 

Parmi les attributions de l’INAO qu’il faut absolument conserver à mon avis, toutes nécessitent une compétence régionale et un lien direct au terrain, aux acteurs et au « climat général » du coin sur lequel on a autorité. Si on a besoin d’agents de l’INAO, et je pense que c’est le cas, à titre personnel, il faut qu’ils soient proches de nous, géographiquement et culturellement. Je ne parle pas de copinage. Ce dernier est tout aussi facile à Paris ou à Montpellier : une table de restaurant prestigieux ou un RIB suffisent, pas besoin d’un 4 x 4 solide ni d’une connaissance de toutes les parcelles perdues dans la belle nature sauvage des P.O. 

 

 

 

Pour une fois, je m’engage résolument derrière un corps de fonctionnaires

dans son ensemble. Je ne prétends pas qu’il ne faut rien modifier

au fonctionnement de cette vieille maison, mais j’affirme

qu’elle doit conserver à tout prix son ancrage local,

dans l’intérêt des vignerons, de leurs crus, de la qualité des vins

qu’elle délimite et, in fine, de la balance

du commerce extérieur de la France !

 

 

 

La photo représente, M. Paloc en tête, l’équipe des collaborateurs de l’INAO à Perpignan. Je les ai tous déjà eus à la vigne ou à la cave, et dans des dégustations professionnelles. Il s’agissait soit d’un conseil, soit d’un contrôle, soit d’une mise en garde. Ils ont à chaque fois été courtois, compétents, raisonnables et parfaitement intègres.

Bravo les mecs (et les meufs) !

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    michel Smith (mardi, 04 juin 2013 20:47)

    j'ai rencontré Jacques Paloc lundi dernier. Il était inquiet pour toutes les raisons invoquées dans ton article, mais aussi pour les Vins Doux Naturels car l'équipe en place à Perpignan était experte en la matière. La proximité du terrain avait du bon et j'ai peur que cela coûte fort cher à l'administration en terme de frais de déplacements...