PAS DE DÉSHERBANT : LE PRIX À PAYER !

 

Je n’aime pas les « certifications ».

Donc, le

Domaine de la Coume Majou

n’est pas officiellement

en « bio ».

 

 

 

 

Toutefois, dans la pratique, je pense que nous pourrions en remontrer, au chapitre de l’écologie, à plus d’un de ces messieurs arborant le logo. What’s in a name ?

 

Donc, ce matin de bonne heure, je suis monté à la parcelle de vieux carignan tout en haut de la Coume Majou et me suis tapé trois grosses heures de débroussaillage. Je dispose d’une machine montée sur silent-blocs, puissante mais bruyante – elle fait fuir les sangliers – et de bons bouchons acoustiques moulés sur mesure d’après les empreintes de mes consuits auditifs (moins 25 db). Trois heures, me direz-vous ?

 

Tout d’abord, il s’est mis à pleuvoir «bien comme il faut » là-haut. Ensuite, cette vigne est en pente et en dévers, de sorte qu’on se retrouve toujours en appui sur un seul quadriceps et que les semelles dérapent sur le schiste humide. Croyez-moi, c’est physique.

 

Mais voyez le résultat sur l’illustration. Celle-ci vous montre la moitié traitée et le fond, qui ne l’est pas encore. Comme on dit ici : « Ça s’y connaît ». Le reste sera pour demain. Encore un passage vers le 15 juillet, et ce sera parfait. D’ordinaire, j’ai en outre le plaisir de me voir acompagné par une multitude de papillons, choses qu’on n’observait pas auparavant.

 

Vous voyez tout ce qu’on fait pour vous offrir des vins savoureux.

 

Lors de ma redescente, un véhicule aux phares allumés (quad ou bien trail ?) évoluait au sein même de la garrigue et un groupe d’ados s’en éloignait, à hauteur d’un vieux casot à l’abandon. Intrigué par le manège, je ralentis mais l’autre véhicule avait disparu de ma vue. Cent mètres plus loin, le chemin – un GR pourtant ! – était barré de film plastique bicolore, genre « gendarmerie ». Je me suis arrêté, interloqué, pour l’enlever. J’ai apostrophé les jeunes au loin et ils m’ont répondu aussi sec que je n’avais pas le droit de passer !

 

Il faut savoir qu’en France du sud, comme en Espagne, l’enfant est roi. Il vous fait rebondir le ballon sur la façade pendant des heures, alors qu’il y a un stade à

200 m, mais « ils doivent s’amuser, n’est-ce pas ! ». Il insulte le prof à l’école mais celui-ci n’a pas le droit ni de l’engueuler, ni, surtout pas, de lui mettre la gifle qu’il mérite. Ils font un potin pas possible pendant l’heure de la sieste mais c’est normal. Comme ils ne font rien le reste de la journée, ils ne sont pas fatigués à ce moment-là. Enfin, dès qu’on élève le ton, la psychologue vous explique qu’ils sont « traumatisés ». Et les parents, au lieu de soutenir les éducateurs, prennent le parti de « leur pauvre petit ».

 

Moi, exténué par le boulot et trempé jusqu’aux os, j’ai hurlé aux malotrus que j’étais vigneron, propriétaire des parcelles là-haut et que pendant qu’eux s’amusaient dans la nature, moi je bossais. Ils n’avaient en plus aucun droit de barrer le passage. J’ai ponctué mon bref exposé de jolis noms d’oiseaux.

 

Cela a failli créer un incident diplomatique car on m’a rapidement prévenu que j’avais « mal parlé » aux djeuns et qu’ils avaient eu peur. On estimait même que moi je devais m’excuser.

 

En fait, il s’agissait d’une espèce de jeu de piste organisé par les pompiers locaux pour la jeunesse d’Estagel et ils avaient balisé le parcours pour que personne ne se perde, mais aussi sans avertir qui de droit. J’ai immédiatement pris contact avec la caserne des soldats du feu et un des responsables, M. Sarda je crois, a pu remettre l’incident dans son contexte. Mes interlocuteurs, ce que la distance et le bruit du 4 x 4 encore froid qui cliquetait ne m’ont pas permis de distinguer, étaient en fait des jeunes adolescentes de 12-13 ans qui ont pris peur devant ma grosse voix et ... sont allées se plaindre du vilain monsieur étranger à leurs parents. L’affaire en restera là.

 

 

Ouf, je l’ai échappée belle !

Et tout ça pour ne pas utiliser de désherbant chimique !

 

 

 

 

 

 

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