MADAME PROMÈNE SON CRU

Un déménagement en vue ... ?
Un déménagement en vue ... ?

 

 

 

 

 

 

« ... Madame promène l´été jusque

dans le Midi d´la France
Madame promène nos vins jusque dans le midi d´la chance
Madame promène La Loute pas loin des rives de la Durance
Je trouve Madame de circonstance ... »


 

 

 

 

 

Les quelques libertés prises avec les textes – parmi les plus légers il faut le dire – de Jacques Brel donnent immédiatement le ton de la virée vauclusienne du duo majolien : entre deux dégustations, Christine est allée reconnaître les alentours de la rue de ... l’Eglise à Gordes ! Songe-t-elle à quitter son homonyme de Corneilla ? J’espère qu’elle a prévu une place pour le pressoir.

 

En une paire de jours, nous avons fait le tour du Luberon. Nous avions découvert cette belle région en 2 CV, grâce à l’hospitalité de nos amis Karyn et Michel

(voir ICI). Cette fois, c’est de restaurant gastro en restaurant gastro, mais aussi de « plus beau village de France » en « plus beau village de France » que nous sommes allés de Cavaillon à Cadenet, puis au Défilé de Mirabeau, ensuite jusqu’à la patrie de Giono, pour voir ensuite Reillanne, Céreste et Apt. Suivirent alors Roussillon et Gordes, pour redescendre par Ménerbes, Bonnieux et Lourmarin. Je passe sur Cucuron et les Gorges d’Oppedette, autant de détours charmants. Je compte vous montrer tout cela en photos bientôt.

 

A part quelques milliards de pixels sur une carte-mémoire et autant de beaux souvenirs imprimés dans notre mémoire à nous, c’est aussi des commandes que nous ramenons au bercail. Il faudra bientôt appeler le cru Majou Galacticou, tout en n’oubliant pas que nous ne siégeons pas à Santiago Bernabéu, mais au fond d’un petit trou perdu au pied du Canigou et que de prétention nous n’avons ni peu ni prou.

 

Il y a un endroit où je souhaite retourner au plus vite : une petite maison sur le coin d’une place entourant une pièce d’eau datant de l’époque romaine, curieusement appelée « l’étang ». Un chef débonnaire, pourtant affairé par une master-class qu’il donnait à un groupe d’amateurs anglo-saxons, nous a confiés à sa maître d’hôtel très attentionnée, la charmante Camille. Malgré les activités prenantes de tout le personnel qui virevoltait autour de nous, elle et nous avons dégusté attentivement toute notre "haute gamme", la silhouette imposante du patron abandonnant de temps à autre ses élèves pour venir tremper ses lèvres dans nos petits macabeus, grenaches et carignans. Je vous en dirai plus une fois que j’aurai pu m’asseoir sur la terrasse très ombragée où une partie des tables sont dressées.

 

Au moment de partir, le maître des lieux a pris la peine de venir nous saluer, de nous faire un commentaire succinct mais très pointu et de nous laisser une commande, alors que sa carte était déjà faite pour la saison, avec une option pour la compléter avant l’automne. Merci, M’sieur : alors que Christine, spontanément gentille, est souvent très bien reçue, certains n’ont toutefois pas la délicatesse de notre hôte du moment. Les plus fins connaisseurs du Vaucluse disposent de suffisamment d’éléments pour identifier son établissement.

 

Nous avions vécu la même expérience le mois dernier chez M. Michel Kayser à Garons. Alors que son sommelier nous avait reçus avec compétence et gentillesse, il nous avait accueillis, et ensuite dit au revoir, lui-même, abandonnant pour un temps le reste de ses activités. Ce n’est pas que nous soyons exigeants ni snobs, mais il nous est apparu que les tables où le chef marque lui-même un intérêt pour le vin et pour ses humbles producteurs, même quand il est très bien entouré par son équipe de salle ou de cave, ont souvent un surcroît d’âme, de convivialité. Maintenant, nous comprenons aussi que certaines structures, ou bien des circonstances particulières, ne permettent pas forcément ce genre d’organisation. Les restaurants où les sommeliers n’ont aucun pouvoir décisionnel dans les achats se trompent à mon avis car c’est eux qui conseillent les clients en salle, mais ceux où le chef se repose entièrement sur eux loupent sans doute une étape aussi.

 

Bien souvent, on nous demande après la dégustation

de laisser tel ou tel verre, ou une bouteille entamée quand c’est possible,

pour faire déguster la cuisine ou le pâtissier.

Moi, j’adore ça.

 

 

 

 

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