UN KIMAPLU, TURCKHEIM, GOOGLE, ETC ...

Léonard Humbrecht et X. Vanderghinst (début '90ies)
Léonard Humbrecht et X. Vanderghinst (début '90ies)

Un bon vin –

merci aux généreux donateurs, un matériel qui m’ennuie et

un moteur de recherche épouvantable.

 

 

 

Ma fille - oui, la Loute, je n’en ai qu’une - est née début 1991. En guise de cadeau de naissance, la famille Humbrecht m’a offert un peu plus tard la bouteille qui fait l’objet de ce KIMAPLU. Nous y reviendrons.

 

Avant cela, je vous fais part de mon agacement. Le PC dont je dispose va sur ses huit ans de relativement bons services. Il est « protégé » par un pare-feu d’une marque qui rappelle des motocyclettes britanniques et passe via un router mais je ne prends pas de précautions particulières par rapport aux sites que je visite (même un nichon occasionnel, sans honte, pour le plaisir des yeux). Par contre, dès qu’une intrusion est signalée (tentative de, s’entend), je ferme tout. En outre, j’essaie de ne pas rester trop longtemps sur les sites visités.

 

Or, grand âge oblige, la mémoire RAM ne contient que 504 Mb et le CPU est un vieux Pentium 4. Quand le pare-feu charge une mise à jour, càd 4 à 5 fois par jour, tout se ralentit à l’extrême et les applications bouffeuses de mémoire refusent même de tourner. Le technicien qui me monte les tours – bien sûr, exclu d’acheter cela tout fait en GD – va « upgrader » le système dès qu’il y aura trois sous de disponibles, car j’en ai ras le bol. Pour l’instant, on « fait avec » et ce matin tout particulièrement, je dois être très patient. Ajoutez que Corneilla est branchée sur le net par un ADSL à capacité de transfert fantaisiste, officiellement 1 Mb, mais qui, aux heures de grande affluence, ne délivre sûrement pas cette performance. Je ne sais si cela a un sens pour les ingénieurs en informatique, mais nous, les utilisateurs, on vous garantit que cela « sature », comme si les petits électrons ne trouvaient plus leur chemin au sein du cuivre.

 

Deuxième agacement, le référencement Google. Je sais que c’est l’essence même du moteur qui veut cela, mais toute information denuée de caractère publicitaire n’apparaît en général qu’à la dixième page, au plus tôt. Comme on ne paie rien, en tout cas pas directement, on n’a qu’à se taire. Donc, pour obtenir des renseignements sur le lieu-dit du Heimbourg, il faut d’abord se taper toutes les bouteilles en vente, grandes et petites.

 

Allez, on y va. La zone à l’ouest de Colmar m’a toujours plu : Kaysersberg, Ammerschwihr, Katzenthal, Trois-Epis, Niedermorschwihr ... Ah, la fraîcheur de la spitante mademoiselle Isabelle Boxler, la fille de Jean-Marc (et donc soeur de Jean actuellement aux commandes de l’exploitation) bien avant qu’elle n’allât se marier à un Sipp en village étranger et s’enticher de chocolaterie et de pâtisserie !

 

Et puis Turckheim. On y découvre les trois niveaux traditionnels de la « grande » viticulture alsacienne : la « presque montagne » où siègent d’ordinaire les crus les plus marquants, les collines pré-vosgiennes aux sols souvent plus accueillants et enfin la plaine, qui sert de zone de déjection aux cours d’eau (actuels ou historiques). Turckheim, c’est la Untertor, c’est le vignoble du Brand, impressionnant, et c’est Charlotte la rigolote.

 

Dans ce village, c’est le granit qui confère ses particularités au grand cru local, tandis que les coteaux moins élevés reposent, comme souvent, sur des marnes plus ou moins calcaires. Tout en bas, la plaine de la Fecht laisse dormir les galets vosgiens sur un lit de sable.

 

Chez les Humbrecht, dont la cave monumentale se situe d’ailleurs maintenant un peu à l’extérieur du bourg, ayant quitté Wintzenheim, le berceau d’une moitié de la famille, il y a quinze ans environ (peut-être même plus, je vieillis), le pinot gris loge tout en haut du lieu-dit Heimbourg. Le sol y est assez calcaire et le tout regarde vers l’ouest. Cela mûrit ... bien.

 

C’est pas tout ça : au dégustoir, maintenant.

 

Le bouchon, en excellent état, ne dégage aucune odeur particulière. Mais vous savez qu’un bouchon de liège sent toujours ... le liège. Par contre, un prince de Liège, lui, a des relents de trône pour le moment.

 

La robe est orange très foncé, presque brun. Le nez va du miel d’acacia à la marmelade d’abricots (du Roussillon, bien entendu) en passant par la cire d’abeille toute chaude. En bouche, la sensation de « gras » est immense, mélange de l’alcool ( pas beaucoup, 11 vol % seulement), du glycérol, du sucre (je ne connais pas le taux, mais plus de 200 gr par litre ne m’étonnerait pas) et bien entendu de l’acide gluconique (vous savez, celui du miel) car je pense que cette vendange avait sa dose de raisins bien botrytisé, au-delà du passerillage. Enfin, la finale n’a aucune trace d’amertume et la rétro-olfaction n’est pas volatile.

 

Je ne pense pas que ce flacon pût devenir meilleur que ce que j’ai ouvert là à l’attention de nos invités Herman et Anna, je vous expliquerai pourquoi. Il est en parfait état de conservation et nous avons bu à quatre environ 50 cl de la bouteille, un régal absolu. Mais, après un apétitif à la bière de chez Armand (Drie Fonteinen, Beersel) suivi de 7 autres flacons (non terminés), j’avoue que le sulfite – inévitable sur ce genre de nectar – a été chatouiller Christine quelque peu. Elle y est très sensible.

 

Herman nous racontait sa visite au domaine, il y a très très longtemps (certainement encore à Wintzenheim) et en compagnie d’un de ses grands amis. Il était déjà un amateur averti mais sa carrière académique débutante le trouvait fort désargenté. Après une dégustation-marathon, Léonard Humbrecht avait pris sa commande de ... un flacon de 37,5 cl, sans sourciller. Il a pourtant gagné dans l’affaire un client fidèle et enthousiaste ... over the years !

 

Je tiens à évoquer le souvenir de Léonard et de sa femme,

par ce blog interposé, et à témoigner des formidables moments

de dégustation passés grâce à eux, avant qu’Olivier et Margaret

ne prennent brillamment le relais.

C’est Ginette Zind qui m’avait incité à garder

quelques années leurs muscats du Goldert,

parcelle pourtant issue de la partie « Humbrecht » de l’exploitation,

mais qu’elle connaissait à merveille.

C’est un peu pour cela aussi que j’ai découvert

« la concurrence » de là-bas, excellente aussi, au domaine Burn.

Et enfin, les élèves du CERIA se rappellent encore bien sûr

la master-class donnée par Olivier. Que de bons souvenirs ! 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Albina Brin (mardi, 24 janvier 2017 14:10)


    Hi there, after reading this remarkable article i am too happy to share my familiarity here with mates.