LE P’TIT LORD (PREMIÈRE PARTIE)

Come inside, come inside ....
Come inside, come inside ....

 

 

 

 

 

 

Où l’on vous parle de Stéphane,

et de sa cuisine et de ses

– bonnes – idées saugrenues.

Cliquez ICI pour visiter son site.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’avais évoqué la venue prochaine du « Cercle Néerlandais Catalunya » au Domaine de la Coume Majou pour une dégustation, sous la conduite enthousiaste de Clémentine (voir ICI).

 

Comme précédemment avec « Images et Vins d’Ange », ses ami(e)s ont pu goûter à la cuisine, mais surtout au concept de Stéphane. Stéphane ? Oui Stéphane.

 

Voilà un gaillard - sa femme et lui ne font absolument pas leur âge mais ils ont des filles en passe de devenir des jeunes femmes – qui a eu le courage de relever un défi ne manquant pas de panache : faire vivre des chambres d’hôtes, et un restaurant original, et peut-être un salon de thé et une « brasserie du midi » au coeur même de Corneilla, sans être natif du village ni même simplement catalan.

 

J’ai vu défiler une bonne poignée d’exploitants dans cet établissement depuis mon arrivée. Il y a d’abord eu le « caberdouche », comme on dit chez nous, comptant sur les indigènes. Enfin, sur une partie des indigènes, pas ceux qui vont à « l’autre café », un « Bistrot de Pays » bien implanté et qui vit sur ses propres mérites. Il y a eu le « bar à vin » et bistrot, à la petite semaine .... etc

 

Puis on a vu une nouvelle enseigne, des chambres rénovées et d’excellent confort, une carte proposant des menus autres que les sempiternels onglet, poulet rôti, boles de picoulat, paëlla, calmar à la plantxa etc ....

 

Et là, je suis allé pointer ma curiosité, cachée derrière mon tarin, et j’ai rencontré Stéphane. Ancien salarié d’Air France, pour qui il assurait la gestion de salons VIP et de lounges première classe, il a « profité » d’une des mille restructurations de cette entreprise et a décidé de se lancer dans ce qu’il avait toujours eu le souhait de faire : passer derrière les fourneaux. Notre homme n’a pas suivi l’enseignement hôtelier traditionnel pour faire ses classes mais a acquis un bagage technique suffisant, de formation en formation, pour pouvoir traduire dans l’assiette des expériences culinaires personnelles glanées dans les cinq continents et surtout exprimer ses envies.

 

Son pari : pérenniser une table du midi qui fait la part belle aux salades, plats froids, sandwichs variés, tapas .... et la compléter de plusieurs soirées par semaine d’une cuisine plus élaborée, axée sur des saveurs internationales, exotiques et inventives. En plus, l’intention est aussi d’essayer d’animer une activité de « salon de thé ». Là, je crois qu’il va devoir souquer ferme pour rameuter la clientèle.

 

Bien sûr, tout cela passe par une condition sine qua non : attirer une chalandise régionale, notre petit village ne suffisant pas à ce dessein.

 

Notre bonhomme est éminemment sympathique et sait ce qu’il veut. Sa compagne est spittante et dynamique et lui donne un coup de main de temps à autre. Et il sait choisir les personnes qui l’aident sporadiquement au service. Ici, son expérience parle bien entendu.

 

Cette fois, j’avais géré ma diète de manière à pouvoir m’attabler avec nos visiteurs, d’autant que Christine, qui me sert d’ordinaire d’ambassadrice, aurait été un rien perdue au milieu des « h » aspirés et des zachte gee’s de la langue néerlandaise. Le temps nous fit des muises : un soleil radieux rendait irrespirable l’atmosphère à l’intérieur des maisons mais une tramontane soufflant en rafales – c’est sa fâcheuse habitude – menaçait à tout instant d’emporter et les baldaquins chargés de nous maintenir à l’ombre sur la terrasse et la verrerie sur les tables, sans compter les corbeilles à pain. De solides cordes – celles qui fixent mes caisses à vendange sur la remorque – eurent bientôt stabilisé la structure et ... le menu défila.

 

Après de petites aumonières au fromage et comme autant de gougères en amuse-gueule, ce fut un mesclun à la vinaigrette très réussie qui servit de lit à une Insalata Caprese d’un genre particulier : chaude tout d’abord et glissée dans une feuille de brick. Faut dire que la Tunisie a connu la présence italienne ! Le croquant de la pâte répond au crémeux du fromage qui a chauffé. Nous avons gôuté et le Rosé de Coume Majou et la Syrah de Coume Majou (rafraîchie à ma demande) sur ce plat.

 

Ensuite, pour tenir tête à l’Eglise de Coume Majou 2007, servie fraîche également et qui a charmé son monde, ce fut le tour d’une brochette de poulet saisi juste comme il faut, alternant avec des quartiers d’ananas et accompagnée de courgettes – elles sont délicieuses pour le moment en Roussillon, surtout ne pas s’en priver – et d’un gratin de pommes de terres.

 

Le dessert mit en présence notre Rivesaltes grenat et un crumble de nectarines : bingo !

 

En toute honnêteté, la bonne humeur du groupe – seize personnes en incluant votre serviteur – et l’ambiance très agréable sur la jolie petite Place de la République de Corneilla, exempte des pétarades de mobylettes qu’on subit parfois, auraient suffi à faire notre bonheur. Mais en plus, c’était très bon !

 

Il me semble que les époux Lord ont choisi une option à suivre de près : une petite structure, proposant sans prétention mais avec soin une alternative à la « bouffe de cantine » qu’on voit fleurir partout ou même à la cuisine locale « correcte mais sans plus ». Les touristes, ou les amateurs de vin, souhaitant autre chose que la « formule pour ne plus avoir faim » mais n’ayant pas l’occasion, ou le temps, ou les moyens de faire des repas longs et gastronomiques tous les jours, trouveront ici une « table à leur fourchette » comme d’autres achètent chez le bottier une paire de chaussures à leurs pieds.

 

Que demander de plus ?

 

 

PS : je précise que Mme Lord travaille pour un des plus importants négociants en vins de la région qui, de manière très logique, fournit l’essentiel de la carte. En dehors de ces menus spéciaux et en parfaite harmonie avec nous, nous ne sommes donc pas représentés. Notre présence locale doit rester très discrète, selon nous, et nos rendements limités ne nous permettent absolument pas de consentir de grosses ristournes tarifaires à la restauration. Enfin, nous ne souhaitons pas entrer en compétition avec d’autres collègues de notre coin. Ceci dédouane cette chronique de tout aspect promotionnel.

 

 

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