LES CYBERCOPAINS

Rencontrés sur le net
Rencontrés sur le net

 

 

 

Je suis quelqu’un

de social mais

je ne me lie

pas facilement.

 

 

 

 

 

Une des caractéristiques des US of A est la facilité des contacts humains, mais aussi leur côté éminemment superficiel. Moi, je n’ai aucun problème à aborder les gens non plus mais peu d’entre eux m’intéressent vraiment. Ce phénomène n’est pas lié à un facteur de durée : on se rend vite compte de « qui on a au bout du fil ».

 

Dans ce sens, internet a changé mon existence et notamment à un moment où ma vie sociale se raréfiait. Mes enfants commençaient à voler de leurs propres ailes, mes amis belges étaient restés chez eux et Christine elle-même n’avait guère d’attaches roussillonnaises. En outre, certains de ses « amis » ne m’intéressaient pas. Au début, elle en a pris ombrage ; ensuite elle a compris que mes centres d’intérêt étaient ailleurs, plus universels dirons-nous.

 

Mais, de blog en blog, et surtout au gré des commentaires, j’ai fait la connaissance d’au moins dix personnalités – c’est énorme, et il y en a peut-être même plus – dont la fréquentation m’apportent un « plus », et je ne parle évidemment pas d’un avantage commercial ou économique.

 

L’autre soir, pas loin d’un aiguillage qui a fait parler de lui  - c’est bizarre, la presse a laissé tomber l’affaire : plus d’Al Qeida, plus de « rouges », plus de skins ... – Denis Boireau avait aussi invité Jacques Berthomeau. Nous avons partagé qui nos sagesses, qui nos intolérances, qui nos certitudes, qui nos contradictions. Voilà l’ambiance que j’aime. Quand les Français oublient d’être des coqs et laissent là leurs rodomontades, quels gens intéressants. Bon, en même temps, j’ai tendance à aimer la compagnie d’individus qui ont certes des racines mais qui sont également sortis de leur village de temps à autre.

 

J’ai passé une excellente soirée, oubliant même sur le pas de la porte le stress lié aux difficultés que traverse notre métier. En outre, Théo (le propriétaire de la tresse) nous a fait une démonstration de « akuna matata » et d’indolence joviale de toute premier plan. Faut dire que son libertaire de père l’asticotait de belle manière.

 

Ah oui, j’oubliais ; c’est de la contradiction que naît le progrès. Quand on est d’accord sur tout, discuter ne sert à rien et quand on n’écoute même pas les arguments des autres ; ben ... pareil.

 

Messieurs, merci, j’ai passé une excellente soirée.

 

Autre plan : j’ai dégusté à mon retour le Bordeaux Supérieur 2011 « sans sulfites ajoutés » qu’on m’a offert. Si je m’en tenais à mes impressions du premier soir, je vous montrerais l’étiquette. Il s’agit du Château M .... sans commune indiquée. Une robe pourpre soutenue, un nez ouvert de cabernet « à l’européenne », càd  pas totalement mûr (12,5 vol %) mais avec des arômes de cassis et de sureau fort agréables, sans poivron heureusement. Et une bouche ronde – vive l’absence de souffre – avec des tannins presque souples. Un bon petit vin, mais l’étiquette clame « Grand Vin de Bordeaux », ce qui reste à voir.

 

Malheureusement, nous n’avons pas fini la bouteille (un signe ?) et Christine m’a dévisagé le lendemain à midi (porte du frigo, obturation hermétique) en mettant le nez au verre. Et son incrédulité était fondée : « Cela sent le lapin », m’a-t-elle dit et elle avait foutrement raison. Vieilles fougères en train de croupir, lièvre qui faisande à son clou, caoutchouc et latex, géranium .... En langage « oenologiquement correct », on parle de déviation aromatique. Moi, le Béotien, le rustre, le Ménapien, j’avance : Brett ?

 

Même la crépine de l’évier à vaisselle a fait sa dégoûtée !

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Denis Boireau (mardi, 13 août 2013 12:25)

    Mon cher cyber-copain, je confirme tout le plaisir de certaines rencontres sur les blogs du vin, en premier lieu celui de Jacques Berthomeau.
    Pour le Bordeaux de "naturiste", il faut signaler que quelques jours avant degustation a Corneilla il a subit un trajet Paris-Bruxelles-Roussillon, en voiture non climatisee, en plein mois d'aout. Je plaide la circonstance attenuante, Monsieur le juge!

  • #2

    Luc Charlier (mardi, 13 août 2013 12:40)

    Je ne fais absolument pas partie de ceux qui peuvent admettre que le voyage change quoi que ce soit à un vin jeune. L’eau n’a pas de mémoire et le vin non plus. Bien sûr, un vin très âgé dont le dépôt serait remis en suspension est une autre affaire. Et un bouchon de liège, même tout neuf et en parfait état, peut se modifier au bout de quelques jours passés en plein soleil sous la bâche d’un camion, on est d’accord.
    Mais ici : 1) le vin était plus que correct lorsque je l’ai ouvert le soir même de mon arrivée ;
    2) il était franchement inbuvable le lendemain midi après une nuit dans la porte du frigo (rebouché) ; 3) le trajet vers Bruxelles dura 3 heures dans des conditions climatiques modérées (où il resta 4 jours dans un frigobox non refroidi mais à l’ombre ) et ensuite le retour vers le sud se fit sous un temps mitigé (pluie à Montauban) et pas du tout sous le cagnard.
    Je le repète, à part pour satisfaire l’ego de pseudo-fins dégustateurs qui affirment percevoir des différences (aucune à l’analyse chimique), un vin enlevé chez le producteur se déguste exactement de la même manière chez le client, même éloigné, quelques jours plus tard. Le reste, c’est du pipeau.
    Mais bien sûr, la magie du lieu, la tchatche du vigneron, les odeurs de la vieille cave pourrie ... tout cela influe sur la mental du buveur, pas sur le contenu de la bouteille.