PROGRAMME MODIFIÉ

Le choc des photos ... 14 juin 2013: M. Smith et R. Raney
Le choc des photos ... 14 juin 2013: M. Smith et R. Raney

 

 

Aujourd’hui,

le programme

prévoyait 100.000 choses,

dont trois ou

quatre indispensables.

Michel Smith en a

décidé autrement :

lisez ICI.

 

 

 

 

 

Me voilà obligé de faire de l’explication de texte mais aussi de faire connaître au monde ce joli papier. Il vient à point : Christine et moi réalisons un travail de fourmi.

 

Bien sûr, chaque vigneron qui se respecte effectue le même travail extérieur que moi, et même un peu plus. La majorité d’entre eux ont appris le métier plus en profondeur, plus jeune et plus techniquement. Je suis sûr que beaucoup pourraient m’en remontrer. Et ma vigne, que je refuse de traiter chimiquement à présent, pourrait être encore un peu plus clean. Ce n’est pas de la négligence, mais du manque de temps et de la fatigue physique. Je ne peux pas me faire aider pour le moment, pour des raisons budgétaires.

 

Mais peu de domaines ont pris l’option commerciale qui est la nôtre. J’admets qu’elle est discutable, mais elle colle à nos personnalités et je n’ai pas embrassé cette dernière partie de ma « carrière » pour aller encore une fois à contre-courant de mes aspirations profondes.

 

En Belgique, j’ai laissé à des importateurs le soin de me représenter. Le marché y est difficile et très concurrrentiel mais on me connaissait (à l’imparfait de l’indicatif). Dix ans plus tard, c’est l’archi-sympathique Gérard Garroy, ancien meilleur sommelier de Belgique, qui décrit le mieux la situation, avec l’accent savoureux de Pépinster : « Tout le monde te veut sur la carte de son restaurant, pour faire bien, mais après, ils ne font pas l’effort de te vendre ». Il me compare même à Chabanon, qui souffre du même syndrome. Ça, c’est très flatteur à mon égard mais injuste pour l’homme de « L’Esprit de Font-Caude », un vigneron beaucoup plus accompli et reconnu que moi. C’est d’ailleurs un de ses vins que l’assistant de Georges Gracia m’avait présenté lors d’une mémorable soirée d’anniversaire à la Barbacane de Carcassonne (voir ICI). Quant aux particuliers, ils sont difficiles à joindre et dépensent l’essentiel de leur budget boisson en GD. Je préférerais mourrir de faim que d’y voir mes bouteilles. Pas de risque, on ne me le proposera pas de toute façon.

 

En France, Christine – alias la Civale, comme on dit la Bartoli ou la Gina - repère des restaurants qui semblent partager une partie de notre philosophie gourmande, les contacte, fait déguster notre gamme et s’occupe de gérer les commandes, le suivi et la logistique. C’est un travail de longue haleine, qui progresse, mais très lentement. Ainsi, elle travaille à présent dans plus de 15 départements de la moitié sud de l’hexagone, livre plus de cent clients avec plus ou moins de régularité et compte quand même 30 étoilés Michelin parmi ses fidèles. Pour cela, nous couvrons – je l’accompagne quand c’est possible car on aime « voir le vigneron », mais le plus souvent elle se débrouille très bien toute seule – plus de 50.000 km par an. Pour les particuliers, ils peuvent prendre rendez-vous à la cave où nous les accueillerons avec grand plaisir, ou bien passer par le site de La Cave de Christine, qui livre avec le concours d’un service de messagerie. Je ne suis pas arrivé à m’entendre avec les cavistes du sud au début de mon installation, mais nous avons par contre l’intention de « couvrir » le nord de la France en passant par ce réseau, ayant commencé timidement en région parisienne.

 

Bon, voilà pour la partie « commerce ».

 

Michel Smith, à présent. Je l’ai rencontré il y a 20 ou 30 ans. Moi, j’étais un chroniqueur inconnu mais appliqué (pour In Vino Veritas et d’autres magazines avant cela), qui avait réussi à se « mettre mal » avec Jo Gryn, Michel Bettane et Dovaz. Je ne les apprécie toujours pas, s’ils sont encore vivants. Lui, chapeau sur le front, collaborait à la RVF, Paris-Match et combien d’autres. Je suivais même pas à pas un petit guide qu’il avait publié sur le Paris gourmand alors que je terminais mon internat à l’Hôpital Bichat, durant l’année académique 1985-86. Depuis lors, et notamment au cours de voyages de presse organisés par Christine Ontivero, cet autre chapeau, nous nous retrouvions de vignoble en vignoble mais je ne sais pas s’il en garde le souvenir. C’est dans le club de dégustation Le Verre à la Main, établi à Calce, que notre relation nouvelle a vu le jour, et les deux habitants des P.O. que nous sommes ont appris petit à petit à s’apprivoiser : « Dessine-moi un grapillon », me dit-il souvent. Vous devez tenir compte d’un a priori favorable envers moi de sa part pour mettre en perspective les mots agréables qu’il m’adresse : presque tout est exact mais il rend la mariée trop belle.

 

Il se trompe – ce n’est pas grave – sur un point :

il n’y a pas eu 400 coups.

Si on compte bien, on arrive en fait à

beaucoup plus que ce chiffre !

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Patou (dimanche, 06 octobre 2013 11:41)

    Merci à la Civale, qui en plus de son indéniable talent commercial, a la patience de supporter 'le vigneron', tout en gardant le sourire. Christine, tu es une sainte et on t'adore :)
    Et merci M. Michel, pour ce génial article. Buvez un verre de La Loute à ma santé...

  • #2

    Michel Smith (dimanche, 06 octobre 2013 17:35)

    Bon, moi je suis Michel, simple Michel. Léon, je précise : 401 coups et des poussières. Christine je t'embrasse. Continue. Ça en vaut la peine... Merci Patou, je bois pour vous et nous tous. Mes amis, je vous aime.