UN LÂCHER DE FAUVES À COLLIOURE

TC et LC, 11 octobre 2013 (un vendredi)
TC et LC, 11 octobre 2013 (un vendredi)

 

 

 

 

 

 

 

Je manque singulièrement

de pudeur

et rien

pour moi

n’est sacré,

disent mes

nombreux détracteurs.

 

 

 

  

 

 

 

 

 

Je me garderai bien de les contredire. Je ne crois certainement pas qu’on puisse tout faire, loin de là. Mais, par contre, on peut tout dire, tout écrire et se moquer de tout, absolument tout. Je sais que la loi punit l’incitation à la haine raciale ou à la violence, l’apologie du crime, au même titre que l’usage des stupéfiants, l’alcool y étant assimilé. Moi, si j’étais législateur, je supprimerais tous ces interdits et serais beaucoup plus circonspect également pour les derniers cités.

 

Par contre, il faut qu’il y ait droit de réponse, de contradiction, de dénonciation absolu et illimité. Il faut laisser s’exprimer librement même l’extrême droite, pour bien argumenter contre elle et montrer tout ce qu’elle a de néfaste mais aussi de mensonger.

 

A présent, fort de cette impudeur, je lève un coin du voile qui recouvre – oh si peu – ma famille, « si limitée qu’elle est » comme on dit ici. J’ai un frère cadet, vétérinaire de son état, avec qui j’ai passé peu de temps durant mon enfance. Il a été élevé chez mes parents mais par leur « cuisinière », Emilienne, une bien brave femme, tandis que moi je demeurais quasiment en résidence chez ma grand-mère maternelle, ancienne institutrice précocement retraitée.

 

Nous avons par contre partagé une chambre commune (sic) à partir du secondaire et jusqu’à l’aube de nos adolescences – 19 mois nous séparent – et ceci donna lieu à de belles bagarres au début. Ensuite, une fois 17-18 ans révolus, nous sommes devenus de très bons amis, passant une partie de nos vacances ensemble. Nous avons continué à nous voir régulièrement tant que nous résidions tous deux à Wemmel, mais sa famille (4 enfants) et la mienne (3 seulement) menaient des vies très différentes.

 

Thierry, c’est son nom, n’est venu qu’une seule soirée à Corneilla, en coup de vent, pour le 13 octobre 2005 si ma mémoire est exacte. Il m’a emmené au restaurant à Thuir. Lui pourrait vous dire quel jour de la semaine c’était, il a la mémoire de ce genre de détails.

 

Lorsqu’il est arrivé jeudi soir dernier, en droite ligne d’un hôpital bruxellois où on avait essayé en vain de déterminer la cause d’une fièvre tenace et de douleurs musculaires, il était renfrogné, inquiet et avait petite mine. Il faut dire qu’il s’était imposé un régime alimentaire (- 15 kg en quelques mois) pour des raisons peu claires, qu’on venait de lui changer un traitement pharmacologique chronique pour un autre qui lui convenait moins bien et qu’il avait passé plus de dix jours en observation. On s’ennuie copieusement à l’hôpital. J’en sais quelque chose : je n’ai pas réussi à y rester plus de quelques années moi-même.

 

Et lorsqu’il est reparti dimanche soir, au moins quatre bons repas et autant de petits déjeuners plus tard, il était beaucoup plus guilleret et avait beaucoup plus d’allant.

 

Ce matin, j’ai reçu des résultats de prise de sang le concernant : tous les paramètres examinés – certains montraient des altérations significatives la semaine passée – sont en voie de normalisation.

 

Je ne vous dévoilerai pas encore la conclusion qui me vient doucettement à l’esprit. D’une part, je peux encore me tromper et dans ce cas, je le reconnaîtrai humblement. D’autre part, c’était l’hypothèse que j’avais retenue dès le départ. Cela m’arrivait de temps à autre quand je pratiquais encore et provoquait toujours la même réaction de la part du Prof. Verbeelen, mon patron de l’époque, devenu gentleman wine-farmer dans les Pyrénées Orientales à présent : « Ja, je hebt gelijk gehad, maar je had niet genoeg argumenten om dat te beweren, toen »*. Il avait bien entendu raison, scientifiquement, et je lui rends cette justice, mais le sens clinique repose parfois sur un rien d’intuition.

[* Oui, tu as eu raison, mais tu ne disposais pas d’assez d’arguments pour affirmer cela, à ce moment-là .]

 

Ici, je ne sais si c’est aux talents de l’homme du Cateau-Cambrésis que pense mon frérot, ou bien Derain qui le rend songeur. Mais voilà bien une « Vue de sa fenêtre » immortalisée par Marc, au viseur et au déclencheur de ma vieille « boîte à pixels ».

 

 

Quel beau week-end ! 

 

 

 

 

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