UNE ASSOCIATION VRAIMENT TRÈS SYMPATHIQUE (SUITE ET À SUIVRE ...) ÉPISODE N° 4

Le "Prix citrouille" pour une prétendue sommelière
Le "Prix citrouille" pour une prétendue sommelière

 

Allez, avant de vous commenter nos autres bonnes rencontres iséroises, je vais vous montrer les petits soucis que nous rencontrons parfois. Ici, le même phénomène s’est produit à deux reprises :

une fois, il a été géré parfaitement par une équipe ultra-professionnelle.

L’autre fois, on nous a méprisés avec désinvolture.

 

 

 

Christine repère les restaurants chez qui nous aimerions être référencés par un long travail de reconnaissance : internet, recoupements, contacts, presse, guides ....  Ensuite, elle téléphone et explique comment nous travaillons, tant à la vigne qu’à la cave. Enfin, elle propose de venir faire goûter notre production. Mes amis vignerons – j’en ai – me disent que ce système n’est pas rentable et je ne connais AUCUN domaine qui pratique de la sorte. Toutefois, c’est ainsi que nous le sentons, au Domaine de la Coume Majou. Je rappelle que nous ne livrons aucun caviste en France et ne travaillons pas avec les représentants. A terme, nous n’aurons que des restaurants que nous admirons comme clients – il y en a suffisamment pour ma petite production – et nous compenserons la défection de certains (fermeture, faillite, changement de propriétaire ou de personnel ou encore de style) par l’acquisition de certains autres. Pour l’instant, c’est vrai, nous ne rentrons pas encore dans nos frais. Mais nous y gagnons des découvertes magnifiques, des rencontres de gens sympathiques et vrais et ... des kilos en trop.

 

La Civale a ainsi eu un contact téléphonique fort courtois avec M. Gandolfi, le propriétaire de l’Hôtel de France dans la cité natale d’Hector Berlioz ... et patrie d’un musée du chocolat (hihi !). Hélas, à notre arrivée (500 km de route tout de même), il n’était pas disponible et nous ne figurions pas sur l’agenda : zappés, nous étions zappés ! Toutefois, la personne qui nous a acceuillis à la réception a tout de suite trouvé une alternative : elle allait déguster avec nous elle-même et tirerait le chef en personne de sa cuisine pour quelques instants, malgré la mise en place du déjeuner qui commençait. En fin de compte, Philippe Barberet et elle-même nous ont accordé la majeure partie d’une heure, ont tous deux dégusté avec application et je pense qu’ils ont apprécié notre gamme. Nous avons réellement sympathisé avec Philippe et il nous a indiqué qu’il aimait beaucoup rendre visite aux vignerons pendant ses vacances. Qu’à cela ne tienne, il passera à Corneilla et nous l’hébergerons à cette occasion. Note Majou de l’établissement: 99 sur 100 ! Il perd un point pour nous avoir oubliés dans l’agenda, sinon, tout le reste a été nickel. Voyez le site, mais surtout la carte et les menus : miam, il faudra que nous ayons l'occasion de goûter tout cela. Merci à l’accueil et merci à la cuisine.

 

La semaine dernière par contre, cela ne s’est pas passé ainsi. Christine avait longuement expliqué notre démarche à la sommelière d’une très belle maison dont le chef, issu de l’informatique et cuisinier autodidacte mais ayant beaucoup fréquenté les séminaires de Paul Bocuse, gère avec son épouse un hôtel de standing et dont la cuisine jouit d’une réputation flatteuse, y compris chez ses confrères. « Bien sûr qu’elle était intéressée » et rendez-vous fut pris, à dix heures précises. Nous avons logé en chambre d’hôtes à proximité, spécialement pour satisfaire à l’impératif horaire et, à 10 h 03’, nous étions à pied d’oeuvre. Même scénario. Je pense que c’est la patronne qui nous a reçus, avec beaucoup de gentillesse. Notre rendez-vous ne lui disait rien et une autre dame est néanmoins allée chercher la sommelière. « Cela ne sera pas possible », nous déclare celle-ci derechef, du fond du couloir ! Elle nous a ensuite précisé que c’est bien elle qui avait eu ma compagne au bout du fil mais qu’elle était en sous-effectif, ne se sentait pas de déguster et que, de toute façon, elle n’avait « nul besoin de vin pour l’instant » (sic).

 

Nous comprenons parfaitement qu’un malade dans une équipe, ou un apprenti qui vous plante – cela arrive souvent – empêche momentanément le service de « perdre son temps » avec nous. Mais j’ai exposé posément à cette dame que nous avions fait le déplacement pour la voir, avions logé là pour cette raison, et que j’avais sacrifié une demi-journée à la vigne la veille pour elle. Je lui ai suggéré que nous pourrions peut-être trouver un autre moment – nous étions là pour 48 heures ... Rien n’y fit, goguenarde, elle me répondit que j’avais sûrement d’autres rendez-vous, que ce serait pour une autre fois et nous congédia en rigolant, presque avec une tape sur l’épaule et nous gratifiant d’un : - « Allez, passez une bonne journée quand même ! ».

 

En fait, nous avons trois opportunités pour présenter nos vins : avant le déjeuner du personnel (entre 10 et 11 h, en gros), juste après le service (vers 14 h 30’) et aux alentours de 18 heures. Mais même cette dernière est souvent inutilisable : les responsables ne souhaitent pas arriver plus tôt, ayant juste terminé leur pause de l’après-midi avant de reprendre le travail du soir. Donc, deux journées pour nous = 4 rendez-vous maximum quand tout va bien. Nous ne sommes pas des VRP, ni des romanichels vendeurs de tapis ou diseurs de bonne aventure.

 

En ne nous recevant pas, cette dame peu délicate a amputé de 25 % l’efficacité de notre déplacement. En nous traitant ainsi, alors qu’elle s’était montrée très enthousiaste au téléphone, elle nous manquait en fait aussi de respect. Je pense que le métier de la sommellerie ne consiste pas seulement à gérer sa cave, pas seulement à « faire du chiffre » à table, mais surtout à user de psychologie, envers les clients bien sûr, mais aussi envers les fournisseurs. Et je pense que cette employée-ci en manque cruellement. Les convives n’attendent pas seulement qu’on leur serve avec un cérémonial désuet et souvent dénué de sens (comme par exemple la bêtise qui consiste à renifler le bouchon, ou à déboucher une heure à l’avance une bouteille sans toutefois la décanter, ce qui ne sert strictement à rien) un Pétrus acheté à prix d’or. Ils attendent surtout qu’on leur propose un accord avec ce qu’ils ont commandé et, souvent, qu’on leur fasse découvrir un vin inconnu, nouveau ou insolite. Et ceci nécessite de cerner le client et ses attentes, et de pouvoir lui donner quelques indications anecdotiques, sans en « faire des tonnes ». Enfin, c’est juste mon avis.

 

Vous comprendrez que je ne souhaite pas vous dévoiler le nom de cet établissement. Je suis certain qu’il mérite largement sa bonne réputation par ailleurs. Je souhaite la prospérité à tous les chefs qui ont à coeur de remplir cette difficile fonction et ne suis pas là pour leur nuire. Je fais donc aujourd’hui encore un courrier postal au chef-propriétaire et lui tiens copie de ce billet, à titre d’information. Peut-être sa collaboratrice était-elle dans un mauvais jour ? Peut-être a-t-elle encore besoin d’apprendre certaines choses ? Peut-être a-t-elle eu un réel souci de santé ce jour-là qui la rendait peu perméable aux règles du savoir-vivre le plus élémentaire ? Je la pardonnerai bien volontiers, même sans excuses formelles. Mais il faut être capable, quand on est pro, de ne pas faire tranparaître ses humeurs pendant les heures. Certains chefs sont des « braillards » pendant les « coups de feu ». Mais tous se radoucissent par après et aucun ne vient passer ses nerfs en salle.

 

Après cet intermède irritant, je reprendrai

lors de mon billet suivant le cours de nos visites en Nord-Isère,

car cette association fait souffler un vent de fraîcheur

sur la restauration. Merci à tous ...

sauf à vous, Madame.

 

 

 

 

 

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