MERCI BAPTISTE

Pochtron 1er veille jalousement sur la bouteille d'Hermitage
Pochtron 1er veille jalousement sur la bouteille d'Hermitage

 

 

 

 

 

 

Avec la

pintade chaponnée,

l’Hermitage

fut carafé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je sais que cela fait pédant, mais la vérité implique que je vous informe d’un attachement très fort à la colline de l’Hermitage, pour des raisons personnelles. J’en ai goûté – dans une vie antérieure – les vins en compagnie de Max Chapoutier, du « patriarche » de chez Jaboulet, de Gérard Chave et de Marcel Guigal – oui, il y a de l’Hermitage chez Guigal aussi (près de 100.000 bt par an tout de même), et chez M. Sorrel également.

 

Cette affirmation est inepte mais, si elle avait un sens, je dirais que je tiens l’Hermitage rouge pour le plus grand vin de France. Je n’en ai plus une seule bouteille en cave, pour faire la nique aux huissiers le jour où cela sera nécessaire.

 

Et pan, l’anecdote inévitable. J’ai rencontré Gérard Chave – le fils de Jean-Louis et père de l’autre Jean-Louis – lors de mon tout premier passage à Mauves il y a .... de cela. Ensuite, ce fut Jean-Louis junior, fraîchement de retour des US of A après y avoir étudié, non seulement les choses de la vigne mais aussi un MBA ou quelque chose de semblable, si je ne me trompe. J’ai pris à de nombreuses reprises beaucoup de plaisir à l’entendre commenter les vins, et notamment la nécessité d’assembler différents lots. En plus, il ne passe pas le plus clair de son temps à dénigrer la concurrence, comme c’est le cas dans de nombreux vignobles de prestige où 4 ou 5 ténors tiennent le haut du pavé et l’essentiel du marché. Il parle des vins de sa famille, de ses options et ... c’est bien ainsi. J’essaie de calquer ma conduite sur ce modèle, maintenant que je suis passé de l’autre côté du sécateur. Lors d’une visite, Marc et Anne m’accompagnaient, je pense même que nous nous sommes retrouvés sur place. Une autre fois, ce fut Michel et Michèle. Une fois encore, ce fut Xavier et la soirée prit fin à ... Pont-de-l’Isère, derrière des murs couleur lie-de-vin.

 

Mais là où le bât a blessé, c’est avec le blanc. Je ne suis pas un adepte inconditionnel de l’Hermitage dans cette couleur. Oh, ce n’est pas un mauvais vin, je ne dis pas cela. Mais bon, il ne figurera pas parmi les cent bouteilles que je boirai au cours de mes trois derniers mois d’existence. Et Jean-Louis, dans sa jeunesse, a passé quelque temps à tenter de me convaincre. Je pense que cela l’irritait un peu.

 

Depuis que j’essaie de maintenir à flot ma petite production, je ne me suis plus arrêté à l’avenue du Saint-Joseph, mais leur vin est resté un de mes favoris absolus.

 

Quand Baptiste Poinot nous a rendu visite avec sa compagne (voir ICI), il avait dans ses bagages le flacon que je vous présente aujourd’hui. Cela pose toujours un problème d’étiquette – c’est le cas de le dire : faut-il déboucher tout de suite ou bien encaver ? Un cadeau de la sorte indique que l’on aime le vin qu’on offre et donc qu’on aurait plaisir à le déguster avec son récipiendaire. Par contre, un vigneron a souvent à coeur de vous faire boire un peu de son vin. J’ai donc résolu, une fois pour toute, de garder pour une occasion ultérieure le débouchage de tout flacon qu’on m’apporte, sauf accord préalable du genre : « Tiens, tu m’apportes cela et on le met sur tel plat ». Je passe peut-être pour un rustre ... et alors ? C’est sans doute vrai.

 

Donc, ce 2009 (vendange précoce sur ce millésime, bien mûr par ailleurs) a disparu dans 200 années de gosiers (cumulées) vers 15 heures le 25 décembre 2013, après un carafage de 30 minutes environ.

 

La robe reste très foncée.

Le nez est déjà ouvert, sur du fruit rouge et du boisé élégant, sans ce côté « viandox » que la jeune syrah présente parfois. Il n’a pas encore développé de bouquet secondaire.

La bouche est ... parfaite : une attaque vive mais pas acide, beaucoup de gras sans lourdeur ni sucre résiduel, des tannins jeunes mais veloutés et une longueur agréable (pas infinie).

On peut sans crainte déboucher ce flacon pour le moment : plaisir garanti et aucun regret après cet infanticide.

 

Chez Chave, on n’élabore pas des monstres d’extraction – tant mieux,

on vous embouteille des vins complexes, charnus mais harmonieux.

Bel exemple à suivre.

 

 

 

 

 

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