ENCLAVÉ ENTRE « MAR Y MUNT »

CM + Dirk et Daniel van der Niepoort (8 déc. 2013)
CM + Dirk et Daniel van der Niepoort (8 déc. 2013)

 

 

 

Une bonne nouvelle

noyée au milieu

de la mesquinerie.

 

 

 

 

 

Hier matin, la radio locale s’est fait l’écho d’une nouvelle qui doit nous réjouir : les vins du Roussillon ont progressé de 20 % à l’export l’an dernier, de manière globale. Un petit bémol, il s’agit de chiffres fournis par notre « interprofession », et donc suspects d’un peu d’autosatisfaction et du désir d’embellir les choses. Nevertheless ...

 

Par contre, après l’analyse raisonnable du responsable export qui ne cachait pourtant pas son plaisir, ce qu’on peut comprendre, une série d’auditeurs se sont manifestés pour « donner leur avis ». Et là, quelle horreur !

 

Je ne me rendais pas compte à quel point l’amateur de notre région est inculte en matière de vin, d’une part, mais surtout à quel point il est chauvin, d’autre part. On a entendu « de tout » :

- « Moi, je les aime bien, surtout les rouges, car ils ont ce petit côté sucré ! ... »

- « Les vieux, ils ne faisaient pas trop d’effort, surtout sur Collioure. Maintenant,

  on a bien amélioré le cheptel ! ... »

- « Avant, les vins étaient faibles. Actuellement, ils titrent au moins

  12 ou 12,5° ! .... »

- «  Dans l’Aude, jamais on ne trouve un vin du Roussillon ; pas à Carcassonne,

  pas à Castelnaudary ! ... »

- « Moi, je ne bois que du vin d’ici, même quand je suis à Paris ! ... »

- « Le travail en cave a fait beaucoup de progrès : ils soignent bien leur

  cépage ! ... »

 

Oh, je sais, les pays non-producteurs (ou de manière anecdotique) possèdent sans doute un contingent d’amateurs plus pointus, car ils n’ont pas l’impression d’avoir reçu le vin en héritage dès le berceau, du cousin vigneron que chaque Français ou chaque Italien compte dans sa famille, peu ou prou. Et bien sûr, le milieu très sélectionné que je fréquentais en Belgique, beaucoup d’anciens élèves à moi d’ailleurs, a pu me donner une idée fausse de l’expertise moyenne du buveur de vin. Mais à ce point !

 

J’en ai d’abord conçu du découragement : est-ce pour cette engeance-là que les vignerons se démènent ?

 

Et puis, j’y ai trouvé une source d’espoir : notre positionnement en « vin de niche » pour les amateurs plus avertis, et notre absence virtuelle sur le marché du département ont été « le bon choix ».

 

Vous me trouverez prétentieux si vous faites une lecture fausse de ces lignes. Ma vocation était de produire un vin dont je pusse être fier d’une part, qui sût plaire aux amateurs exigeants d’autre part, et qui ne cèderait pas devant la facilité enfin. Régaler le plus grand nombre, à mon corps défendant et à contre-courant de mes envies personnelles, je n’en suis pas capable. C’est donc un constat d’incompétence relative que j’ai fait, humblement.

 

Et c’est dans cette voie-là que notre domaine persévèrera en 2014. Je ne souhaite pas voler la clientèle des « vins de tous les jours » à ceux des collègues qui la satisfont mieux que nous, quoiqu’on fasse. L’avenir économique est sans doute aux « vins pour tous » et ceux-ci ont fait d’énormes progrès techniques.

 

 

Merci aux consommateurs qui pensent

autrement de continuer à me faire confiance.

Merci aux restaurateurs que l’approche de Christine

a séduits de nous avoir mis à leur carte.

Et merci à mes revendeurs de défendre

un vin de terroir et de vigneron,

plutôt que de « faire sa marge » sur une marque,

sans autre effort.

 

 

 

 

PS : Notre illustration me fait chaud au coeur : voilà les personnalités dont je recherche la compagnie, et qui m’encouragent depuis longtemps. La maison Niepoort avait de longue date conquis le Bénélux, l’Allemagne, la Scandinavie et le monde lusophone grâce à la qualité exceptionnelle de ses vins mutés. Avec l’arrivée aux affaires de Dirk, qui a une vision plus universelle, et puis d’autres membres de sa famille et de son entourage, Niepoort s’est imposé en 10 ans comme une référence incontournable du monde du vin au niveau mondial. On peut donc conjuguer qualité, renommée et succès commercial.

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Patricia Pereira Marques (jeudi, 23 janvier 2014 08:53)

    Super!!!! Suis très contente qu'il soit venu te voir :) comme quoi le serais amis restent à travers toutes les tempêtes! Douce et Heureuse Année pour toi et Christine à la Coume Majou!!!!! Des bises, Patricia