EN AYLAGASSERIE

 

Le député-maire d’Argelès-sur-Mer, un retraité de la Jeunessse et des Sports, est un tribun populaire très renommé dans le département.

 

 

 

 

Il continue d’entretenir un accent « local » à couper au couteau, qui ne manque pas de m’aylagasser. En dehors de cela, son village lui-même, dans les terres, est dynamique – nous y comptons un client fidèle de qualité,le Cayrou, chez Cyrille Domagala et son épouse – et en pleine modernisation urbaniste (réussie), tandis que la partie côtière est malheureusement devenue le premier camping d’Europe. C’était bien la volonté politique. Aucun restaurant n’y est susceptible de convenir pour afficher nos vins à la carte. Il existe aussi une toute petite marina fort sympathique, elle. C’est Saint-Cyprien, la voisine, qui abrite par contre une des plus importantes zones portuaires de plaisance en Europe. Nieuport n’est pas mal non plus, dans son genre.

 

Le tourisme de masse ne constitue pas mon choix. En revanche, certains vieux bâtiments du front de mer ont gardé un charme indéniable, comme la Villa Oasis, datant de 1906 et à la restauration très réussie.

 

Nous avons arpenté dimanche de long en large les allées du littoral, aux palmiers bien mal en point par endroit, mais au charme désuet. Vers la tombée du jour, le public se faisait plus clairsemé, malgré la période des vacances qui bat son plein.

 

Enfin, le nouveau môle et son pont-passerelle métallique permettent d’accéder à la partie construite pour les plaisanciers : un petit ensemble de bâtiments modernes pas trop hideux et surtout, en arrière-plan, un dégagement magnifique vers le Canigou, sous une voûte de nuages bas pour le moment.

 

 

Autant cet univers concentrant tous les Européens du nord

en mal de soleil me déplaît lorsque la saison d’été

fait la fortune des marchands de crème à bronzer,

autant nous ne dédaignons pas de flâner sans but

le long de la grêve, Christine et moi, hors saison.