ATTAQUE DES TIQUES

Chapelle du XIIème siècle, avant le style go ... tique
Chapelle du XIIème siècle, avant le style go ... tique

 

 

 

 

 

 

 

.... du gendarme

évidemment

 

 

 

 

 

 

Je vous ai parlé à foison de notre balade au-dessus de Lamalou-les-Bains. Au retour, et dans les jours qui suivirent, ce furent par contre pour nous des baignades à profusion car une vague acarienne nous avait suivis. Il faut dire que je suis victime depuis une bonne année de petits épisodes à type viral répétitifs, qui s’acompagnent souvent d’arthralgies, notamment à l’épaule droite et que, en bon interniste défroqué que je suis, cela m’a amené à évoquer une borréliose ... sans rien faire toutefois pour accréditer cette éventualité.

 

Or donc, sans revisiter cette hypothèse, parlons toutefois du vecteur : Ixodes spp. (et non pas Exodus). Je parle de la tique (nom féminin) appartenant au type « dur », la costaude. Il en existe plusieurs espèces dans nos régions, dont

I. ricinus, la plus fréquente en Europe. En Amérique du Nord – et Léon l’internationaliste ne peut se restreindre à voir Lyme à sa porte – on trouve

I. scapularis, qui infeste les souris à pattes blanches ayant déclenché l’épidémie qui a rendu célèbre la maladie. Notez qu’elles sont aussi présentes en nombre chez le cerf de Virginie. Or, je déteste qu’on ennuie les proches de ma fille. Au Sénégal enfin, l’espèce Amblyomma variegatum parasite surtout les animaux d’élevage et serait propagée par ... le héron garde-boeuf. Dans les harems de jadis, c’était le mignon garde-meuf qui véhiculait les tiques.

 

Après, et notamment sur le pourtour méditerranéen, ce sont les tiques molles qui atteignent les tailles les plus impressionnantes, avec ce gros « ventre mou » qui rend le rostre invisible. Elles pourraient rester 5 ans sans se nourrir d’après certaines observations.

 

Pour terminer, un troisième groupe taxonomique, les Nuttaliellidae, auraient une prédilection pour les hôtes nourris aux pâtes chocolatées aromatisées à la noisette. On ne connaît qu’une seule espèce : N. namaqua.

 

Quoiqu’il en soit, toutes ces petites bêtes possèdent un cycle de développement en 4 stades : l’oeuf, puis la larve pourvue de trois paires de pattes (six en tout donc), ensuite la nymphe octopode et pour finir l’adulte à dimorphisme sexuel net. Elles changent d’hôte à chaque stade pour la plupart d’entre elles et on les appelle « triphasique » pour cette raison. Je pense que maintenant vous êtes bien au courant.

 

Je vous renvoie aux articles spécialisés pour vous renseigner sur les pathologies induites par des tiques, ce n’est pas le souci principal d’un blog vineux, touristique et gourmand. Mais ce qui nous intéresse est l’apparente augmentation de prévalence des tiques chez les promeneurs, à en juger par les désagréments qu’elles entraînent.

 

Un des facteurs expliquant cette prolifération est lié au climat. Chaque fois que l’hiver a été clément et le printemps précoce, les maladies associées ont montré une recrudescence.

 

La modification du paysage forestier joue aussi un rôle. Le rapport entre la hauteur de la forêt et celle des taillis semble être un paramètre déterminant ainsi que la densité de la population des chevreuils ! D’autres espèces animales, comme le sanglier mais aussi des plus petits mammifères (rongeurs), favorisent aussi cet accroissement. Une raison indirecte est l’agrainage du gibier, théoriquement interdit mais largement pratiqué, je peux en témoigner au niveau de plusieurs de mes parcelles de vigne. Enfin, pour les tiques comme pour les puces, en parallèle avec presque tous les parasites d’ailleurs, un usage inconsidéré des insecticides a conduit à leur perte d’activité.

 

Si en toute surêté tu souhaites te promener,

Au retour toutes les tiques n’oublie pas d’extirper !

 

 

 

 

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